Thomas Gunzig et un chroniqueur radio belge que j’aime bien. Son côté humoriste acerbe, engagé, « rentre-dedans » fait souvent mouche et il n’a pas peur de s’en prendre aux soi-disant valeurs de notre société. Il en va de même dans ce roman.
« La vie sauvage » commence un peu comme un « Paul et Virginie » moderne en Afrique puis nous nous retrouvons en Europe -peut-être en Belgique- et le héros, Charles, fait connaissance avec la civilisation, celle de toujours « agrémentée » de l’ère du numérique à outrance. Avec la verve que je lui connaissais, Gunzig se déchaîne contre les différentes addictions aux jeux vidéo, aux réseaux sociaux, au smartphone et compagnie. Cela aurait dû me plaire, vu que je ne suis pas particulièrement attiré et parfois même plutôt perplexe quand je vois ces nouvelles tendances de mes contemporains pour le « virtuel » mais cela s’est gâté très vite …
En effet, l’auteur prend une réelle condescendance pour les personnages de son roman à part Charles, le sauvage (lui ?) -et peut-être cette lointaine fille africaine aimée, Septembre dont nous saurons très peu et qui n’a finalement qu’un rôle secondaire- il multiplie tous les côtés négatifs de la vie au quotidien comme nous la connaissons (l’école, la culture, la société, les institutions …) avec des mots de plus en plus négatifs et donc considère TOUS SES personnages comme des demeurés, des imbéciles, des tarés, des frustrés, des égoïstes, des inadaptés etc.
Pour finir, le roman -court heureusement- prend une autre direction et nous nous apercevons que Charles est un manipulateur (bien plus intelligent que tous les autres personnages, bien sûr) qui n’a pas d’autres buts que de se faire une place au soleil et donc profiter des « imbéciles ».
Une dernière chose qui ne m’a pas plu : Gunzig parsème littéralement son roman de poèmes (ou d’extraits de poèmes) de Baudelaire, Verlaine etc. qui, à mon avis n’apportent rien à l’histoire. Si on veut lire Baudelaire, on prend un recueil.
Content d’avoir lu ce roman mais pas convaincu Déçu, mais j’écouterai toujours Gunzig à la radio.
Ardeo - Flémalle - 77 ans - 20 juin 2022 |