La lionne blanche
de Henning Mankell

critiqué par Yali, le 26 juin 2004
( - 60 ans)


La note:  étoiles
Voire transparente
Je voulais lire autre chose, faire une pause littéraire, respiratoire, sans arrière-pensée aucune, me taper un bon vrai polar quoi. Alors, comme je connais Mankell depuis ses débuts, et que, de fait, je les ai tous lus, je me suis dit, tiens ce serait pas mal de savoir où le commissaire Kurt Wallander en est de sa vie. Et la Suède elle en est où, elle ? Oui, car comme précisé dans les différentes critiques concernant les polars de Mankell, ce n’est pas uniquement l’intrigue qui passionne le lecteur, mais aussi le regard aiguisé, souvent désabusé, d’un homme sur une société qui, inéluctablement, s’en va à vau-l’eau, sans pour autant que la chose soit simple ni même simplifiée.
J’attrape donc son dernier bouquin, me le lis, et ne comprend rien jusqu’à découvrir que ce n’est pas son dernier, mais vraisemblablement son second ou troisième, quatrième ??? J’en suis tout dépité, j’ai l’impression de regarder une photographie que je connais déjà, personnages et composition me sont familiers et je sais la technique du photographe sur le bout des doigts, vu qu’il me l'explique lui-même et par autant de clichés.
Bref, je crains que son éditeur Français, ravis du succès de Mankell et très attiré par quelques bénéfices faciles, n’ait été nous dégotter de quoi nous faire patienter jusqu’au prochain. Sauf que là, ça casse un peu le rêve, vu que la carotte est assez fade. Nous connaissons l’assassin quasiment dés le départ, nous suivons l’enquête de Wallander, mais en réalité très peu, car nombre de personnages se succèdent, nombres d’événements se superposent, le tout étant trop souvent prétexte, non pas au commissaire Wallander mais à Mankell soi-même, pour nous livrer son opinion sur le régime déclinant de l’apartheid en Afrique du Sud dans ces années-là, soit avant l’élection de Mandella. Au passage on y apprend deux trois choses sur les Boers, la politique, l’histoire du pays, les traditions Zoulou, le tout : trop en vrac à mon goût. Et surtout, surtout, on n’y apprend qu’il ne faut pas juger son prochain sur la couleur de peau. Merci, il me restait un doute !
Pour les amoureux de Wallander, passez votre chemin, il ressort de l’épreuve tout fripé et pas plus avancé qu’avant, le commissaire.
Pour ceux qui auraient envie de tenter l’aventure Mankell, choisissez-en un autre. Il en a fait des bons, quantité, sauf celui-là.

Dont ceux-là :
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/2930
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/3797
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/3030
un suspense et une aventure, le tout endiablé 10 étoiles

LA LIONNE BLANCHE

Une aventure policière à la vitesse grand V

Nelson Mandela vient de sortir de prison et De Klerk, président de la République, a décidé de mettre fin à l'apartheid ce qui n'est pas du goût de beaucoup d'afrikaners qui considèrent que c'est une trahison.
Ils veulent maintenir le pouvoir blanc raciste ne voyant pas que le monde entier est scandalisé par cette situation, y compris les derniers soutiens des gouvernements successifs.
Nelson Mandela prêche la concorde et la démocratie et sur ce terrain là il est d'accord avec le président.
Les ultras afrikaners ne veulent pas de cette évolution et certains préparent un attentat visant à tuer Nelson Mandela et à conduire à la discorde et à la guerre civile.
Ils décident de préparer un tueur et de l'envoyer très loin, discrètement préparer son forfait..
Ce tueur est un noir qui agit par intérêt.
Il est envoyé clandestinement en Suède.
L'auteur va ainsi nous faire faire des allers-retours Suède-Afrique du Sud et nous faire passer de la cellule pensante au terrain de préparation.
Les commanditaires et les exécutants n'ont pas compté sur le commissaire Kurt Wallander qui sans être plus courageux qu'un autre reste un obstiné prêt à tout à son corps défendant.
L'action et le suspense sont présents dans toutes les pages de ce roman palpitant.
Nous sommes dans la fiction, certes, mais ces faits auraient pu se produire car si le vent de l'histoire est le plus fort, la folie perverse de certains hommes peut conduire à enrayer sa marche.
Le brave commissaire qui n'a pas une vie facile avec son père qui déraille et sa fille avec qui il a des relations difficiles est ébranlé par cette évolution de la société.
Ce roman passionnant nous parle bien à nous qui avons connu ces années de sang et de feu.

Jean-François Chalot

CHALOT - Vaux le Pénil - 76 ans - 31 août 2023


La guerre des Boers 9 étoiles

Le roman commence en 1918 pour se terminer en 1992 et a pour lieu l’Afrique du Sud et la Suède.
En 1918, les Boers, descendants des Hollandais forment une confrérie pour maintenir l’apartheid en Afrique du Sudd, et ce jusqu’à la libération de Nelson Mandela qui se lie avec le président De Clercq pour une passation de pouvoirs.

Néanmoins, en 1992, les Boers sont toujours actifs et veulent empêcher le pouvoir noir de l’ANC. Pour se faire, ils recrutent des tueurs Zoulous dans le but de commettre un assassinat le 12 juin 1992. On sait qu’il s’agit de l’assassinat d’une personne importante, mais ils ignorent, dans un premier temps, de qui il s’agit. Il pourrait s’agir du président De Clerq, car un assassin noir ferait basculer le pays dans la guerre civile.

Le premier tueur recruté s’appelle Victor Mabasha. Il est envoyé en Suède pour y faire ses armes et appendre à tirer. Pourquoi la Suède ? Parce que c’est un pays où on entre comme dans un moulin et où des anciens du KGB russes sont installés sous des faux noms. Konovalenko, ex membre du KGB s’est fait passer pour un réfugié iranien et a obtenu sa carte de séjour. Il a décidé de travailler pour les Boers d’Afrique du Sud dans l’espoir de pouvoir s’y établir en recevant un visa d’immigration.

Malheureusement, il tue malencontreusement une jeune femme suédoise, Louise Akerblom, venue visiter une maison à vendre et qui s’est égarée en chemin. A partir de cette disparition, la police suédoise, Kurt Wallander en tête se penche sur cette mystérieuse affaire.
On finit par remonter la filière Afrique du Sud, suite à un doigt noir trouvé sectionné sur les lieux de la disparition de la jeune femme suédoise.

A partir de là, tout s’emballe, Victor Mashaba, le tueur recruté finit mal. Les boers d’Afrique du Sud dépêchent un nouveau tueur noir vers la Suède, Sikosi Tsiki pour y faire son apprentissage auprès des ex membres du KGB.

L’histoire se terminera bien. Ni Declercq, ni Mandela ne seront assassinés, l’Afrique du Sud pourra se libérer de l’apartheid et verra ses premières élections libres en 1994.

J’ai beaucoup aimé ce roman car il m’a fait découvrir la guerre des Boers dont j’ignorais l’existence, l’inimitié entre les Boers Hollandais et les Anglais, le racisme omniprésent, mais aussi les tensions entre l’ANC de Mandela et les Zoulous.

Sur internet, j’ai aussi appris l’assassinat et le viol à 64 ans de l’ex femme de l’ex président Declerq par un jeune Africain de 21 ans qui faisait partie de son service de sécurité, dans les années 2000. Quelle tristesse ce pays !

Darius - Bruxelles - - ans - 21 mai 2021


La lionne blanche 8 étoiles

Ce qui m'a fait aimer la lecture de ce livre, c'est la découverte de l'Afrique du Sud. Je dois avouer que je ne connaissais presque rien de ce pays à l'exception de l’Apartheid et de Nelson Mandela. J'ai presque honte d'avouer que je ne savais pas qui étaient les Boers. Ce livre m'a bien aidé à découvrir un peu de l'histoire de l'Afrique du Sud . En plus, j'ai fait quelques recherches sur wikipedia pour ne pas trop être perdu.

Pour l'histoire, j'ai bien aimé l'enquête de Wallander et j'ai aussi apprécié les développement des liens avec les gens de sa famille. Le personnage principal est vraiment fascinant et très attachant. Plus je lis du Mankell, plus j'apprécie son style.

Exarkun1979 - Montréal - 45 ans - 13 février 2012


De mieux en mieux... 8 étoiles

Bien que novice dans l'univers de Kurt Wallander (j'attaque ses enquêtes dans l'ordre chronologique, c'est donc le troisième roman que je lis) je dois avouer, au risque de prendre le contrepied de certaines critiques, que je trouve que l'ensemble se bonifie avec le temps.
J'ai eu beaucoup de mal à accrocher avec Meurtriers Sans Visage, j'ai bien aimé Les Chiens De Riga (malgré quelques lourdeurs) et j'ai été conquis par La Lionne Blanche. Je trouve que c'est une enquête aussi rythmée que riche en émotions.
Joli coup d'avoir su imbriquer à la perfection l'enquête suédoise et les évènements en Afrique du Sud ; au final Kurt Wallander nous apparaît encore plus attachant car profondément humain avec ses défauts, ses failles et ses faiblesses...

Amnezik - Noumea - 57 ans - 11 septembre 2011


Rien à découvrir, tout à apprendre 7 étoiles

Une fois n'est pas coutume, Mankell joue à Colombo... dès l'ouverture de l'intrigue, on sait qui est le suspect, et un rebondissement de taille ne changera rien à l'affaire. Le lecteur est au coeur des événements sud-africains, il ne lui reste qu'à trépigner pendant quelques centaines de pages en se rongeant les ongles jusqu'au coude et en hurlant "Wallander, moi je saiiiiis qui c'est , je sais pourquoi, écoute-moi!" Mais Wallander est un coquin qui n'en fait qu'à sa tête (qu'il a de bois) et mène presque seul cette enquête suédoise dont il ne soupçonne pas la portée en Afrique du Sud ("moi je saiiiis!)

Admettons-le, ce livre vaut son pesant de pages, et par moments l'intrigue tire un peu en longueur. Mais d'un autre côté, on profite côté sud d'une belle esquisse du panorama social et politique de la fin de l'apartheid, et côté nord de ce climat printanier suédois qu'on a appris à aimer chez Wallander. Et si l'ensemble tire en longueur, ce n'est certainement pas le cas de la dernière partie du roman, compte-à-rebours haletant dans lequel on comprend que les premières centaines de pages n'étaient peut-être finalement que l'installation, la préparation de ce compte-à-rebours final.

3.5 étoiles à cause de la longueur du début, mais une lecture intéressante!

Mallollo - - 42 ans - 20 mars 2011


Un livre que l'on peut se passer de lire 4 étoiles

Ce livre m'a été offert par ma chérie qui est fan de Henning Mankell. Assez rapidement j'ai trouvé le style assez verbeux, à la façon de Fred Vargas (que je n'apprécie pas). Mankell déploie un luxe de détails sur la vie et la personnalité de la première victime, Louise Akerbom, qui finalement n'est qu'un accessoire servant à évoquer la brutalité des "vilains" qu'elle a eu le malheur de croiser. D'autres personnages aussi mineurs ont droit au même traitement ce qui alourdit le récit inutilement. Et quand ce n'est pas la description des personnages, c'est l'improbabilité des dialogues, des actes (Wallander qui fait un faux passeport pour le tueur, Tania qui se rend au commissariat pour obtenir l'adresse de la fille du commissaire et y arrive, du grand n'importe quoi !) ou des rebondissements (la femme noire du boer fanatique raciste Jan Kleyne, les flics sud-africains qui trouvent en un rien de temps le poste de tir du second tueur, etc) qui rendent au final l'histoire peu crédible. Malgré de bonnes idées pour l'intrigue, j'ai vraiment dû me forcer pour finir. En résumé l'écriture de Mankell est maladroite et le fil de l'histoire se perd souvent (avec une production de 1 à 2 bouquins par ans, peut-être que le temps lui manque pour se relire et fignoler !). Même si je n'ai lu qu'un de ses romans, j'ai vraiment du mal à comprendre l'enthousiasme pour cet auteur.

Carlos.V - - 58 ans - 11 décembre 2010


Wallander goes to Africa 6 étoiles

Un roman inégal,mais que j'ai trouvé très intéressant. Il se démarque de la lignée des autres Wallander.
L'auteur s'intéresse davantage à sa description de l'Afrique du Sud qu'à l'enquête en tant que telle. Il y a pas mal de longueurs, la fin surtout se traine. Mais découvrir l'histoire de l'Afrique du Sud, ses problèmes sociaux et politiques m'a captivé. Voilà, ce n'est pas un polar à proprement parler, ni un Wallander comme les autres mais plutôt un petit voyage vers l'Afrique qui nous est proposé à travers cette histoire.

Valadon - Paris - 43 ans - 15 août 2010


Bidon livre. 3 étoiles

Je ne connaissais pas du tout Mankell. Seules les innombrables critiques élogieuses étaient parvenues à mes oreilles. Le livre trônait depuis des années sur mon étagère et actualité Sud africaine oblige je me suis lancé sans préjugés dans cette lionne blanche.
Le début augure d'un certain dynamisme et semble suffisamment bien agencé pour garantir un vrai plaisir de lecture. Puis tout tombe à l'eau. Les personnages sont manichéens, les blancs Sud Africains sont forcément méchants, les noirs forcément révoltés et gentils ou alors activistes légitimés par leur souffrance. L'auteur use de ficelles trop grosses pour arranger l'énigme et se sortir de culs de sac fatals. Mankell n'a pas assez développé le climat de l'Apartheid qui aurait mérité un autre traitement. On me parlait beaucoup de la psychologie singulière de Wallander, je l'ai trouvé plutôt bâclée et sans intérêt. Ce commissaire de sous préfecture qui doute de ses amours, de sa vie et de sa valeur n'attire pas la sympathie. Bref, je suis très déçu par cet auteur. Déjà que j'ai tendance à m'écarter du polar car le renouveau se fait attendre et l'intérêt que j'y trouve se limite à de la détente. Je dois dire que j'ai laborieusement dû cravacher pour terminer les dernières 150 pages qui sont superflues et inutiles. Un livre dont on peut se passer, il paraît que la production de l'auteur mérite que l'on s'y attarde, et bien ce sera sans moi, mais cela ne lui manquera pas, un point partout.

Hexagone - - 53 ans - 17 juin 2010


Un bon polar 6 étoiles

Bon autant le dire tout de suite, je ne suis pas un grand fan de polar. Les polars, pour moi, c'est comme les Pina Colada, c'est pour les vacances, on trouve ça super mais bon au bout de quelques-uns, on a envie de repasser aux choses sérieuses (la bière par exemple).
Nonobstant cet aparté indispensable, ce bouquin est excellent, le genre d'artefact de vacances page-turning qui va bien. C'est dans la veine des polars nordiques qui marche bien en ce moment (non je n'ai pas lu Stieg Larsson, je pensais plutôt à Arnaldur Indridasson). Ce qui est intéressant, c'est que ça se passe en Suède (pays où se déroule l'enquête) mais avec un coeur de l'intrigue en Afrique du Sud donc pont culturel assez sympa et petite plongée au coeur de l'AfSud (de 1993) avec la fin de l'Apartheid, l'histoire et la culture des boers.
Bref, une bonne idée vacances.

NQuint - Charbonnieres les Bains - 52 ans - 8 septembre 2009


Du grand Nord au grand Sud 8 étoiles

J'ai eu assez peur en commençant le livre que ce ne soit une histoire un peu trop exotique à mon goût car je suis très urbaine. Au fur et à mesure de ma lecture, j'ai vraiment eu plaisir à découvrir une culture et une histoire qui m'était complètement inconnue. On voit peu Wallander par rapport à d'autres enquêtes ce qui donne l'impression de ne pas être dans l'univers de Mankell alors que l'on n'y échappe pas finalement. Je ne dirai pas que c'est une intrigue extrêmement captivante mais j'ai eu plaisir à la lire jusqu'à la dernière ligne.

Patsy80 - - 49 ans - 25 août 2009


Episode Wallander exotique 7 étoiles

Suède et Afrique du Sud mélangées. Ou comment Kurt Wallander, le commissaire d’Ystad est amené à interférer dans une tentative de déstabilisation en Afrique du Sud, dans une Afrique du Sud pas encore désapartheidisée.
C’est un peu compliqué, nettement clivé en deux parts qui pourtant s’entremêlent mais les ambiances, les évènements sont par trop différents. D’un rythme différent, d’une importance différente. Du coup ça crée un décalage qui en fait comme un roman à deux vitesses.
Ca reste néanmoins Henning Mankell avec son humanité et son art de l’intrigue. Avec un Kurt Wallander toujours plus au bout du rouleau, toujours à remettre son activité en question …
Un meurtre à priori banal, bien qu’intriguant, d’une mère de famille dans un endroit isolé où à priori elle n’avait rien à faire. Wallander sèche, et puis l’on trouve un doigt, un doigt noir, enterré. Et puis … c’est passablement compliqué mais qui peut résister à Wallander ? Franchement ! Pas moi.
Et puis les considérations sur le tournant que vécût l’Afrique du Sud passant du pouvoir exclusif blanc à une majorité noire ne sont pas inintéressantes. Surtout de la part d’un auteur qui passe une partie de sa vie dans cette région du monde.

Tistou - - 68 ans - 5 février 2009


Pour l'Afrique de Sud et son histoire 8 étoiles

Henning Mankell nous entraîne cette fois dans un univers politique dont l'Afrique du Sud est le noyau. Tout commence par la disparition d'une femme tout ce qu'il y a d'ordinaire, bonne mère de famille, agente d'immeuble efficace travaillant avec son mari, bref une famille aimante et unie sans histoires. Alors, pourquoi donc Louise Akerblom a-t-elle été tuée d'une balle dans le front tirée à bout portant ?

C'est l'énigme que devra résoudre l'inspecteur Wallander. Une affaire mystérieuse et compliquée à souhait mais qui a le mérite de m'avoir fait prendre conscience que je ne connaissais rien de l'Afrique du Sud et de son histoire passionnante. Lacune que j'ai corrigé suite à la lecture du roman.

J'ai beaucoup aimé ce récit qui tient plus du roman d'espionnage que du polar à mon avis. Wallander est un peu en retrait mais cet épisode le laissera au bord de la dépression nerveuse et de l'épuisement professionnel dont il aura de la peine à se relever.

Un roman très bien construit, un peu long cependant mais je l'ai trouvé tout de même passionnant. Un polar de grande qualité.

Dirlandaise - Québec - 69 ans - 23 janvier 2008


Pas le meilleur de Mankell qui voyage de Suède en Afrique du Sud 6 étoiles

Voilà longtemps qu'on n'avait pas retrouvé l'inspecteur Wallander ...
Certes on avait pu explorer d'autres facettes du talent de Henning Mankell avec son roman social : Tea-Bag (dont on parlait ici début 2007).
Ainsi qu'un excellent polar, Le retour du professeur de danse, qui inaugurait bien du renouveau du polar Mankellien sans Wallander.
Avec La lionne blanche, (qui date de 1993 et qui n'est sorti en français qu'en 2004), nous revoici donc aux côtés de Kurt Wallander toujours en proie à une famille chaotique (le père, la fille, ...), reflet de la déconfiture de la société suédoise, à moins que ce ne soit l'inverse.

[...] Quelque chose dans cette enquête autour de la mort de Louise Akerblom l'effrayait. Comme si l'histoire venait à peine de commencer. [...] Il regarda le lac en pensant qu'il y avait une ressemblance fondamentale entre cette enquête et le sentiment intérieur qui était le sien. Le contrôle lui échappait. Il poussa un soupir qui lui parut sur le champ pathétique. Il était aussi perdu dans sa vie qu'il l'était dans la chasse au meutrier de Louise.

Mais l'on sait aussi qu'Henning Mankell partage sa vie avec l'Afrique du Sud et La lionne blanche mêle habilement les histoires des deux pays.
Le meurtre de la suédoise Louise Akerblom n'est donc qu'une ramification nordique d'un complot politique qui prend sa source dans l'histoire tourmentée de l'Afrique du Sud et de ses haines raciales. Et ce volet de l'intrigue permet à Henning Mankell de nous rappeler ou de nous expliquer beaucoup de choses sur la situation du pays de l'apartheid.
Un écho au livre de Deon Meyer, L'âme du chasseur, lu récemment. Mais la comparaison s'arrête là car, bien évidemment, Meyer n'arrive pas à la cheville de Mankell.
Au fil des pages toutefois, ce roman de Mankell déçoit et le maître nordique nous avait habitué à mieux, beaucoup mieux. Le complot est assez peu vraisemblable et l'inspecteur Wallander est ici pas franchement crédible.
Cet épisode sera donc réservé aux inconditionnels de Mankell ou à ceux qui veulent explorer les frontières entre Suède et Afrique.

BMR & MAM - Paris - 64 ans - 12 janvier 2008


votez suédois ! 8 étoiles

personnellement j'ai commencé la découverte de l'univers de Mankell et de son fidèle Wallander par la lionne blanche et ... je me suis laissé prendre !!! malgré un rythme un peu poussif, Mankell prend le temps de détailler ces personnages et la "fenêtre" sud'Af est très réussie !!

Wallander rappelle par quelques traits un certain Adamsberg et Mankell mérite autant son succès qu'une certaine .. Vargas.

Ma critique complète est disponible sur http://loisirsandco.com/blog/index.php/…

Ptixu - paris - 49 ans - 21 mai 2007


Un très bon Mankell 9 étoiles

Vraiment pas d'accord avec la critique de Yali et je trouve que La Lionne Blanche confirme que Wallander au contraire "s'exporte" bien quand il s'intéresse aux affaires d'un autre pays (déjà une réussite avec Les Chiens de Riga). La trame policière est du niveau des autres romans de Mankell mais en plus on apprend beaucoup de choses sur l'Afrique du Sud. Passionnant.

SB - - 60 ans - 4 janvier 2007


Bof bof 4 étoiles

Totalement d'accord avec la critique principale faite par Yali. J'aime beaucoup la série des Wallander mais là, pas accroché du tout. Dans les autres bouquins de la série, le cocktail intrigue policière - évolution du personnage - aspects sociologiques est parfaitement équilibré, maitrisé.

Ici, l'intrigue est très moyenne, voire ennuyeuse et Wallander est quasiment un personnage annexe. Reste le sujet du livre, l'apartheid ... Mouais bof, pas convaincu, j'aurais préféré que Mankell garde les mêmes proportions pour son cocktail ou aille franchement du côté du brûlot anti apartheid sans glisser au milieu de celui-ci notre commissaire suédois, un peu perdu dans le tableau ...

vraiment eu du mal à terminer ce livre ...

Tophiv - Reignier (Fr) - 49 ans - 18 septembre 2006


Polar et politique 10 étoiles

Sous le charme. Je n'ai pas d'autres mots. Au point d'avoir dévalisé mon libraire des Henning Mankell en sa possession.
Un polar politique, avec les problèmes de l'apartheid en Afrique du sud. Pas un simple polar avec un meurtre, une enquête et un assassin qui tombe le masque en fin de volume. Ce serait trop facile et Mankell n'est pas un homme facile. On sait très vite comment les choses se sont passées, on avance même un peu plus vite que les flics dans notre tête mais le contexte prend place peu à peu et il est important, vital même. Contexte politique, sociologique, historique... Mankell aime prendre son temps et nous raconter les choses en détail, j'adore ça.
Au fil des pages, deux histoires distinctes, l'une en Suède et l'autre en Afrique du sud, qui finissent par se croiser et ne plus faire qu'une. Une tension psychologique bien palpable s'ajoute au climat sud-africain que Mankell décrit avec beaucoup de justesse.
L'éditeur n'a pas respecté l'ordre chronologique d'écriture de Mankell, c'est souvent comme ça avec les auteurs qui ont, à l'étranger, un succès tardif mais important, on ressort les premiers volumes. Inutile de s'en plaindre après tout, les histoires du commissaire Wallander se lisent bien les unes sans les autres et puis un Mankell supplémentaire, on ne va pas bouder son plaisir!

Sahkti - Genève - 50 ans - 12 février 2006


Un excellent polar ! 10 étoiles

C'est vrai que l'éditeur n'a pas respecté la chronologie des aventures du commissaire Wallander, mais il n'empêche ce livre est un vrai bijou du roman policier. Il nous fait découvrir l'ambiance tendue des années 90 en Afrique du sud. On savoure l'intrigue policière rondement menée, toujours avec plus d'humanité et de désinvolture. L'auteur réussit un tour de force avec deux histoires qui se regroupent pour ne faire plus qu'une. Bref c'est un roman à lire sans tenir compte des précédents opus ( le meutrier sans visage ; les chiens de Riga) et vous serez comblés de découvrir le talent de Mankell.

Laurent63 - AMBERT - 50 ans - 10 novembre 2005