Trois fois la fin du monde
de Sophie Divry

critiqué par Lejak, le 15 août 2019
(Metz - 50 ans)


La note:  étoiles
L'enfer, c'est les autres ?
Combien d’œuvres ont été déjà écrites sur une vie post-apocalyptique ? Me viennent immédiatement à l'esprit Ravage, The road ou Malevil.

Tout comme Cormac McCarthy, Sophie Divry ne s’appesantit pas sur les raisons de la catastrophe. Ce qui nous intéresse ici, c'est la relation de l'homme avec ses congénères.
Pas de héros non plus dans cette histoire. Juste un pauvre type qui croupit dans une prison surpeuplée et brutale pour avoir suivi son frère dans un braquage raté.
Alors qu'il étouffe dans sa cellule bondée et qu'il désespère des bassesses quotidiennes des prisonniers, la catastrophe va le libérer.

Il s'enfuit alors dans la zone interdite dans laquelle il devrait mourir à cause des radiations. Mais il semble immunisé.
Cet homme perdu, sans savoirs ni compétences, doit apprendre à survivre, seul.
Et alors qu'il aurait tout fait, tout donné pour fuir la surpopulation carcérale et la promiscuité des hommes, le voilà désormais confronté aux affres de la solitude.

Trois fois la fin du monde n'est pas un roman de genre. Il nous donne à suivre un homme faible et mal barré dans la vie, retrouver l'innocence, une virginité face à la nature qui lui était alors inconnue. Il apprend à survivre puis à vivre. Mais s'il parvient à se nourrir, à se protéger du froid et de la pluie, il est pourtant une chose que cette liberté ne peut lui apporter : les autres !

Belle métaphore sur l'humanité, ce livre donne à réfléchir sur notre société, le vivre ensemble et l'avenir de la planète.