Eugène Onéguine de Alexandre Pouchkine
( Evgeniy Onegin)
Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Poésie , Littérature => Russe
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Et le bonheur était si proche, si possible...
C'est l'histoire du plus célèbre roman de la littérature russe. C'est l'histoire du plus célèbre poète russe de tous les temps. C'est l'histoire d'une jeune fille, Tatiana, qui tombe amoureuse d'un Evguenii Oniéguin de vingt ans son aîné, héros byronien qui n'en a pas grand-chose à faire de cette gamine. Puis c'est l'histoire contraire, celle du vieux Evguenii qui tombe amoureux de l'à présent mariée Tatiana. "une des oeuvres les plus brillantes jamais composées" dit Nabokov. Et une "langue de diamant". Des vers sublimes...
Oniegin, ia tagda malojié,
ia loutchié, kajetsa, bila,
i ia lioubila vas. I chto jié ?
Chto v cierdsié vachiem ia nachla ?
Kakoï atviet ? Adnou sourovost.
En traduction (elle vaut ce qu'elle vaut, c'est de moi):
Onieguin, j'étais plus jeune,
J'étais mieux, il me semble, alors,
Et je vous aimais. Et quoi ?
Qu'ai-je trouvé dans votre coeur ?
Quelle réponse ? Un refus.
Chapeau bas devant ce chef-d'oeuvre. C'est magnifique et c'est très, très triste.
Les éditions
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Eugène Onéguine [Texte imprimé] Alexandre Pouchkine texte présenté, trad. et annoté par Jean-Louis Backès
de Pouchkine, Alexandre Backès, Jean-Louis (Editeur scientifique)
Gallimard / Collection Folio.
ISBN : 9782070388981 ; 8,60 € ; 23/01/1996 ; 336 p. ; Poche -
Eugène Onéguine
de Pouchkine, Alexandre Meylac, Michaël (Préfacier) Markowicz, André (Traducteur)
Actes Sud
ISBN : 9782742757008 ; EUR 23,40 ; 28/10/2005 ; 317 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (5)
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Génialissime
Critique de Krys (France-Suisse, Inscrite le 15 mars 2010, - ans) - 28 novembre 2017
A lire donc, et à relire.
Tragédie en rimes
Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 2 janvier 2013
Ce roman entièrement rédigé en vers a donc tout de la tragédie. Et pourtant, grâce aux multiples interventions directes de l’auteur dans le récit, il est aussi d’une grande légèreté. Cette histoire d’amour impossible entre deux personnes qui ne se rencontrent pas au bon moment, est triste mais peut également nous faire sourire. Et s’il est vrai que le lecteur peut avoir un peu de mal à se familiariser avec la lecture d’un livre tout en octosyllabes, il finit par se laisser emporter par le rythme et la musicalité des phrases. Eugène Onéguine est un grand livre, que les amoureux de poésie doivent absolument lire.
Un incontournable de la littérature russe!
Critique de Montréalaise (, Inscrite le 7 août 2010, 31 ans) - 4 décembre 2012
« Eugène Onéguine » est l'oeuvre que Pouchkine chérissait le plus, celle qui l'a occupé le plus longtemps et sur laquelle il y a mis sa vie... et sa mort. Le personnage principal, un dandy de Saint-Pétersbourg devenu complètement désintéressé par la mondanité, les voyages et les amourettes décide, après la mort de son père et de son oncle, de s'installer dans la maison de campagne de celui-ci. Il y mène une existence de solitaire, se liant d'amitié avec un jeune poète, Vladimir Lenski, fiancé avec sa voisine Olga. La soeur de celle-ci, Tatiana, tombe amoureuse d'Onéguine mais celui-ci ne s'intéresse pas à elle. Un jour, embarrassé par l'invitation de Vladimir à la fête de Tatiana, celui-ci le provoque en dansant avec Olga qui se détourne de son fiancé, ce qui pousse ce dernier à le convoquer en duel. Mais le pauvre jeune Lenski s'y fait tuer, plongeant les deux soeurs dans le chagrin et Onéguine dans les remords et la fuite.
Quelques années plus tard, celui-ci retrouve Tatiana à Moscou, mariée à un autre homme et Onéguine tombe malade d'amour, regrettant amèrement son passé ermite. Tatiana l'aime-t-il toujours?
Les personnages d'Onéguine et de Vladimir Lenski représentent à la perfection les deux visages de Pouchkine : d'un côté, le dandy parti en exil que la mondanité répugne et qui s'enferme dans le domaine familial (le rebelle Pouchkine a lui-même dû s'exiler au Caucase et en Ukraine avant d'être assigné dans la maison familiale près de Pskov par le tsar); de l'autre côté, le jeune poète qui cherche sans relâche l'inspiration dans l'amour pur d'une belle qui le trompe et qui se fera finalement tuer en duel (Pouchkine le poète amoureux fut lui-même tué en duel par l'amant de son épouse).
L'amour représenté par deux visages féminins : celle d'Olga la cadette qui exclame une joie extérieure mais un coeur de pierre à l'intérieur, et celle de son aînée, Tatiana la taciturne qui découvre secrètement un amour inaccessible, inaccessibilité que subira également Onéguine.
Cette icône du héros romantique russe est à recommander absolument!
Divin Pouchkine
Critique de Attila (, Inscrit le 11 août 2009, 63 ans) - 19 janvier 2010
Eugène Onéguine est un de ces livres que l’on finit en contractant une dette envers l’auteur. Et je dois beaucoup à Pouchkine… Chaque fois que je lis Onéguine, j’entrevois, chez moi, des grandeurs qui me sont étrangères. Chaque fois, il fait de moi plus que moi en accrochant mon char à son étoile. Il m’a fait découvrir que ce n’est pas le sens qui fait sens, mais le beau. Je lui dois La dimension supplémentaire. Cette dimension que de rares hommes possèdent sans pourtant constituer une injustice envers les autres. Effectivement, comment être frustré ou jaloux de n’être pas fécond puisque l’on peut en jouir... A ceci servent les poètes, non ? A faire jouir les impuissants !
Conséquemment, qu’ici au moins (vive CL), cher Pouchkine, je puisse te remercier ! Ainsi que m’excuser bien sûr, de cette dette dont je ne m’acquitterai, parce qu’un vulgaire ne peut rembourser jamais la grandeur qu’un génie lui prête. Serviteur donc, mais qu’il me soit pardonné cet esclavage puisque le maître est un poète !
Opinions de l'auteur...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 1 octobre 2004
Ainsi quand il dit :
« Nous avons tous appris un peu
De Dieu sait quoi, Dieu sait comment,
Aussi chez nous est-il facile
De briller par l’éducation. »
Ou :
« L’habitude est un don du ciel
Qui fait office de bonheur. »
De Byron il écrit :
« Byron a connu le succès
En revêtant de romantisme
Le plus triste des égoïsmes »
Il ne se gêne pas pour regretter que la langue russe ne soit quasiment pas utilisée en littérature. Il dit bien haut qu’il convient de se méfier de ses amis plus que de ses ennemis et conclut :
« N’ayez d’amour que pour vous-même,
Mon très respectable lecteur.
L’objet en est digne ; jamais
Vous ne trouverez plus aimable. »
Pouchkine, tout comme Dostoïevski bien plus tard, hait la mode et cela d’autant plus qu’en général elle vient de l’étranger et écrit :
« …Malgré la mode.
Malgré ce tyran sans pitié,
Fléau des Russes d’aujourd’hui. »
Ces interventions de l’auteur sur mille sujets constituent indiscutablement une des très grandes qualités et un des grands intérêts de ce livre.
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