L'avortement
de Richard Brautigan

critiqué par Yeaker, le 20 juillet 2019
(Blace (69) - 51 ans)


La note:  étoiles
La bibliothèque des manuscrits refusés
J’ai lu, ou plus exactement, j’ai écouté sur cd un roman épouvantablement mauvais « le mystère Henri Pick ». David Foenkinos est un garçon très gentil mais qui écrit fort mal. Deux choses intéressantes dans son livre néanmoins : l'évocation de Vivian Maier et l’origine de sa bibliothèque des manuscrits refusés qui se trouve être le roman de Brautigan « l’avortement ».

En effet, évitons ainsi tout malentendu que la couverture entretient hélas, ce roman n'est pas une histoire d'avortement dramatique pour public ciblé. J'imagine (mais j'en sais rien en réalité) que Brautigan a donné ce titre pour faire acte politique, geste symbolique dans un état qui interdisait alors l'avortement. Le retour de la pénalisation dans certains états prouve néanmoins que la lutte pour les acquis reste toujours nécessaire. Mais trêve de digressions.... Le livre est surtout le destin d'un homme qui a trouvé sa vocation comme bibliothécaire. Mais c'est une bibliothèque particulière, c'est une bibliothèque de manuscrits refusés apportés par leurs auteurs en main propre. L'un d'entre eux sera la femme qu'il aimera. Femme qui a comme handicap d'être trop belle.
C’est sans doute l’un des meilleurs livres de l'auteur et l'un de mes préférés. On y retrouve sa poésie : "j'avais oublié comme les rues de San Francisco allaient jusqu'à l'autoroute. A vrai dire, j'avais oublié que San Francisco allait.", son goût des voyages: "les villes frontières ne sont pas des endroits très agréables. Elles font ressortir ce qui a de pire dans chacun des deux pays" et son humour à chaque page.

Et si malheureusement vous ne trouvez ce livre ni poétique ni drôle... et bien il vous reste l’œuvre de Foenkinos.