Le projet Bleiberg - tome 3 - Le patient 302
de David Khara, Serge Le Tendre (Scénario), Frédéric Peynet (Dessin)

critiqué par Septularisen, le 10 mars 2019
( - - ans)


La note:  étoiles
UN FINAL CLASSIQUE, BEAUCOUP TROP CLASSIQUE!
L’histoire de ce troisième volume de la série «Le projet Bleiberg » reprend exactement là où nous l’avions laissée à la fin du deuxième volume. Sur les indications d’ Andreï Planic le propriétaire de la librairie «Deep Zone. Le Temple de l’Imaginaire», ancien membre repenti du «consortium», nos trois héros, - Le Jay, Jacky et Eytan,se rendent dans un ancien hippodrome abandonné à 20 Km de Bruxelles.

Ils comprennent, malheureusement trop tard, qu’ils sont tombés dans un piège tendu par le consortium, et sont capturés par les sbires de celui-ci. Situé sous l’hippodrome, ils découvrent alors un laboratoire secret le centre névralgique du consortium, où sont fabriquées des armes biologiques destinées à être répandues sur les populations civiles. Pire que tout, nos trois héros apprennent que les expériences sur «l’Übermensch» (le plus qu'homme), entamées par les nazis en 1940, continuent encore de nos jours sous la direction d’un mystérieux médecin…

Le scénario de M. Serge Le TENDRE pour ce troisième volume est d’un classique à faire peur! Ok, l’histoire originale est très linéaire, et déjà dans l’épisode précédent on voyait le final s’approcher avec ses «grands sabots»… Mais tout de même, le scénariste aurait au moins pu nous prévoir une surprise, je ne sais pas moi, un «twist final»… Mais là rien. Le grand vide! Comme un manque d’inspiration total!...

Même la fluidité, et les flash-back qui faisaient la force des deux volumes précédents ne sont plus là! Trop d’allers-retours cassent trop le rythme de l’album. Il y a d’ailleurs plus de 20 pages qui racontent le passé, donc trop peu de «place» pour que l’histoire présente soit racontée correctement.
Il y a aussi des erreurs dans le scénario, p. ex. Pg. 45-46, si Jay et Jacky sont pressés de secourir leur ami, pourquoi affrontent-ils les deux gardes à main nues, alors qu’ils ont chacun un fusil d’assaut dans les mains?
[Attention SPOILER!} Et puis, le monologue de Bleiberg (et non il n’est pas mort!...) sur des pages et des pages… Je comprends qu’il faut raconter l’histoire, mais franchement, M. Le TENDRE, le vieux truc du monologue du «méchant» qui tient absolument à raconter les tenants et les aboutissants de l’histoire, c’est vraiment, mais vraiment éculé!...

Les dessins de M. Frédéric PEYNET sont nettement moins bons que dans les tomes précédents. On a l’impression d’un travail mal fini, bâclé, trop vite expédié! Le visage de Jay p.ex. frise parfois le ridicule (Pg 7 p. ex.). Il y a aussi des erreurs de chronologie historique dans les dessins. P. ex. Pg. 5, les soldats de l’Allemagne nazie ne peuvent pas être équipés de l’AK 47 (Kalachnikov) russe puisque cette arme n’existait pas à l’époque et cela ne peut non plus pas être le Stg 44 (Sturmgewer 44) puisque celui-ci n’était pas encore en dotation de l’armée allemande en 1941!
Le découpage et le cadrage des planches sont eux toujours aussi classiques, sauf au moment des scènes d’action (Pg. 38-39 p. ex.) pour souligner certains moments clef de l’histoire, à la page 31 p. ex. au moment de la «grande révélation» que tout le monde (sauf les héros de la BD bien sûr!..) avait déjà anticipé!

Je fini donc cette série très insatisfait! Alors que j’avais aimé passionnément les deux premiers tomes, ce troisième volume me laisse très déçu! Il plombe toute la série, et le tout se termine en «eau de boudin»… J’hésite donc finalement à me prononcer, et reste à me demander… Demi-réussite ou flop total ?...

P.S. : Tout comme les deux premiers volumes, et en raison des scènes de violence très explicites, cette BD est à réserver un public adulte et averti. Rappelons que le scénario de M. Serge Le TENDRE est l’adaptation du livre de l’écrivain français David S. KHARA, déjà présenté sur CL ici : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/25808