Le Grand Paris
de Aurélien Bellanger

critiqué par Veneziano, le 17 novembre 2019
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
Un roman politico-urbanistique
Alexandre Belgrand prépare une thèse en urbanisme. Ce jeune spécialiste de l'aménagement du territoire prépare avec Machelin, son éminent directeur de recherches, le programme électoral du Prince, ministre de l'Intérieur, pour l'élection présidentielle. Ils le conseillent pour ridiculiser lors d'un débat Tarik Ramadan et contribuent à le faire élire. Machelin meurt mais le jeune Belgrand intègre l'Elysée, dans un poste de conseiller technique, auprès du Président de la République, dont jamais le nom n'est mentionné, vu qu'il est désigné sous le nom de Prince. A ce stade, Belgrand met sur pied le projet du Grand Paris, que Sarkozy, pour le dénommer tout de même, annonce en grande pompe. Belgrand ne sent plus, boit café et alcool sans compter, vise officieusement l'Etablissement public d'aménagement de La Défense, là où le "Prince" préfère son propre fils. Cette déconvenue amorce une forme d'évolution paradoxale, faite de contrariétés et reconversions. Il conseille des élus de Seine-Saint-Denis, ce qui n'était pas son crédo initial, finit par être convaincu des charmes et attrait du 93 et se convertit à l'Islam.

Ce roman original décrit la violence du monde politique, l'accélération de son mode de fonctionnement, comme les enjeu de l'urbanisme et de l'aménagement du territoire. Ce second point s'avère suffisamment original pour être noté ; il est assez bien traité, mais il n'en est donné que les grandes lignes, l'aspect politique l'emportant assez largement dans le traitement rédactionnel. Le style est fluide, riche et agréable, l'intrigue bien menée : la lectrice et le lecteur s'interrogent sur l'avenir de cette comète nommée Belgrand, sans savoir où il veut en venir.
Ce livre est assez bien fait.