La piste fauve
de Joseph Kessel

critiqué par Veneziano, le 26 juin 2019
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
L'Afrique centrale, ses traditions et volontés d'indépendance
Joseph Kessel, qui nous a habitué à ses récits de voyage et de guerre, nous emmène au Kenya de l'après-guerre, où naît la volonté d'indépendance, par la révolte des Mau-Mau, où l'on apprend l'importance respective des Kikouyou et des Massaï. Ce récit commence par l'opposition naissante mais réelle à la colonisation britannique. Il en est tiré profit pour décrire le mode d'occupation territoriale. Puis sont décrites les coutumes autochtones, la splendeur des paysages, la sagesse et la dignité des tribus et la chasse, riche en savoir-faire.
Si cette période semble un peu surannée, sa réminiscence permet de prendre connaissance de la réalité coloniale, de la prise de distance entre colons et autochtones et du degré d'utilité du phénomène. Comme souvent, la topographie est l'objet d'une longue analyse, ce qui permet l'émerveillement, comme d'avaler la pilule de la réalité politique et sociale de l'heure. Seule la chasse des grands fauves semble être ouvertement approuvée.
Ce livre paraît utile par les renseignements glanés, par la réflexion qu'il permet d'entamer, mais non pas par une analyse propre qui serait lancée par l'auteur, ce qui dévoie quelque peu le propos, en le laissant au milieu du gué, par un aspect purement descriptif.