Ce que dit Anne Morelli est simple : lorsqu'on recherche les critères qui font d'une secte une secte, on n'en trouve aucun qui ne puisse s'appliquer à (au moins à une partie de) l'Eglise. Elle ne casse du sucre que sur l'Eglise ? C'est parce qu'elle la connait bien, étant d'éducation catholique ! Les sectes sont dangereuses ? Condamnons-les pour des actes délictueux et OBJECTIVABLES, pas pour leurs idées. Et en cela, elles doivent être traitées comme TOUTES les autres religions.

Je n'ai que très peu d'estime pour Anne Morelli.
Ses attaques contre les religions sont, soit sournoises, soit agressives et elle ne respecte pas les convictions des autres
Ses arguments sont de mauvaise foi et de plus, elle est sectaire : pour elle l'humanité se divise en deux parties, les croyants qui sont bêtes et méchants, les incroyants qui sont intelligents.
Intellectuellement, c'est nul ! Je ne crois pas que je lirai son livre !
Anne Morelli est une sorte de laïque intégriste et intolérante.
Dans une critique-éclair, j'ai vu que Jules avait cité le Camus de "La Chute".
Je préfère cent fois Camus, ce non croyant, dont les recherches sur le sens de la vie, la conscience humaine, le jugement de… de qui ? …de Celui qu'il aura cherché toute sa vie sans Le trouver, sont autant de démarches émouvantes à la limite du sacré, à la limite de la découverte religieuse…
Ah oui ! Ici on est très loin d'Anne Morelli !

Patman a tout à fait raison : la tolérance n'est pas le fort de cette "dame".

Mon agnostisme ne peut que me conduire au respect d'autrui, même si je ne suis pas d'accord avec lui. C'est vrai qu'il y a souvent une grosse différence entre "les libres penseurs" et les penseurs libres.

Une précision à propos de l’infaillibilité du Pape : le Pape est infaillible lorsqu’il proclame un dogme. Il n’est pas infaillible, heureusement, à propos des questions de morale, par exemple s’il défend la contraception ou le préservatif !
Pour rappel , un dogme est, selon Saint Thomas d ‘Aquin, « une saisie de la vérité tendant vers la vérité elle-même » …nuances….

Saule, tu devrais mettre tes bésicles. Je n'ai pas dans ma critique parlé de "déviances", mais de "conduites marginales" que l'auteur extrapole abusivement à l'ensemble des catholiques. Ce n'est pas pareil, il n'y a aucun jugement de valeur dans les termes que j'ai employés. Je n'ai pas prétendu que le renouveau charismatique ou l'opus Dei sont des sectes, qui serais-je pour le faire?

Ceci dit, je suis d'accord avec Tchaikovski et toi (excuse-moi de vous mettre dans l'ordre de notoriété et non dans l'alphabétique): Une belle liturgie peut avoir un côté artistique, et je suis encore des années après, sous le charme d'une messe de style byzantin à laquelle j'ai assisité à Chèvetogne.

Quand j'ai un peu de temps libre au boulot j'en profite pour racler les fonds de tiroir de critiquelibre, on retombe parfois sur des vieilles discussions amusantes, ainsi cet échange sur un livre que comme (presque) tout le monde je n'ai pas lu et ne compte pas lire.

Je suis un peu étonné et déçu de voir le renouveau charismatique et le mysticisme assimilés à des déviances par respectivement Leura et Jules, mais bon n'entamons pas un débat la-dessus ! Je vais juste répondre à Bolcho et son intervention très humoristique à propos du rite : je le ferai en citant Tchaïkovski (qui s'y connaît en oeuvre d'art) lorsqu'il qualifie le rite de plus belle oeuvre d'art qui soit.

"La liturgie de Saint Jean Chrysostome est l'une des oeuvres d'art les plus sublimes. Si l'on suit la liturgie avec attention, et que l'on cherche à pénétrer le sens de la cérémonie, on est touché au plus profond. J'aime aussi beaucoup les vêpres. Aller dans une vieille église le samedi, se tenir dans une semi-obscurité baignée de fumée d'encens, chercher, plongé dans une profonde méditation, la réponse aux questions éternelles - dans quel but, quand, où, pourquoi, s'éveiller de sa réflexion, lorsque le choeur commence à chanter, s'abandonner à la musique et se laisser pénétrer par une ferveur tranquille lorsque s'ouvre la porte sacrée, et que s'élève le Louez le Seigneur - oh comme j'aime tout ça. C'est l'une des grandes joies de la vie."

NB: La liturgie de Saint Jean Chrysostome est le rite byzantin il est vrai (catholique aussi bien qu'orthodoxe), Bolcho pensait plutôt au rite catholique romain mais il en existe de très beau aussi (notamment grâce au renouveau charismatique décrié par Leura).

Outre l'archi-connu Concerto pour piano No. 1 de Tchaïkovski (souvent utilisé comme musique de film), je vous recommande chaudement son Ouverture Solennelle "1812" ainsi que sa Marche Slave.

Heureusement qu'Anne Morelli existe pour faire prendre conscience à bien des gens, dont Jules, qu'il existe des similitudes entre la religion catholique et les méthodes utilisées par les sectes. Cette religion nous colle tellement à la peau, depuis des générations, qu'athées ou non, elle fait tellement partie de notre tradition que quoi qu'elle fasse, nous ne nous en soucions pas/plus. Si nos institutions ne la combattent pas, c'est qu'elle est bonne pour tous... un peu comme ces produits qui ont obtenus une fois pour toutes leur label de qualité et qu'on ne contrôle plus jamais.
Nous la finançons sans broncher grâce à nos impôts, nous acceptons et respectons ses gourous et nous nous allons jusqu'à couvrir ses abus sexuels.
Citez-moi un seul enfant qui n'ait pas eu connaissance d'abus ou d'harcèlement sexuel (si ce n'est lui, c'est son/sa camarade de classe...) de la part de ces dignes représentants de la plus grande secte du monde ?

Tout d'abord, j'ai assez apprécié le ton enlevé de la critique de Bolcho décrivant une messe ! Elle vaut la lecture, mais je n'avais vraiment pas pensé
lier les religions avec les sectes... Ce n'est pas nécessairement tout à fait faux pour autant, si l'on regarde ce qu'était le christianisme tout au départ, non en tant que pensée philosophique, mais en tant que nombre de personnes qui adhéraient à cette pensée. Je crois cependant que depuis lors cette apellation me semble inadéquate, comme pour les autres religions établies. Bien sûr elles ont toutes connu leurs dérives à une époque ou une autre, ainsi que leurs mystiques. Il me semble cependant que ce qui les distingue des sectes c'est que leur premier but n'était pas mercantile, loin de là ! La plupart des sectes ont véritablement pour but de détourner l'argent de leurs membres et d'enrichir leurs fondateurs. Si l'église catholique est devenue riche, c'est en tant qu'institution et, à notre époque, elle n'a plus, je crois, pour but un enrichissement personnel de ses membres, même hauts placés. Les religions ont produit des fous intolérants et criminels, elles peuvent encore en produire, mais elles n'ont pas une exclusivité du genre... Le nazisme et le communisme sont aussi passés par là, comme la révolution française... Dire que la religion catholique aliène la liberté et l'intelligence de l'individu me semble aussi dépassé. L'infaillibilité du pape est par très dérangeante, ainsi que d'autres dogmes, mais la plupart de ceux-ci ne sont pas des dogmes du départ, mais bien souvent beaucoup plus récent. Aujourd'hui je n'oserais pas dire que les catholiques, dans leur ensemble, sont des gens obtus et ayant perdus leur intelligence ou leur liberté de pensée. C'est vrai que nous payons des impôts pour trois religions en Belgique et cela me heurte. Ce n'est pas ainsi en France et cela me semble bien plus logique. Par contre, je me demande si le mouvement laïc ne reçoit pas également un subside... Je suis un rien étonné, et opposé à ce qu'on lie les religions et les sectes. Dans mon esprit ce sont deux choses bien différentes !...Bolcho a raison quand il dit que le pape actuel peut parfois prendre des positions non seulement dépassées mais criminelles. C'est le cas dans le cadre de la lutte contre le sida, alors qu'il refuse le moindre moyen de contraception... Il est vieux, un rien dépassés... et infaillible ! Il y a une limite d'âge pour tous ses cadres, mais pas pour lui ! Serait-il fabriqué autrement que les autres hommes ?... Mais tout cela sont des dérives, regrettables bien sûr, mais de là à assimiler l'église à une secte, je crois que l'on va un peu loin !...

D'accord avec toi, Leura, sur plusieurs points. Il me semble effectivement que Morelli trompe un peu sur la marchandise lorsqu'elle titre sur les sectes mais vise les cathos et qu'elle fait semblant de trouver une solution menant à l'acceptation des sectes sous prétexte qu'on ne fait rien contre l'Eglise catholique. Mais le côté "provoc" doit inciter à une lecture au second degré. Par contre, dire que chez les cathos il n'y a pas de gourou alors que leur gourou principal est par définition infaillible... Et dire qu'il n'y a pas d'exploitation financière... Elle est plus discrète, c'est tout. L'Eglise catholique est à ce point mêlée aux rouages de l'Etat (surtout en Belgique) que l'exploitation financière est devenue légale, institutionnalisée: tout résident en Belgique paie pour l'Eglise en payant ses impôts. En matière d'exploitation financière, les sectes sont enfoncées...

Madame Morelli n'est pas croyante, dis-tu? Très bien, c'est son droit. La religion n'est pas sacrée pour elle? OK, elle ne l'est pas pour moi non plus. Mais ça tombe mal, parce que ce qui m'est sacré, c'est le respect de l'opinion des autres. Et les certitudes méprisantes de Morelli, j'ai du mal à les encaisser. Elle a des comptes à règler avec les cathos? Possible, mais alors qu'elle ait l'honnêteté de le dire clairement.
Le discours réducteur du type "Ne touchons pas à Moon et au temple solaire ou à la scientologie parce qu'on laisse les catholiques en paix", c'est ridicule. Les parents des victimes de la secte du temple solaire apprécieront, j'en suis

Surprenant de voir à quel point ce livre de Morelli hérisse le poil. Alors que les chrétiens eux-mêmes sont à l'origine d'une hagiographie qui les représente comme secte: quelques courageux premiers martyrs qui complotent et que l'on jette aux lions. Morelli n'est pas croyante! Une religion n'a rien de sacré pour elle! Et ce n'est pas le lieu ici de décider si elle a raison ou tort de ne pas croire. Mais il n'y a aucun scandale à développer sa thèse. Aux yeux d'une personne qui n'a pas eu de contact avec la religion, les pratiques des croyants sont aussi bizarres, étranges, effrayantes même, que celles des sectes. Se réunir tous les dimanches dans un grand local froid pour écouter un vieux monsieur en robe qui chante mal et vous envoie de la fumée dans la figure, c'est pour le moins surprenant et parfois même comique pour qui n'en est pas. D'où l'impression d'être face à une secte qui interdit à certains de ses membres toute vie sexuelle, qui accepte les hommes mais repousse les femmes comme officiants, qui exige que l'on mange du poisson le vendredi (je sais, c'est fini), etc, etc. Tout cela, en effet, aux yeux d'une athée pure et dure, dénote "une aliénation (partielle bien sûr) de notre pensée et de notre liberté". Et il n'y a pas lieu de jeter le livre "après 10 pages" parce que ce geste interdit qu'on en dise quoi que ce soit ensuite et ... parce qu'un livre, ça, c'est sacré...

Anne Morelli est un "personnage" affligeant. Elle nous le prouve à suffisance dans les nombreux débats télévisés où elle se fait systématiquement inviter. Ce bouquin n'est rien d'autre qu'un règlement de compte contre la religion catholique, sa bête noire. J'ai tenu 10 pages!!! puis j'ai balancé le bouquin!
Je lui met 0,5 étoiles puisqu'on à pas prévu de 0 étoile!!!! La dernière phrase de la critique de Leura est par contre excellente et bien vraie.

Dans son livre, A. Morelli démontre d'une manière assez convaincante à quel point la religion (catholique en l'occurrence, masi ça vaut pour les autres) est une "secte qui a réussi". Diagnostic impeccable, mais la conclusion laisse sceptique : pour elle, il faudrait donc laisser les sectes tranquilles. On peut en tirer la conclusion exactement inverse : il faut donc aussi combattre les religions...

D'accord. Mais la vérité elle-même
n'est-elle pas souvent une série de stéréotypes et de préjugés ? Et chaque existence n’est-elle pas déjà une subjectivité ? La vérité serait donc parfaitement insaisissable. Et j’ai tendance à lui accorder la carrure et la hargne des fantômes écossais, ou de n’importe quoi d'arrogant et de contraignant. Quant au dernier livre de Morelli, j'avoue sans fausse honte que je ne me suis même pas donné la peine de lire. Le titre seul & accompagné d'une certaine pratique de l’auteur – me disait déjà ce que son contenu avait de prévisible et d’affligeant.

Bravo pour la dernière phrase de ta critique !... Elle est belle et des plus pertinente en général. Combien de personnes de par le monde devraient se la graver dans le cerveau. Les choses iraient tellement mieux ! Mais pour cela il faudrait commencer par éduquer davantage et aussi, dur, dur, éradiquer la bêtise... Comment ?... Camus a écrit dans "La Chute": "Il s'agissait, notez le bien, d'autre chose que la certitude où je vivais d'être plus intelligent que tout le monde. Cette certitude d'ailleurs est sans conséquence du fait que tant d'imbéciles la partagent." Là réside le fond du problème. C'est la bêtise qui permet aux stéréotypes de se répandre si facilement. Il faut avouer qu'ils sont plus faciles à comprendre que la vérité qui, elle, est toujours plus complexe.