La vita è bella est un magnifique film de Roberto Benigni (le mettant aussi en vedette), sortie en 1997. C’était un pari risqué de faire une comédie sous le fond de l’Italie fasciste mussolinienne. C’est un film qui se veut un hymne à la beauté, l’ingéniosité humaine, l’amour et la vie, plutôt qu’à l’horreur, la bêtise, la haine et la mort. Si la première partie du film est une belle histoire d’amour entre Guido et Dora, la seconde est surtout celle de Guido qui est prêt à tout pour protéger le plus longtemps qu’il peut l’innocence de son fils Giosuè.
Ce livre est d’après moi plus qu’un simple scénario. Si ce n’est pas une novélisation, c’est définitivement plus que mettre les dialogues directement tirés du film, il y a un souci de bien raconter ce qu’on voit à l’écran, de conter l’histoire. Si on ne savait pas que ça vient d’un film, on dirait un mélange de roman et de théâtre. J’ai déjà vu ça avec La leçon de piano, mais La vie est belle est ce que j’ai de mieux lu dans le genre scénario, peut-être parce que le texte est si fort. Cependant c’est évident que si on compare le livre au film, ce n’est pas la même chose, le film a la petite touche magique.
Le livre m’a aussi aidé à mieux comprendre quelques subtilités du film.
Enfin, j’ai passé un bon moment de lecture, mais je dirais de ne pas le lire tout de suite après avoir vu le film parce que je crois que ça serait redondant et que le livre ne peut pas vraiment tenir comparaison.
« GUIDO (il murmure) : Qu'a-t-il dit?
BARTOLOMEO (il murmure) : Il cherche quelqu'un qui parle allemand! Il va expliquer toutes les règles du camp!
Guido lève aussitôt la main.
BARTOLOMEO (tout doucement) : Tu connais l'allemand?
Le caporal fait signe à Guido afin qu'il vienne auprès de lui.
GUIDO (en marchant tout doucement) : Non.
Guido se place aux côtés du caporal qui s'adresse immédiatement aux nouveaux prisonniers d'une voix de stentor.
LE CAPORAL (en allemand) : Faites tous attention! Je ne répéterai pas!
Et il regarde Guido qui traduit.
GUIDO (du même ton martial) : Le jeu commence... : qui est ici est ici, qui n'est pas là n'est pas là!
LE CAPORAL (en allemand) : Vous avez été emmenés dans ce camp pour un seul motif. GUIDO (il traduit) : On gagne lorsqu'on a marqué mille points... Le premier gagne un vrai char d'assaut...
LE CAPORAL (en allemand) : Vous devez travailler.
GUIDO : Quel veinard!
Les prisonniers peinent à comprendre ce dont le caporal est en train de parler. Seul Giosuè comprend. Les yeux grands ouverts, il ne bouge pas. »
Nance - - - ans - 21 septembre 2010 |