Sfumato
de Xavier Durringer

critiqué par Elko, le 28 avril 2019
(Niort - 48 ans)


La note:  étoiles
Enfumage
Le Sfumato est ce procédé utilisé par Léonard de Vinci qui entoure ses personnages d'une atmosphère vaporeuse donnant profondeur et mystère à ses tableaux. C’est également là où se trouve Raphaël dans la vie : dans le brouillard. Mais un brouillard artistique.
Jeune auteur en devenir, il navigue à vue de galère en galère. Les potes, les filles, la dope, le taf, il se laisse entraîner sans résistance et sans but. Jusqu’à sa rencontre avec le vieux Viktor, énigmatique érudit, un tournant dans sa vie.

C’est drôle et rock’n’roll. Les dialogues sont particulièrement savoureux, notamment entre le flegmatique Raphaël et son bouillonnant ami Simon. Deux potes qui parlent de tout et de rien, en toute liberté, sans peur du futile ni de l'absurde.

Et puis il y a la rencontre avec le vieux Viktor, un tournant dans le roman. Et là on passe d’un bon Virginie Despentes à un Dan Brown approximatif. Avec en mise en bouche une séance d’étude kabbalistique appliquée à la langue française, longue et peu convaincante. Ensuite une fastidieuse plongée dans l’occultisme hexagonal mâtiné de christianisme et d’histoire médiévale. Sans le rythme d’un Dan Brown ni la profondeur d’un Umberto Eco.
Ça ne représente qu’une partie du bouquin, mais cette déviation du récit est non seulement peu en résonance avec le reste mais surtout beaucoup moins réussie.

Un mélange des genres malheureux pour moi, même si l’ensemble reste très agréable.