Liebelei
de Arthur Schnitzler

critiqué par Pucksimberg, le 1 octobre 2019
(Toulon - 45 ans)


La note:  étoiles
Le caractère incontrôlable de l'amour
Fritz et Théodore sont deux amis qui aiment prendre du bon temps. Le premier est amoureux d’une femme mariée, mais l’époux vient de découvrir leur relation et ramène à l’amant les lettres envoyées à son épouse. Mizti et Christine sont deux jeunes femmes qui fréquentent ces deux amis. Christine est amoureuse de Fritz mais sent qu’il est préoccupé par une autre femme. Elle souhaite croire en cette relation, mais Mitzi se montre plus lucide.

Cette pièce de théâtre se lit avec plaisir et est intéressante pour sa peinture des relations humaines et surtout de l’inconstance. Dans l’œuvre de Schnitzler, il est difficile de trouver des personnages fidèles. Dans « Liebelei », amourette en allemand, les personnages ne construisent rien de sérieux et parfois cette légèreté a des conséquences fâcheuses. Il y a un peu de Musset dans cette pièce. On pense parfois à Coelio et à Octave des « Caprices de Marianne » et à Rosette de « On ne badine pas avec l’amour ».

Cette pièce se lit facilement. Le style d’écriture est limpide tout en servant avec justesse l’expression des émotions. Cela ne veut pas dire pour autant que la pièce est superficielle. Au contraire, elle se focalise sur la nature humaine et sa frivolité. Le désir contient tellement de mystères qu’il est difficile de raisonner clairement sur ce sujet. Il y a les personnages qui sont conscients que leurs relations amoureuses ne sont que passe-temps, d’autres qui sont follement amoureux mais peu aimés en retour, et ceux qui sont amoureux d’une autre et qui n’ont pas le droit de ressentir cela. Il faut reconnaître aussi que les hommes et les femmes ne réagissent pas de la même manière dans les pièces de Schnitzler. Le regard de cet écrivain est intéressant à découvrir même s’il n’est pas des plus rassurants.