Samsara-Nirvana : Inde, le flux et l'extinction
de François-Marie Périer

critiqué par Tistou, le 23 novembre 2019
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Inde, le flux et l’extinction
Ouvrage textes et photos de François-Marie Périer. Pourquoi le sous-titre « …le flux et l’extinction » ?

« Ces deux mots : samsara, « couler avec » ou « le flux », et Nirvana, « extinction », désignent la vie et son but ultime dans la pensée indienne. Ils peuvent résumer la condition humaine, à la fois belle et dure, dont l’Inde offre tous les visages, et la sortie de ce cycle des renaissances par la voie spirituelle. »

François-Marie Périer a manifestement traversé en tous sens, « labouré », le territoire indien. Chaque sous-chapitre fait référence à un moment particulier, en un lieu indien particulier, daté :
Amritapuri, Kerala, août 2004
Bakkhali Beach, Bengale Occidental, juillet 2005
Plaine du Gange, Bihar, entre Patna et Siliguri, août 1999

Et le propos n’est pas que descriptif, il s’agit d’un vrai texte « littéraire », libérant les émotions que l’auteur a éprouvé au cours de ses étapes dans ce pays singulier.
De nombreuses problématiques sont abordées, commentées sur la base d’évènements précis vécus par l’auteur ;
Un peu d’histoire
Eaux origines
Traversées du pays
Les villes
Dharma (« ce sur quoi repose le monde »)
Bodhi (« l’éveil »)

Et que dire des photos ?! Inspirées. Sans recherche délibérée d’un esthétisme frénétique, plus signifiantes que réellement belles, à l’éclairage le plus souvent un peu terne. Et c’est l’Inde qu’on y voit (les Indes faudrait-il dire !), l’Inde qui vit, qui survit et qu’on côtoie au quotidien là-bas. Singulière, l’Inde est réellement un pays singulier où le plus sacré se juxtapose au plus vil.

« Royaume des paradoxes, l’Inde sature et submerge tous les sens en répétant sans cesse que ce monde physique est une illusion à laquelle il nous faut renoncer.
La vie quotidienne peut y être dure, accablante, elle peut faire douter celui qui soutient son regard du sens même de l’existence et de l’art et les obligent à se refondre à son creuset. Beauté infinie et souffrance insoutenable se succèdent. Ordre universel et chaos inextricable nous confondent. Mâyâ et Karuna, magie et compassion sont les deux sentiments qui écartèlent et enseignent le voyageur en Inde.
Grand fleuve à la boue aurifère, l’Inde ne semble parfois attendre que le delta de sa délivrance. »