Spirou à Berlin
de Flix

critiqué par Shelton, le 2 novembre 2019
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Direction Berlin et anniversaire de la chute d'un certain mur...
Le personnage de Spirou est né avant la seconde Guerre mondiale et depuis il a navigué de main en main avec un grand nombre d’auteurs. Alors, bien sûr, certains préfèrent le Spirou de Franquin, d’autres ont un faible pour celui de Fournier tandis que d’autres sont sensibles à la version de Tome et Janry… Depuis que d’autres auteurs s’y sont mis, avouons que les fans d’Emile Bravo sont très nombreux…

Mais, à chaque fois qu’un nouveau pointe son crayon, on entend d’abord la même rengaine ! « Quelle horreur ! » ou « Qui peut bien dessiner aussi mal ? »… Oui, le lecteur collectionneur et nostalgique est quelque peu bougon, il me fatigue même et c’est bien regrettable car dans chaque nouvelle « reprise » il y a à découvrir tant dans le graphisme que dans les histoires…

C’est avec beaucoup de curiosité que j’ai ouvert, aujourd’hui, Spirou à Berlin de Flix. Tout d’abord je ne connaissais pas du tout cet auteur allemand et c’est la première fois que l’auteur de Spirou allait être un germanique… Qu’allait-il faire du personnage ?

Tout d’abord, parlons de l’histoire… J’ai trouvé que c’était plutôt bien construit, cohérent et on a envie d’aller jusqu’au bout sans aucun problème… Certes, l’histoire est bien centrée sur l’Allemagne, une Allemagne divisée en deux par le mur et on est à la veille ou presque de la chute du mur… C’est une façon fine de se souvenir de cet évènement qui est arrivé, ne l’oublions pas le 9 novembre 1989… Il y a 30 ans !

Je vous rassure quand même, Spirou et Fantasio ne vont pas être responsables de la chute du mur, il ne faut quand même pas exagérer… mais ils participent à une petite rébellion quand même !

Pour le dessin, certes, au départ, au sens bien que Flix peine un peu pour s’approprier les personnages mais assez vite on oublie cela et on ne voit plus que Spirou, Fantasio, le Comte de Champignac et Spip… A ce titre-là, c’est réussi !

Autant, je suis très mitigé sur le dernier album des aventures d’Astérix que je trouve faible dans le scénario, autant ce Spirou à Berlin m’a comblé et j’ai pris un réel plaisir à le lire… je crois que c’est là la grande différence entre Astérix et Spirou. Astérix est une bande dessinée qui a connu son âge d’or avec le scénariste René Goscinny. Dès que le pauvre Uderzo s’est retrouvé seul, le niveau a baissé et maintenant on sent que Ferry fait ce qu’il peut mais que l’on ne peut pas remplacer Goscinny. Avec Spirou, dès le départ les auteurs ont changé et on a eu l’habitude très tôt de pouvoir choisir les Spirou que l’on aimait et ceux qui ne touchaient pas trop… Mes auteurs de Spirou fétiches sont Tome et Janry et j’avoue avoir été touché par Flix… Mais à chacun ses goûts !

Enfin, c’était une façon de célébrer la chute du mur de Berlin autrement qu’en nous proposant une bande dessinée historique et didactique ! Cela me plait beaucoup !

Bonne lecture à tous !