Liège
de Franz Weyergans

critiqué par Catinus, le 30 juin 2019
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Encore un beau livre sur Liège
Un beau livre signé par Franz Weyergans, le père de François Weyergans. Une visite des haut-lieux de Liège agrémentée de jolis textes et de belles photos, le tout empli d’une certaine nostalgie.

Extraits :

- Nos marionnettes ne sont pas du folklore. C’est de la vie. Elles témoignent de notre don d’enfance. Si Tchantchès tutoie Charlemagne c’est que dans cette ville l’homme du peuple a toujours eu le courage d’en remonter au prince. C’est peut-être aussi que notre race fut princière et populaire, donnant au monde des sculpteurs et des locomotives, laissant partir ses enfants et accueillant les étrangers mais les marquant les uns et les autres. Grétry et Simenon ont quitté Liège, mais leurs œuvres sont liégeoises, l’une résonne du chant de nos fontaines et l’autre est imprégnée de la brume de nos quais et de la pluie de nos boulevards.

- Et soudain, pendant les journées lumineuses qui chantent en mai et en juin comme les toiles de Van Eyck, voici qu’on entend les fontaines. On connaît celle du Vinâve d’Ile, celle du Perron, celle de Hors-Château, celle du palais. Il en est bien d’autres, en Féronstrée ou à Saint-Martin, dans les cours d’hôtels, sur de placettes ignorées, reprises à d’anciens couvents, cachées dans des murs qui sont presque faubouriennes. Une ville qui a su garder ses fontaines est une ville qui cultive l’art de vivre, car l’eau qui fut le comble de l’utile et devenu, prodiguée gratuitement pour le plaisir des yeux et des oreilles, le comble de l’inutile, - cet inutile sans quoi l’utile ne serait pas agréable.