Sir Nigel - Tome 01: Le Preu du pont de Tilford
de Roger Seiter (Scénario), Gine (Dessin)

critiqué par Shelton, le 18 septembre 2019
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Un héros à découvrir, Sir Nigel
L’été c’est fait pour lire et j’ai profité de ces derniers jours d’été pour lire Sir Nigel, adaptation en bande dessinée par Roger Seiter et Christian Gine d’un roman de Sir Arthur Conan Doyle. En fait, bien que grand amateur des aventures de Sherlock Holmes, je ne connaissais pas Sir Nigel. Ce roman était passé inaperçu à mes yeux même si je savais bien que Sir Arthur Conan Doyle ne s’était pas limité, loin de là, aux enquêtes de son limier du 221 B Baker street. Que voulez-vous, l’été c’est fait pour lire mais il n’est jamais assez long pour tout lire !

Donc, me voici plongé dans ces deux albums de bande dessinée et c’est ainsi que j’ai découvert Sir Nigel, ce jeune héritier d’une famille de nobles combattants tombée dans la misère financière mais encore riche de l’amitié du roi… C’est ainsi que le jeune homme va aller conquérir la gloire sur les champs de bataille de la guerre de Cent Ans. Nous sommes en 1349 dans les premières pages du premier chapitre de cette grande aventure…

Sir Nigel n’est pas un roman classique et il ne faut pas s’attendre à vivre la guerre de Cent Ans au jour le jour avec moult détails militaires… En fait, le jeune Nigel Loring cherche simplement à s’illustrer comme chevalier et à accomplir trois faits d’armes glorieux pour revenir chercher celle qui l’attend patiemment pour se marier, la belle Mary… L’épopée est construite de telle façon, au moins dans la bande dessinée, que tout s’enchaine rapidement, trop rapidement diront certains trouvant là un manque de profondeur, alors qu’à mon avis ce roman picaresque n’est intéressant que par l’enchainement des faits et les réactions parfois surprenantes du héros…

Oui, on est loin des réactions brutales que l’on attribue généralement aux chevaliers de cette époque, anglais comme français, et le dessin presque pur de Christian Gine s’adapte merveilleusement au récit de Roger Seiter. On se laisse porter par le récit, on finit par aimer Sir Nigel malgré quelques naïvetés et on se dit que nous sommes là avec un héros humaniste avant l’heure… Le sommet de cette attitude viendra quand il aura la possibilité de garder le roi Jean II prisonnier et qu’il préfèrera le laisser à terre sur le champ de bataille pour poursuivre ce qui est plus important à ses yeux que de récupérer une rançon trébuchante…

Oui, Sir Nigel est fidèle en amitié, ne baissera jamais les bras avant d’avoir accompli sa mission, fera tout pour se retrouver en première ligne et certains devront lui faire comprendre, parfois en insistant beaucoup, que la prudence est aussi une qualité chevaleresque !

L’ensemble offre une histoire très agréable à lire, une bande dessinée accessible à tous, une façon originale de découvrir un autre aspect des œuvres d’Arthur Conan Doyle… Seul inconvénient majeur, j’ai finalement envie d’aller lire le roman original Sir Nigel ! Donc, c’est fait, j’ai commandé Sir Nigel et La compagnie Blanche, deux histoires qui se suivent si j’ai tout compris… et comme l’été est presque terminé, je les lirai en automne !