Pierre de lune de W. Wilkie Collins
( The moonstone)
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
Moyenne des notes : (basée sur 11 avis)
Cote pondérée : (762ème position).
Visites : 9 881 (depuis Novembre 2007)
un chef d'oeuvre méconnu
Wilkie Collins ami de Dickens est chez nous quasiment méconnu tandis qu'en Angleterre le nom de l'un est souvent lié au nom de l'autre (il leur est arrivé d'écrire à quatre mains). Pourquoi cela? Surement parce que Wilkie Collins n'est pas à la différence de Dickens à l'origine d'une production littéraire foisonnante. Avec Pierre de Lune l'auteur connait pratiquement le seul grand succès de sa carrière, prématurément achevée par des souffrances nerveuses.
Pierre de Lune est un roman policier dont l'intrigue tourne autour de la disparition d'un diamant arraché des Indes par un certain Herncastle et ramené avec lui en Angleterre. L'arrivée de la Pierre de Lune dans la famille Verinder va littéralement bouleverser la vie de chacun dans la mesure où tous ont quelque chose à dissimuler...
chaque témoin présent lors de la disparition du diamant va exposer uniquement les faits dont il a été directement le spectateur ou l'acteur.
Ainsi le lecteur possède en mains les données nécessaires pour comprendre ce qui a eu lieu.
Le roman fait le portrait d'une société qui a bien des choses à cacher. Alors que d'apparence chacun semble vierge de tout vice, on découvre des thèmes propres au XIXe siècle: chasse à l'héritage, au bon parti, double vie....
Je ne sais combien vous conseiller cet ouvrage, je vous laisse à votre tour démêler le mystère de La Pierre de Lune...
Les éditions
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Pierre de lune [Texte imprimé], roman W. Wilkie Collins trad. de l'anglais par L. Lenob éd. présentée par Charles Palliser
de Collins, W. Wilkie Palliser, Charles (Préfacier)
Phébus / Libretto (Paris. 1998).
ISBN : 9782859405526 ; 2,98 € ; 04/11/1998 ; 507 p. ; Poche -
The Moonstone
de Collins, W. Wilkie
Wordsworth Editions Ltd / Wordsworth Clasics
ISBN : 9781853260445 ; 30,40 € ; 01/01/1993 ; 434 p. ; Broché -
Pierre de Lune
de Collins, W. Wilkie
Phébus / libreto
ISBN : 9782752905802 ; 14,80 € ; 15/02/2011 ; 614 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (10)
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excellent
Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 31 août 2024
Après Edgar Allan Poe il y a aussi … Wilkie Collins dont j'ignorais l'existence et dont un groupe de lecture m'apprit l'existence. Une brique de 600 pages disponible en numérique et en occasion pour une bouchée de pain. Internet a du bon, il faut le reconnaître.
Pour lire un tel texte il faut absolument se replacer dans l'époque.
La traduction en langue francophone (de Mme la Comtesse Gédéon de Clermont-Tonnerre en 1868) abonde de passé simple conjugué et de subjonctif dont l'écriture moderne bannit progressivement l'usage.
Mais il est aussi nécessaire de s'instruire de la critique acerbe de l'auteur sur la rigidité des mœurs de l'époque victorienne.
Cet écrit fut publié en épisodes (72) hebdomadaires qui eurent un succès énorme outre Manche.
Pour rappel la première émission vocale par ondes eut lieu en 1900 aux USA. Les premières émission télévisées vers les années 1950 pour les plus nantis… il faudra attendre 1990 pour qu'un timide internet ne prépare l'an 2000... l'âge de la révolution numérique.
Tout cela pour signifier l'importance d'abandonner nos repaires du temps présent pour accéder à cette lecture.
Un "polar" tout mignon, bien ficelé. Un plaisir qui se déroule dans la première moitié du 19ème siècle.
L'impression d'avoir été floué
Critique de Florian1981 (, Inscrit le 22 octobre 2010, 43 ans) - 26 mars 2014
La construction de l'intrigue avec le récit de plusieurs personnages qui apportent leur pierre à l'édifice est passionnante, d'autant que chacun a un type particulier, bien retranscrit par le style de l'auteur (mention spéciale pour la cousine bigote!) on prend beaucoup de plaisir à progresser même si le brouillard reste épais tout au long des pages qui s'égrènent!
Et c'est au moment où l'on se pourlèche les babines en se demandant quel feu d'artifice l'auteur nous a réservé pour la solution, que le charme se brise et qu'on est mortifié par un dénouement aussi inepte qu'improbable!
En définitive, le mystère n'en était un que parce que la solution était bancale!! un peu comme dans "le mystère de la chambre jaune", et du coup on est furieux de la duperie de l'auteur!
Du coup pour la note je suis très embêté, j'ai pris beaucoup de plaisir pendant 90% du livre mais la fin a vraiment tout gâché car elle remet en cause toute l'intrigue justement!
Bon je ne vais pas être trop sévère et mettre une note médiane, mais je suis quand même sacrément déçu
Le roman policier à ses premières heures
Critique de SpaceCadet (Ici ou Là, Inscrit(e) le 16 novembre 2008, - ans) - 6 juillet 2013
Initialement publié sous forme de feuilleton en 32 épisodes qui parurent en 1868 le roman fut ultérieurement adapté pour la scène (1870) puis pour l'écran (1934) et la radio (2012).
Souvent considéré comme un précurseur du genre policier ce roman comporte également la particularité d'être narré par le biais de déclarations écrites ou d'extraits de documents, ce qui le classe plus ou moins dans la catégorie des romans épistolaires. Un roman hybride, novateur pour l'époque, d'un genre que l'on rencontre peu fréquemment dans le roman à suspense et qui est ici avantageusement utilisé, car il permet à l'auteur d'adopter plusieurs perspectives pour raconter cette aventure.
L'histoire tourne autour d'une pierre précieuse qui, volée en Inde par un membre de l'armée britannique, reparaît à Londres une cinquantaine d'années plus tard pour être à nouveau subtilisée, etc.
D'un narrateur à l'autre, le récit adopte une progression linéaire qui est assez uniforme si l'on compare avec d'autres romans ayant épousé une forme narrative similaire. A titre d'exemple, 'Tandis que j'agonise' de William Faulkner (1930), où l'on retrouve une superposition des expériences vécues par plusieurs personnages à un moment précis. Chez Collins, cela se présente plutôt comme si chaque narrateur passait le relais au suivant. En ce sens, on peut dire que la construction de 'The Moonstone' est moins complexe donc que celle adoptée par Faulkner et qu'elle n'est pas tant tournée vers l'expérience vécue par les personnages que vers les événements. De ce fait et aussi par le contenu, on est décidément dans les régions du polar ou du roman de divertissement plutôt que du côté d'une littérature plus classique.
L'intrigue, à la base plutôt simple, est complexifiée en raison du nombre de personnages et de points de vue. Le suspense est plutôt léger quoique bien maintenu, et de ce fait, le roman aurait été quasiment ennuyant à lire n'eut été de cette forme narrative qui lui donne un tour particulier. Le tout est donc plutôt bien ficelé et rédigé dans un anglais d'époque qui ne manque pas de charme.
Si Wilkie Collins a ouvert la voie à un genre nouveau, ceux qui ont choisi de suivre sa trace auront contribué à mieux définir le genre; Sherlock Holmes n'est pas très loin (1887), et celui-ci sera déjà mieux constitué tant au niveau du personnage que de l'intrigue.
Un roman original pour l'époque, un peu passé pour la nôtre.
Le joyau d’un mangeur d’opium
Critique de Pierrequiroule (Paris, Inscrite le 13 avril 2006, 43 ans) - 22 juin 2013
Le récit de cette inquiétante affaire est mené, à la manière d’une véritable enquête, par différents témoins oculaires. Premier narrateur à prendre la plume, Gabriel Betteredge est le type même du vieux serviteur, radoteur mais fidèle et pétri de bon sens. En tant qu’intendant de la famille Verinder, il se propose de relater la soirée précédant le vol du diamant. Car ne vous y trompez pas: Gabriel est observateur ! Lorsqu’il ne se trouve pas dans la cour, à fumer sa pipe au soleil en lisant « Robinson Crusoé », ce pittoresque personnage est pris de « la fièvre d’enquête ».
Puis, lorsque les traces du diamant nous conduisent à Londres, c’est Miss Clack, vieille fille bigote et maniaque, qui est chargée d’instruire le lecteur. Elle est la cousine pauvre de Rachel Verinder. Pauvre aux yeux du monde, certes, mais ô combien riche en biens spirituels ! Nous la suivons dans son combat contre les tentations terrestres, d’offices religieux en comités des bonnes œuvres. Armée de sa seule vertu et d’une bonne douzaine de traités dévots, Drusilla Clack nous donne sa version de l’histoire, sans parvenir à dissimuler tout à fait son penchant pour la médisance …
L’enquête est ainsi racontée jusqu’à son dénouement par plusieurs personnages qui y ont pris part. Cette narration variée et pleine d’humour donne à mon avis un charme tout particulier au roman. J’ai adoré !
Mais il y a aussi l’affaire en elle-même, avec ses rebondissements et un vrai détective pour en dénouer les fils ! Le sergent Cuff, amateur de roses et fin connaisseur de l’esprit humain, est un peu l’ancêtre de notre bonne Miss Marple ! Mais ses procédés s’apparentent aussi à ceux de Sherlock Holmes puisqu’il sait tirer le meilleur parti des indices matériels qu’il a mis à jour. Vous l’aurez compris, « La Pierre de Lune » (1868) est l’un des premiers vrais romans policiers du XIXème siècle et il a probablement inspiré les plus grands.
Si l’on ajoute à cela que l’auteur était sous l’emprise de l’opium en rédigeant ce livre et que l’histoire elle-même n’est pas sans liens avec cette sulfureuse médecine, il y a de quoi intriguer plus d’un amateur de suspens !
C’est là ma deuxième lecture de ce roman de Collins et je reste persuadée qu’il s’agit de l’apogée de son œuvre –pourtant aussi abondante que passionnante. A ne pas rater !
Une lecture des plus heureuse...
Critique de FranBlan (Montréal, Québec, Inscrite le 28 août 2004, 82 ans) - 14 février 2012
"Le meilleur roman policier de langue anglaise" en a dit T. S. Eliot; on écrit aussi que Collins à cause de la goutte dont il souffrait lorsqu’il écrivit ce roman, avait le cerveau enfumé d’opium au point de ne pouvoir se souvenir d’un seul mot qu’il aurait écrit!
Il n’est donc pas fortuit que l’auteur prête à un de ses personnages la même dépendance au laudanum, mélange d’opium et d’alcool, forme sous laquelle l’opium était accessible à cette époque, et que ce personnage souffre comme lui de terribles douleurs physiques, physiologiques et morales…
Il n’en demeure pas moins, que cette œuvre n’a eu de cesse d’être rééditée depuis sa première publication en 1868 et que mon plaisir de lecture fut complet!
Roman policier que j’affectionne, plus auteur de l’ère victorienne que j’aime d’amour ne peuvent, pour moi, résulter qu’en satisfaction garantie…
Tita, auteure de la critique originale ainsi que d’autres avant moi ont très bien décrit la trame de l’intrigue et le style de narration privilégié par l’auteur; le suspense et l’intérêt ne faiblissent nullement du début à la fin.
Comme d’autres aussi, j’ai principalement adoré l'intendant Gabriel Betteredge qui trouve son guide et sa consolation dans la lecture de Robinson Crusoe, et de Miss Clack, géniale bigote qui distribue des brochures bien pensantes; plusieurs auteurs britanniques du XIXe siècle possèdent la faculté de créer des personnages originaux, décalés, excentriques, d’un pittoresque jubilatoire; en plus, ceux-ci comme leur créateur, sont indéniablement dotés du flegme imperturbable et de l’inimitable humour anglais qui caractérisent cette nation…, une lecture des plus heureuse!
un vrai chef d'oeuvre
Critique de Araknyl (Fontenay sous Bois, Inscrit le 5 mai 2006, 54 ans) - 10 juillet 2009
J'avais un souvenir lointain des suspens souvent bien ficelés desromans d'Agatha Christie. Ici, l'on est dans une autre dimension. L'intrigue est magnifiquement amenée, les personnages jouissifs (surtout le majordome, so british !), le style parfait, sans oublier bien sûr la construction originale (que l'on retrouve dans La dame en blanc), basée sur les récits successifs de la plupart des protagonistes de l'intrigue.
Une affaire de famille
Critique de Antinea (anefera@laposte.net, Inscrite le 27 août 2005, 45 ans) - 15 mars 2007
Le livre de Wilkie Collins est construit comme son précédent, « La Dame en Blanc », sous forme de rapports écrits par les différents protagonistes de l’histoire. Une grande partie de la Pierre de Lune est racontée par le majordome Betteredge, personnage attachant et au flegme très britannique et qui, pour résoudre ses problèmes ou prendre une décision, a recours à « Robinson Crusoé ». Les autres portraits sont aussi bien décrits, comme la nièce, Miss Clack, dévote ridicule qui donne des leçons à tout le monde, et Rachel à qui, décidément, j’aurai donné des baffes tant elle est hautaine.
L’histoire est bien menée mais le roman traine en longueurs, sans doute parce qu’il fut publié à l’origine sous forme de feuilleton dans une revue et que son auteur devait être payé au nombre de pages. On retrouve moins le côté Hitchcockien qui frappe dans « La Dame en Blanc », mais la lecture est agréable.
Déroutant mais passionnant !!!
Critique de Manu_C (, Inscrit le 19 août 2004, 55 ans) - 1 septembre 2006
La construction de Collins a été mainte fois reprise par la suite, à savoir présenter les faits selon plusieurs prismes aux indices de diffraction forcément différents et cela tout en respectant la continuité de l’enquête et apportant ainsi des fragments d’informations venant compléter une image toujours floue jusqu’à la fin. J’ajouterai que la trame est proprement machiavélique, conclusion a posteriori que je ne peux pas compléter de façon plus détaillée sans vous livrer des éléments dont vous perdriez tout l’intérêt de la découverte.
A posteriori toujours, j’aurais été bien incapable de relever le défi d’anticiper le pourquoi et le comment du « crime ». Bon courage si vous essayez !!
Jubilatoire !
Critique de Mademoiselle (, Inscrite le 29 mars 2004, 37 ans) - 18 octobre 2005
A cela s’ajoute des aventures à la Dumas ainsi qu’une écriture et des personnages à la Elizabeth von Arnim. Les différents narrateurs sont tous intéressants. L’histoire est un peu lente à démarrer mais après, on a plus qu’une envie : savoir ce qu’il s’est réellement passé, dans cette enquête à tiroirs.
l'origine du roman policier
Critique de Latour (La Chaux-de-Fonds, Inscrit le 17 août 2004, 58 ans) - 17 août 2004
Ayant lu de nombreux livres de Collins, j'ai constaté que ces ouvrages tournent souvent autour du thême du secret (principalement de famille) et de l'identité. Ses autres chef d'oeuvre sont à mon avis: La Dame En Blanc, Sans Nom, Le Journal d'Anne Roadway et Armadale. Je n'a pas encore lu "Mari et Femme" qui a été réédité récemment à deux reprises, une fois avec la traduction ancienne, une autre fois en traduction nouvelle.
Petit bémol par rapport à la critique de Tita: si Collins a été un peu oublié depuis sa mort, il est maintenant redécouvert et ses oeuvres réédités régulièrement. De plus, à son époque, et principalement entre 1859 et 1870, il a connu un gros succès populaire. On murmure que Dickens, avec qui il était apparenté, en pris ombrage...
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