Récidive : 1938
de Michaël Foessel

critiqué par Colen8, le 11 juin 2019
( - 83 ans)


La note:  étoiles
A méditer
Au gré de consultations des archives numérisées de la presse quotidienne et hebdomadaire(1) le philosophe Michaël Fœssel s’est plongé dans celles de 1938. Cette année qui aura été doublement fatidique lui a semblé receler d’étranges analogies avec 2018. A l’extérieur le fascisme violent d’Hitler s’impose en Europe : Anschluss, invasion de la Tchécoslovaquie, accords de Munich, nuit de Crystal, retrait des brigades internationales d’Espagne, aujourd’hui le populisme. A l’intérieur les grèves massives font tomber le Front Populaire de Léon Blum remplacé par Daladier son ancien soutien qui obtiendra peu après les pleins pouvoirs. C’est le retour rapide à une politique conservatrice libérale et autoritaire sur fond de crise économique, trahissant une démocratie affaiblie déjà tentée par le fascisme auquel elle cédera après la défaite de 1940 : Hitler de préférence à Staline, gouvernement par décrets-lois sans consultation du Parlement, abandon ou ajournement d’acquis sociaux, répression des grèves, baisse de la dépense publique au détriment du réarmement. La menace brandie de l’immigration oppose le statut des étrangers, l’antisémitisme, la dérive sécuritaire au droit d’asile et aux droits de l’homme, les ouvriers sont contraints à travailler plus pour gagner moins, les retraités dans la misère attendront la revalorisation des pensions toujours promise jamais actée.
(1) Les sites Gallica et Retronews de la Bibliothèque nationale.