Sérotonine de Michel Houellebecq
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Sombre comme la mort
« Ne nous suicidons pas tout de suite il reste encore des gens à décevoir ». Florent-Claude déambule dans le néant qu’est devenue sa vie et bientôt il n’y aura plus rien à quoi raccrocher son existence. Déçu par tout et surtout par lui-même, l’issue fatale, la libération de ses souffrances est inéluctable. Un proverbe arabe pourrait résumer Sérotonine : "Celui qui passe à côté de la plus belle histoire de sa vie n'aura que l'âge de ses regrets et tous les soupirs du monde ne sauraient bercer son âme... " Le personnage est passé à côté, le néant a fini par le happer, il déambule au travers d’une société terriblement sombre où les êtres sont broyés par la solitude et par les mâchoires d’une mondialisation qui se referment sur leur vies. Houellebeck termine son livre en questionnant le Christ sur l’endurcissement du cœur des hommes ; veut-il nous dire que la perte de spiritualité de ce monde serait la cause de ce désastre ?
Les éditions
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Sérotonine
de Houellebecq, Michel
Flammarion
ISBN : 9782081471757 ; EUR 22,00 ; 04/01/2019 ; 352 p. ; Broché -
Sérotonine [Texte imprimé], roman Michel Houellebecq
de Houellebecq, Michel
J'ai lu / J'ai lu
ISBN : 9782290212196 ; 8,50 € ; 07/10/2020 ; 352 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (10)
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Michel Houellebecq fait encore du Michel Houellebecq
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 11 novembre 2024
Un anti-héros, se prénommant Florent-Claude, qui ressemble assez bien à l’image qu’on peut se faire de l’auteur lui-même, est particulièrement dépressif sous « sérotonine ». Cela a pour effet secondaire de lui mettre sa libido à zéro. Celui-ci repasse en revue sa vie sentimentale, et bien sûr, sexuelle avant de se diriger vers une démission globale.
Sur fond de crise agricole, de mondialisation, de déchéance physique, de regrets et de nostalgie, le narrateur nous dépeint son passé, et le pessimisme ambiant d’une société française déboussolée.
Si vous avez des idées noires, des idées de suicide, évitez ce genre littéraire, cela risquerait de vous pousser à l'acte.
Absence de tromperie,
Critique de Yeaker (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 51 ans) - 14 août 2020
Sérotonine est un bon roman sur la vacuité d’essayer de sortir de la médiocrité de notre monde moderne. Un retour à la terre ? Pas viable. Un refuge : le désir, le sexe, la pornographie ou se laisser aller.
Evidemment Houellbecq dit des horreurs qui peuvent choquer mais il me semble que nous avons aussi besoin de cette littérature qui entre deux provocations assène quelques vérités nécessaires.
Profonde noirceur
Critique de Falgo (Lentilly, Inscrit le 30 mai 2008, 85 ans) - 28 avril 2019
Sexe et dépression
Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 24 mars 2019
« Sérotonine », roman désabusé sur un quinqua en perte de vitesse, autofiction un peu sinistre (Florent-Claude étant à l’évidence un avatar de Michel Houellebecq), ne déroge pas aux thèmes habituellement traités par l’auteur. Sexe et dépression en sont les deux pôles principaux. Le héros en fin de course, devenu quasiment impuissant, passe son temps à ruminer sur ses « exploits » avec ses anciennes conquêtes : Kate, la danoise surdouée, Claire, la comédienne alcoolique toujours en quête d’un rôle, Marie-Hélène, bipolaire ou schizophrène au choix, Camille, jeune stagiaire à la DRAF ou Tam, blackette délurée… L’amour n’étant que sexuel, il ne dure que le temps de la passion, autant dire fort peu et finit en général assez mal. Pas mal de pages sur le blues, la déprime, le mal de vivre. Là, rien de nouveau dans le petit monde glauque de l’auteur. Seule originalité de cet opus : une intéressante description de la ruine programmée des petits agriculteurs au travers du personnage d’Aymeric. Une fois de plus, Houellebecq se révèle fin observateur d’une société en pleine décadence et déliquescence. Au total, un bon cru, mais pas le meilleur du maître !
Une pépite .. Bravo Monsieur Houellebecq
Critique de Faby de Caparica (, Inscrite le 30 décembre 2017, 63 ans) - 3 mars 2019
Alors... Avec Michel Houellebecq, ou cela passe, ou cela casse!!!
Moi, chez Houellebecq, j'aime tout ...
Sa dégaine
Son cynisme
Sa culture
Sa plume ...
Bref, si vous ne supportez pas "l'animal", inutile de lire ce billet
Ce livre raconte les mésaventures professionnelles et affectives de Florent.
Histoire d'un amour manqué, d'une carrière traînée comme un boulet.
C'est l'histoire d'un faible qui se rend compte que la société n'est pas faite pour lui.
C'est l'histoire d'une solitude où la modernité a tout emporté, où la solidarité n'existe plus.
C'est l'histoire de déceptions.
Bref.. c'est notre histoire
Comme toujours chez Houellebecq, il y a des mots crus ( il a coutume d'appeler "une chatte" une chatte ) mais passons au delà .. sans ces digressions, Houellebecq ne serait pas Houellebecq.
Entre rire et mélancolie, les pages se sont tournées beaucoup trop vite.
Le style est parfait, "houellebecquien" jusqu'au bout des ongles.
Il est des livres dont on voudrait que l'histoire continue encore et encore, "Sérotonie" fait partie de ceux-là
Du tout grand Houellebecq où l'auteur se livre un peu plus sur lui-même... magistral.
Décidément, Houellebecq fait partie des grands
Tromperie
Critique de Bernard2 (DAX, Inscrit le 13 mai 2004, 75 ans) - 29 janvier 2019
Voici un succès littéraire entièrement fabriqué par des journalistes qui ont, comme hélas souvent, parlé « en experts » d’un ouvrage qu’ils n’ont pas lu. À tel point que l’éditeur a dû relancer une impression. Belle opération de marketing, très rentable, mais l’on sait bien que l’argent n’a pas d’odeur.
On aura d’abord retenu que le héros du livre trouve laide la ville de Niort. Une seule ligne, au demeurant tout à fait anecdotique, mais qui devient la principale remarque dans les avis ultra médiatisés de commentateurs ignares. S’ils avaient pris la peine de lire, ils auraient noté qu’il y avait lieu d’ajouter Senlis, « ville désuète, bourgeoise, anachronique », ou Méribel, « endroit artificiel, recréé,….. pure pantalonnade touristique ». N’en jetez plus !
Mais a-t-on pensé qu’un fort tirage pour un livre signifie que celui-cil va être acheté par des lecteurs occasionnels, non avertis, et qui vont probablement découvrir ce à quoi ils ne s’attendaient pas ? On se plaint à juste titre du déclin de la lecture, mais encore faudrait-il ne pas piéger les clients potentiels, que l’on risque de dégoûter, et qui alors auront bien peu de chances de revenir.
Car ce livre est dans une large mesure orienté vers le sexe, et pas dans un sens romantique. Des scènes de zoophilie ou de pédophilie méritent à tout le moins un avertissement au lecteur. Je vous fais grâce du reste, mais on peut compter les chapitres où le sexe est absent. Et comme si cela n’avait pas suffi, on aura, vers la fin du livre, un résumé suffisamment explicite : « qu’y a-t-il de plus beau, de plus poétique, qu’une chatte qui commence à s’humidifier ? Je demande qu’on y songe sérieusement, avant de me répondre. Une bite qui entame son ascension verticale ? ».
Que l’on respecte le lecteur. En retour il respectera les auteurs. Et les livres.
Le Buster Keaton français
Critique de Blue Cat (, Inscrite le 4 septembre 2018, 60 ans) - 20 janvier 2019
Pourtant, je continue d'être touchée par cet auteur, qui est à mes yeux l'incarnation du Meursault de 'L'étranger de Camus'. Un homme consterné par le monde tel qu'il va et qui attend la mort en se fatigant le moins possible, et en fumant un maximum de clopes. Rien que ça déjà, cela me fait sourire. Car oui, Houellebecq est drôle, mais alors à la façon d'un Buster Keaton sous anti-dépresseurs.
Houellebecq a une sensibilité qui lui permet de scanner la société actuelle et de pointer ses fêlures, avec plus d'acuité et de justesse que les autres écrivains français, selon moi. Cette 'vista' reste sa marque de fabrique, et c'est déjà beaucoup.
Après, ses obsessions sexuelles sont un peu lassantes, chez lui : femme = sexe. Et pourtant, bizarrement, à aucun moment je n'ai l'impression de lire le livre d'un misogyne. Au contraire, seules les femmes peuvent apporter une petite part de bonheur à ses personnages. Rien à attendre de la société, de la famille, de l'amitié, de la réussite professionnelle. Bon, soit.
Les Houellebecquiens retrouveront la mélancolie qu'ils attendent, les autres s'ennuieront encore une fois. Rien de nouveau à espérer sous le soleil, c'est lui même qui le dit...
Houellebecq la fin ?
Critique de Maranatha (, Inscrit le 17 janvier 2019, 52 ans) - 18 janvier 2019
C'est le second qui nous intéresse ici et son dernier livre Sérotonine.
Avec sa mine de poète maudit et sa façon de dandy de tenir sa cigarette, Houellebecq a tout pour attirer l'attention et en plus il a un succès, selon moi mérité.
Quand il parle dans les médias c'est toujours pour dire quelque chose d'assez intelligent et sensé.
Et alors Sérotonine ?
C'est du Houellebecq pur jus. Pas de surprise dans le style, l'histoire, l'esprit.
Il dépeint toujours brillamment la société occidentale décadente qui l'entoure.
Il ne propose toujours pas de solution, sauf expéditive, mais qui en propose de nos jours.
Il sera le prochain génie, celui qui sortira l'occident de ses marasmes.
Concernant le livre je veux dire que ceux qui aiment aimeront et ceux qui détestent détesteront.
La question que je me pose c'est que depuis ses débuts et tout au long de sa carrière il a dépeint notre société , toujours un peu dans la même manière, combien de temps va-t-il pouvoir proposer à ses fidèles lecteurs une littérature qu'ils connaissent déjà après avoir lu ses livres.
Comment peut-il rebondir et revenir nous étonner.
C'est la question que je me posais tout le long du livre, Ok Michel c'est bon, tu me régales, mais la prochaine fois j'attends autre chose.
Ceux qui ne connaissent pas l'auteur peuvent commencer par cet ouvrage, il est conforme à la marque Houellebecq.
serotonine
Critique de Rams (Arcachon, Inscrit le 12 janvier 2019, 85 ans) - 12 janvier 2019
Le road trip en Mercedes ne nous emmène pas loin !
Il tient plus du conseil d'un inspecteur Michelin , La Fourchette ou autre Baedeker/ Joanne gastronomico/touristique .
Il y a bien sûr Camille ou Kate , et quelques phrases de regrets ....mais on est loin de la Molly de Bardamu .
Je pensais trouver , dans ce livre , aux dires des critiques , des gilets jaunes , on ne trouve que le jaune de la cirrhose , le bateau ivre reste obstinément attaché à sa bite d'amarrage . Il faut arriver à la 347 ème page pour une petite effusion divine ; en route , pour le style , quelques formules plaisantes , teintées d'humour froid dans un désert navrant .
Bref , j'aurai mieux fait de relire le Désert des Tartares ou surtout le Voyage au Bout de la Nuit .
Mais encore ? ...
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 11 janvier 2019
Florent-Claude a la quarantaine bien sonnée. Il est fonctionnaire agricole. Il déprime grave. Son médecin lui a prescrit un antidépresseur puissant ; le hic c’est que le produit enlève toute libido et fait grossir énormément. Notre homme dresse le bilan de sa vie et particulièrement de sa partie sentimentale : ce n’est pas brillantissime.
Pendant des pages et des pages, M. Houellebecq et Florent nous racontent donc Yuzu, la Japonaise, Claire, Kate, Camille (mais on s’en fout un peu de ces nanas pour tout dire, quel intérêt ?). Pendant des pages et des pages, Florent nous parle de sa bite, mais quel intérêt, vraiment ? … Si seulement il était homo ou bi-sexuel, y aurait au moins un peu de piment…. Pftt !
Vient ensuite la rencontre avec un ancien condisciple. Un agriculteur qui ne s’en sort pas financièrement et moralement ; tout cela se terminera mal.
Bref ! Pour ma part, ce n’est certainement pas le meilleur de Michel Houellebecq. En considérant le flot d’éloges publiés dans tous les médias, je me demande si je n’ai pas raté quelque chose ; mais quoi ? La tragédie de la mondialisation ? L’Occident qui s’effondre tout doucement ? La perte de repères ? Ouaip, mais tout ça on le sait déjà depuis un bon bout de temps. What else, Booger ?
Houellebecq reste toutefois un de mes auteurs préférés.
Extraits :
- Les hommes en général ne savent pas vivre, ils n’ont aucune familiarité avec la vie, ils ne se sentent jamais tout à fait à leur aise, aussi poursuivent-ils différents projets, plus ou moins ambitieux, plus ou moins grandioses, c’est selon, en général bien entendu ils échouent et parviennent à la conclusion qu’ils auraient mieux fait, tout simplement , de vivre, mais en général il est trop tard.
- J’étais traversé par de douloureux moment d’autoapitoiement.
- Je compris que c’était à cela maintenant, qu’allait se résumer ma vie : m’excuser du dérangement.
- Dieu s’occupe de nous en réalité, il pense à nous à chaque instant, et il nous donne des directives parfois très précises. (…) Et je comprends, aujourd’hui, le point de vue du Christ, son agacement répété devant l’endurcissement des cœurs : ils ont tous les signes, et ils n’en tiennent pas compte. Est-ce qu’il faut vraiment, en supplément, que je donne ma vie pour ces minables ? Est-ce qu’il faut vraiment être, à ce point, explicite ? Il semblerait que oui.
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