Les heureux et les damnés / Beaux et maudits
de Francis Scott Fitzgerald

critiqué par Monito, le 2 juillet 2004
( - 52 ans)


La note:  étoiles
L’argent ne fait pas le bonheur…
Gloria et Anthony sont faits l’un pour l’autre. Riches, beaux, cultivés, ils évoluent dans la haute société américaine du début du siècle. Oisifs l’un et l’autre, lui estime qu’il ne peut accomplir que de grandes choses, elle, que sa beauté doit suffire à lui fournir tous les plaisirs de la vie. Ils se rencontrent et s’aiment comme s’ils s’étaient cherchés.

Mais les choses se passent mal, l’oisiveté, la recherche du plaisir pour le plaisir sombre vite dans une débauche inconsistante, une spirale infernale. Ni l’un ni l’autre ne veulent donner un sens classique à leur vie. Ils attendent, sagement la mort du grand-père d’Anthony, richissime mais aussi bien pensant…

Leur vie sombre dans une monotonie déconcertante. Ces personnages suscitent un peu de pitié et pas mal de déceptions. Déshérités, ils avanceront dans l’alcoolisme mondain, puis de moins en moins mondain. Aucun ne fera réellement les efforts nécessaires pour préserver la dynamique de leur amour et seule l’habitude de vivre ensemble, le fait aussi peut-être de ne pas pouvoir trouver d’autre bonheur, fera tenir ce couple, malgré la guerre, malgré le manque d’argent, malgré la déchéance sociale et humaine.

Ecrit comme un scénario, cet ouvrage tourne un peu en rond. Les personnages secondaires n’ont guère d’intérêt, ils soulignent les traits de caractère des deux héros, mais n’enrichissent guère l’ouvrage, à l’exception peut-être de Maury Noble…

En guise de fil rouge, qu’advient-il du fameux héritage… tout tourne autour de cela… l’argent ne fait pas le bonheur… paraît-il.
Gloire et déclin d'insouciants impénitents 8 étoiles

Anthony et Gloria sont beaux et riches ; cela suffit, selon eux, à transformer leurs plus folles espérances de succès en certitudes. Sur ce fondement, ils vivent de leur insouciance, mènent la belle vie, jusqu'à ce que le principe de réalité les rattrape et que les échecs enrayent ce cycle radieux, auquel succède un déclin piteux.
Dans ce roman, l'auteur traite d'un sujet qui lui est cher, le mirage de la célébrité et de l'argent facile, au risque de se perdre dans des espoirs irréalistes. L'idée reste intéressante et son traitement plaisant, comme à son habitude, malgré des longueurs.

Veneziano - Paris - 46 ans - 16 juillet 2021


Superficiels et légers 7 étoiles

Le couple de héros se complait, en effet, dans une vie superficielle et un tantinet snob, dont le but est d'être heureux, tout en échappant à l'ennui d'une vie ordinaire, convenue, a fortiori conservatrice. Les réceptions, fêtes et la naissance du cinéma de masse des années 1930-40 aux Etats-Unis leur permettent de s'adonner au mode de vie qu'ils envisagent.
Mais une série de contrariétés vient quelque peu ternir ce dogme du bonheur permanent ; aussi les ennuis de riches viennent démontrer, de manière filée et un tantinet répétitive, que l'argent ne fait pas le bonheur, que la liberté a un prix, et que ce dernier demande de l'effort. La guerre mondiale qui sévit en Europe, où leur pays intervient en 1941, interrompt de manière grave, leur projet d'existence, qui finit par reprendre malgré tout.

L'oisiveté est mère de tous vices ; le bonheur et la liberté se méritent : tel est la morale de ce roman, fort juste, de ce point de vue. Pour en arriver à cette démonstration, ces héros sont montrés sous un jour, et sous les ombres, d'un caractère superficiel qui devient assez vite exaspérant, au moins agaçant. Toute cette débauche de détails décrivant cette joie et cette insouciance sur commande est quelque peu excessive, même dans le cadre de l'objectif à démontrer.
Ce roman reste intéressant et témoigne assez bien de l'esprit d'une époque.

Veneziano - Paris - 46 ans - 16 juin 2013