Naissance de la figure: L'art du Paléolithique à l'âge du Fer
de Jean-Paul Demoule

critiqué par Colen8, le 3 mars 2019
( - 83 ans)


La note:  étoiles
Les symboles associés à cet art ancien
C’est ici sur la période allant de -40 000 à l’apparition des premiers Etats un sujet complémentaire plus restreint, plus ciblé que celui magnifiquement traité dans les « Préhistoires d’Europe(1) ». Parallèlement à la rencontre des Néandertaliens déjà présents sur le sol européen et des Sapiens arrivés au Proche-Orient vers -100 000 puis entreprenant la colonisation de ce nouvel espace aux alentours de -40 000, un symbolisme apparaît dans les vestiges archéologiques des groupes de chasseurs-cueilleurs. Si le culte de la mort identifié dans les tombes et nécropoles garnies de mobiliers et d’objets y est omniprésent, les rares ébauches de représentations humaines sont souvent des figures féminines massives témoignant davantage de sexualité que de déesses mères dont des interprétations antérieures faisaient état.
Cette histoire de l’art le plus ancien est aussi le support de l’histoire proprement dite des époques successives. Sans grands changements pour les chasseurs-cueilleurs pendant les milliers d’années que durent la fin du Moustérien puis la période du Gravettien, la fin de l’âge glaciaire, les premières domestications animales, la révolution agricole traduisent avec l’entrée dans le néolithique une accélération des transformations du monde habité. La croissance démographique produit du côté oriental confiné en surfaces territoriales exploitables les organisations plus inégalitaires et hiérarchisées qui verront l’apparition de figures de pouvoir dans de grands empires, tandis que l’Europe se structure plus tardivement de quelques millénaires. Ces figures témoins de mondes disparus restent énigmatiques pour certaines car elles sont loin d’avoir livré leurs secrets.
(1) Anne Lehoërff, CL