Undertaker - tome 5 - L'Indien blanc
de Xavier Dorison (Scénario), Ralph Meyer (Dessin)

critiqué par Septularisen, le 30 octobre 2019
( - - ans)


La note:  étoiles
LES AVENTURES DE L’UNDERTAKER CONTINUENT!
Au début de l’histoire nous sommes en plein «Far West» (en gros autour de 1871, bien qu’aucune date précise n’est jamais donnée par le scénariste), nous retrouvons notre fossoyeur préféré, Jonas Crow, toujours recherché pour plusieurs meurtres commis à la fin de la guerre de Sécession, et en proie à une terrible mélancolie depuis que Lin qui était devenue une amie et Rose Prairie qui aurait pu devenir la femme de sa vie, l’ont quitté.

Après avoir enterré les victimes d’une diligence qui a été attaquée par les indiens Apaches, Jonas se retrouve à fêter Noël seul, en compagnie de Jed son vautour apprivoisé et de quelques bonnes bouteilles de wiskey. A son réveil, alors qu’il cuve encore sa gueule de bois, il retrouve Sid Beauchamp, un vieil ami à lui avec qui il a fait les 400 coups étant gosse. Celui-ci est devenu le chef de la sécurité de la Barclay, la plus grande compagnie de diligences d’Arizona, qui possède justement la ligne de la diligence qui vient d’être attaquée.

Sid Beauchamp est fiancé à Josephine Barclay la riche veuve qui possède la compagnie. Celle-ci a posé une condition à leur mariage, que Sid lui ramène la dépouille de son fils Caleb. Celui-ci avait été enlevé encore adolescent par les indiens, et élevé parmi eux… Sid propose alors à Jonas de partir récupérer la dépouille de «l’indien blanc» en territoire Apache, en échange de quoi, il effacera son passé de criminel...

Si le scénario a un petit air de «déjà vu» (comme disent les américains…), notamment dans les premières pages, je dois dire que cela se «tient» bien. Bon, le tout a l’air un peu téléphoné parfois, et on voit parfois la suite de l’histoire se profiler de très loin, par contre les «twist» sont nombreux dans ce volume, bien amenés, surprenants et très réussis. Le meilleur du tout étant peut-être les répliques «cassantes» et autres maximes de Jonas «The Undertaker» Crow, du style: «Tu ne détesteras pas le désert parce qu'il n' y a pas d'eau... tu te contenteras d'en avoir peur. Ce sera un bon début.»
Bon, je dois aussi dire qu’après les quatre premiers volumes, celui-ci manque un peu d’une présence féminine (quoique… Non, n’insistez pas je ne vous en dirai pas plus!..). Mais, mon petit doigt me dit que l’on finira par revoir l'anglaise Rose Prairie et la chinoise Lin!
On sent aussi que le scénariste s’est très bien documenté sur l’époque, les mœurs, les vêtements, les armes… Dans l’ensemble une assez bonne note, donc.

Le dessin de M. Ralph MEYER touche lui au magnifique. Rien à redire, les visages sont toujours aussi bien dessinés et toujours aussi expressifs. Les paysages vous transportent vraiment dans le grand Ouest. C’est très réaliste, très bien dessiné, on a vraiment l’impression d’y être, ne manquent que les odeurs !
Le découpage est très original, avec parfois des petites cases qui s’insèrent au milieu ou bien en haut du cadre de la page (Pg. 35 ; 39 ; 43 ; 45-46 p. ex.), qui donnent un effet très «bizarre» à l’ensemble de la page. Les couleurs sont comme pour les volumes précédents toujours dans les tons jaune-rouge pour la journée et noir très sombre et très intense pour la nuit.
Seul bémol, comme j’en avais déjà parlé dans mes critiques précédentes de cette série, je m’insurge toutefois énergiquement contre le procédé qui consiste à ne pas dessiner les visages des personnages quand ils sont vus de loin ou alors de le laisser en couleur noire (Pg.14 p. ex.), ou bien alors à les dessiner de façon à peine tracée, juste avec quelques contours (P. ex Pg. 11-12 ou 14) qui les rendent méconnaissables et flous… On a l’impression que M. MEYER est trop fainéant pour les dessiner!

Rien à redire donc, même pour un épisode de «transition» cette BD tient vraiment toutes ses promesses…
Undertaker, en passe de devenir un classique de la bd 9 étoiles

Avec cet nouvel opus, Xavier Dorison nous offre un récit très dense, en tout cas plus complexe, à mon avis, que dans les albums précédents.
L'introduction pour révéler la mission exacte de Jonas est bien ficelée et ménage quelques surprises sur le passé de notre désormais célèbre croque-mort.
Le scénario est très riche pour ce premier volume d'un nouveau diptyque, et il n'est pas avare de surprises.
J'ai aimé le rôle joué par Jed, le vautour, dans cet opus; regrettant au passage l'absence d'une touche féminine au récit, je veux parler de Lin et de Rose Prairie.
Et que dire du dessin de Meyer, qui s'améliore d'albums en albums, que ce soit sur les scènes nocturnes ou sur la neige.
Un dessin somptueux, un scénario parfaitement maitrisé... que demander de mieux à part.... la suite?
Je pense qu'"Undertaker" s'inscrit dès à présent de manière durable et remarquable dans les grands westerns de la bande dessinée
Très bon album

Hervé28 - Chartres - 55 ans - 4 novembre 2019