Le premier méchant de Miranda July
(The first bad man)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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"Je suis allée en voiture au cabinet médical comme si j'étais la vedette d'une pluie d'applaudissements."
Si je me souviens bien il y a quelque part sur Critiques Libres un forum dans lequel est suggérée une méthode. C'est Feint qui la partage, je crois ; elle consiste à agréger la première et la dernière phrase d’un livre. Ce faisant, par une sorte de magie malicieuse, c’est tout l’esprit du roman, voire sa trame, qui se trouve condensée, déposée en une poignée de mots qui en disent long.
La phrase qui figure en chapeau en guise de titre à cette critique suit cette ligne de conduite, à laquelle j’adresse mes plus vives félicitations : tout Le Premier méchant est là. Le reste de cette critique servira donc seulement à envelopper ces seize mots ciselés sur mesure.
Quand le rideau s’ouvre, on découvre Cheryl et sa quarantaine d’années bien entamée, prête à se rendre chez son premier mé…decin. Il lui a été recommandé par l’un de ses collègues, un collègue avec lequel elle aimerait bien partager sa pause déjeuner, son intimité, ses futures années. Et ce Philippe occupe un grand paquet de ses pensées, tant le reste de sa vie est vécu sur le long fleuve tranquille de routines un brin borderline, de sa préoccupation pour son glaucus, une pathologie dont elle ne dit pas grand-chose sinon qu’elle lui prend la gorge, la lui bloque, la lui serre ; la contraint, la cadenasse.
C’est dans ce quotidien en cage d’habitudes et de claustration, où toutefois sa tête fonctionne à plein régime et tourne dans toutes les directions, y compris les plus farfelues, que déboule Clee, la fille des patrons. La vingtaine bougonne, elle vient habiter chez Cheryl, et à la vitesse de l’éclair tout vole en éclats.
J’avais déjà beaucoup aimé Il vous choisit – Petites annonces pour vie meilleure. J’ai retrouvé avec joie la fantaisie mélancolique et désaxée de Miranda July. Son écriture prend la tangente, vire de bord, va de pics en creux, de piques en crevasses, s’oublie et se rétablit. Y serait-il question d’une Amérique à la recherche de nouveaux schémas ? Qui les trouverait, en route, à mi-chemin entre le happy-end et l’affabulation ?
Les éditions
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Le premier méchant [Texte imprimé] un roman de Miranda July traduit de l'anglais (États-Unis) par Nicolas Richard
de July, Miranda Richard, Nicolas (Traducteur)
Flammarion
ISBN : 9782081363847 ; EUR 21,00 ; 13/01/2016 ; 300 p. ; Broché
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