Cupidon de la nuit
de Gérard Manset

critiqué par Tistou, le 21 décembre 2019
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Confus
Fan déterminé de Gérard Manset dans sa version chanteur-compositeur (ou l’inverse), je me faisais une joie de découvrir le versant écrivain. Hélas. On connait l’application du personnage à se mettre à l’écart, à n’apparaître nulle part, même pas en photos. C’est louable et c’est sa décision. Problème : Cupidon de la nuit se présente comme un livre de mémoire, l’autobiographie d’une œuvre, mais Gérard Manset ne se départ pas pour autant de sa volonté farouche de rester caché. Ca donne des personnages évoqués par des prénoms, ou des initiales. Très peu sont devinables (et dont certains étonnants, qu’on n’imagine pas dans la sphère de Gérard Manset). Idem pour les lieux – et notre « animal », qui n’est même pas mal !, est un voyageur patenté ! Partant et revenant systématiquement de et à Paris, on se retrouve souvent aux Philippines, en Asie du Sud-Est, à Cuba, en Guyane, … Mais il faut interpréter, il faut deviner.
Ca laisse le lecteur sur pas mal de frustration. Comme si Gérard Manset évoluait dans une jungle touffue et qu’on le voyait parfois furtivement passer, ou alors un pied, un bout de son visage entre deux plantes géantes. Un peu agaçant quand même. D’autant que notre homme possède l’art de l’ellipse, et qu’il en use. Du coup on joue un peu les enquêteurs pour deviner le lieu, pour deviner la personne évoquée.
Difficile de dire qu’on en connait beaucoup plus de l’homme et du créateur Gérard Manset à l’issue de la lecture et on le regrette quelque peu. On devine bien certaines de ses obsessions – et il en a, mais on reste à côté une fois la dernière page tournée. Comme un rendez-vous manqué … et pourtant Gérard Manset possède indéniablement l’art de l’écriture !