La femme qui ne vieillissait pas de Grégoire Delacourt

La femme qui ne vieillissait pas de Grégoire Delacourt

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Pascale Ew., le 21 mars 2019 (Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (15 442ème position).
Visites : 4 258 

Très agréable lecture

Martine, qui se fait appeler Betty, a perdu sa mère à l’âge de 35 ans. A son tour, lorsqu’elle a 35 ans, elle se rend compte qu’elle n’a plus vieilli depuis 5 ans. Un ami photographe la prend en photo tous les ans et constate que cela continue. Au fil du temps, ce que d'aucune aurait considéré comme une bénédiction tourne au vinaigre...
Paradoxe des paradoxes : ce dont rêvent toutes les femmes, et que l’auteur décrit si bien (j’allais dire pour un homme), devient un cauchemar pour le personnage principal/la narratrice. Si Grégoire Delacourt pousse le bouchon un peu loin, il nous fait réfléchir sur ce fantasme de la jeunesse éternelle et en profite pour faire l’éloge du temps qui passe (« Je suis contente aussi que les choses ne durent pas, tu sais, qu’elles s’achèvent, car cet achèvement charrie ce qui nous tue, comme ce qui nous libère »).

Connectez vous pour ajouter ce livre dans une liste ou dans votre biblio.

Les éditions

»Enregistrez-vous pour ajouter une édition

Les livres liés

Pas de série ou de livres liés.   Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série

Martine a 30 ans

6 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 28 mai 2025

Martine a 1 an. Belle petite fille qui fait ses premiers pas.
Martine a 2 ans. "sa courbe de croissance fait la fierté de ses parents".
Martine a 3 ans."8 molaires, 8 incisives. Et 4 canines".
La croissance de Martine se passe formidablement bien. Entre son papa mutilé de la guerre d’Algérie et sa maman, une belle femme qu’elle admire, jusqu’au tragique accident de celle-ci.
Martine devient Betty, suit la mode, traverse les événements de ces années dynamiques, jusqu’à la rencontre avec l’homme de sa vie, André. Un monde parfait. Trop parfait.

Martine a maintenant 30 ans… et pendant plus de 20 ans, elle aura toujours 30 ans.
Les années passent mais elle ne change pas ; son mari, son amie vieillissent, son fils grandit, le temps marque les corps, mais pas le visage de Betty.
"Depuis 12 ans.. je vivais ce rêve d’être fraîche, et de le rester sans aucun produit de beauté ni scalpel, sans aucune explication."

L’auteur raconte le bouleversement que crée ce phénomène dont toutes les femmes rêvent, cette jeunesse permanente que beaucoup essaient de conserver. Mais il décrit aussi le drame qu’est un visage de 30 ans sur un corps de 50 ans, l’anachronisme des situations, le décalage avec les gens qu’elle aime et ceux qui voudraient l’aimer.

Moi aussi j’ai souvent pensé à Dorian Gray.
Mais je me suis beaucoup ennuyée pendant les deux premiers tiers de ce court roman.
L’impression d’une distance dans la description des sentiments, des bonheurs comme des malheurs, d’une écriture trop linéaire, regrettant un manque de profondeur dans le personnage de la jeune femme et n’ai pas réussi à ressentir un minimum d’empathie pour ce personnage.
Contrairement aux critiques d’ici et d’ailleurs, j’ai été déçue par cette lecture. J’étais pourtant ravie de découvrir un nouveau titre de Grégoire Delacourt . Et pourtant, le thème du temps qui passe, des marques qu’il laisse, de l’importance des rides et des marques du vieillissement est un beau sujet, que je n’ai pas particulièrement trouvé convaincant.

Faust revisité

10 étoiles

Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 9 février 2025

Rompant avec son style habituel, osant la poésie des mots et accordant une large place au hasard, Grégoire Delacourt nous conte une histoire que l’on pourrait à première vue juger "cousue de fil blanc", revisitant avec des mots très simples le célèbre mythe de Faust. Comment la jeunesse éternelle peut-elle faire le malheur d’une vie ? C’est ce qui advient à la narratrice, tout heureuse de découvrir un jour que son apparence extérieure reste définitivement celle d’une jeune femme de trente ans. Tout se qui s’ensuit, loin d’être "bisounours", est la conséquence logique du fossé qui va se creuser, comme on s’en doute, avec les êtres chers et les ami(e)s. Mais tout l’intérêt de ce petit roman tient dans la réflexion qu’engage l’auteur, par le biais de sa narratrice, sur le temps et la place qu’il tient dans les affinités entre les êtres. Une belle surprise…

Miroir, mon beau miroir...

8 étoiles

Critique de Mimipinson145 (, Inscrite le 18 juillet 2021, 62 ans) - 20 juillet 2021

Roman
"La femme qui ne vieillissait pas" de Grégoire Delacourt. Éditions JC Lattes.

Voici un roman qui nous fera aimer le temps qui passe et laisse le léger tracé d'une plume sur nos visages.
Pointillés fidèles de notre histoire qui signent les joies et les aléas du parcours d'une vie.
Quand quelques rides au coin des yeux sont un écrin précieux pour dire un chemin de vie, une chance d'être en harmonie avec soi même.
Betty reste figée dans la beauté éclatante de ses 30 ans, sans même le vouloir ni rien y pouvoir, comme un miracle devenant bientôt malédiction, elle avance dans cette jeunesse suspendue qui la flatte et la rassure. Cependant, cette fraîcheur séduisante et rieuse creuse et saccage inéluctablement sa vie au fil des années qui passent et ne la marquent toujours pas.
Cependant, au-delà des apparences, le coeur lui, ne se trompe pas.
Un parcours improbable sur le fil du mythe de l'éternelle jeunesse qui nous fait nous aimer un peu mieux telles que nous sommes.

Un roman qui donne envie de relire "Le portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde.
Mimipinson.

Forums: La femme qui ne vieillissait pas

Il n'y a pas encore de discussion autour de "La femme qui ne vieillissait pas".