La ruée vers l'Europe: La jeune Afrique en route pour le Vieux Continent
de Stephen Smith

critiqué par Colen8, le 27 février 2019
( - 83 ans)


La note:  étoiles
Entre barrières étanches et vases communicants
En un peu plus d’une génération l’explosion démographique va faire doubler à 2,5 milliards la population en Afrique dont 1,5 milliard de jeunes de moins de 30 ans dépourvus de perspectives. En face, la dépopulation d’une Europe vieillissante perdant 60 millions d’habitants. Les richesses naturelles du continent africain, des PIB parfois prometteurs ne suffiront pas à couvrir les besoins exponentiels de ces gigantesques cohortes, dans les infrastructures, l’énergie, l’éducation, l’alimentation et le reste à commencer par l’eau potable.
Les aides au développement si souvent citées quand elles ne sont pas détournées, les diasporas installées de longue date dans les pays cibles aident surtout les éléments sortis de l’extrême pauvreté à venir y tenter leur chance, en surmontant tous les obstacles : le déracinement social et culturel, les risques et les coûts élevés du voyage puis une fois sur place ceux de l’intégration.
Une projection calcule en 2050 plus de 150 millions d’afro-européens contre 9 millions aujourd’hui(1), mais d’autres scénarios sont possibles, à commencer par celui d’une « Europe forteresse » tournant le dos à ses valeurs, à l’abri derrière des frontières renforcées, décidant une politique plus nataliste et un fort recul de l’âge à la retraite. Le titre et le sous-titre donnent à réfléchir.
(1) Les chiffres de l’Insee en 2013 cités par le démographe Hervé Le Bras soulignent le métissage déjà réalisé, 40% des naissances en France avaient un parent ou un grand parent d’origine étrangère.