Google contre WikiLeaks
de Julian Assange

critiqué par Colen8, le 10 mars 2019
( - 83 ans)


La note:  étoiles
Android, meilleur atout de la géopolitique américaine ?
Sans être des plus récents le message de l’australien d’origine Julian Assange, fondateur de WikiLeaks l’un des sites agissant comme lanceur d’alerte, est clair et même terrifiant si l’on va au terme de son argumentation(1). Sous couvert d’œuvrer pour le bien commun la Silicon Valley appuyée par le renseignement américain qui alimente la diplomatie des Etats-Unis, par son lobby militaro-industriel et par des ONG portées vers l’humanitaire agissent de concert. En captant au passage l’essentiel de ce qui transite sur Internet et les réseaux sociaux, ils ont créé une position dominante incontrôlée que rien ou presque n’empêcherait de devenir dominatrice. Installé sur 80% des smartphones en 2014, le système d’exploitation Android de Google a conservé la même part de marché sur des ventes qui entre-temps ont explosé(2).
A partir d’une demande formulée par l’un des anciens patrons de Google, Eric Schmidt, de rencontrer celui de WikiLeaks(3) dans le cadre de la préparation d’un livre sur l’avenir d’Internet à 10 ans(4) les idées de ce dernier ont basculé d’un crédit de confiance à priori vers la plus grande méfiance. La réunion en question à laquelle ont aussi participé des proches du Département d’Etat américain a tourné autour de la philosophie de diffusion d’informations destinées à rester secrètes y compris dans les pays démocratiques, autour des concepts mis en œuvre par ce réseau mondial recruté sur le volontariat qui se considère comme un contre-pouvoir en partageant des valeurs semblables. Assez banale dans son déroulement elle a aussi consisté à préciser l’origine des sources, à décrire superficiellement les techniques de cryptage pour en assurer la souplesse de fonctionnement quelles que soient les architectures sous-jacentes et ainsi garantir sa robustesse vis-à-vis des tentatives permanentes de censure et d’effacement des contenus.
(1) Il relate des événements le concernant survenus entre 2011 à 2013.
(2) Selon Wikipédia aujourd’hui.
(3) Rencontre qui aurait eu lieu en 2011 dans une résidence d’Ellingham Hill du nord de l’Angleterre avant que Julian Assange ne demande l’asile politique à l’ambassade d’Equateur à Londres où il a obtenu depuis la nationalité équatorienne.
(4) Livre paru en 2013 sous le titre « The new Digital Age », co-signé Eric Schmidt et Jared Cohen.