La Vie dangereuse de Blaise Cendrars
Catégorie(s) : Littérature => Francophone , Littérature => Nouvelles
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5 Récits
Recueil à part, »La vie dangereuse est composée de cinq récits dans lesquels se mêlent les souvenirs de l’auteur, des bribes d’enquêtes journalistiques menées à travers le monde, Amérique du Sud, Antarctique … des réflexions en forme d’essais. ».
Le récit le plus fort est incontestablement le second ; « J’ai saigné ». Assez clairement autobiographique, il se déroule en 1915, en Champagne, juste après son amputation. Il raconte son évacuation insensée (et dont on se demande comment on peut y survivre !), depuis un hôpital de campagne sur le Front où il vient d’être amputé vers l’arrière alors qu’une offensive ennemie se déclenche. (On ne mesure pas assez comment l’homme peut être un monstre pour l’homme. C’est tout bonnement effroyable.) Il se retrouve finalement dans une structure plus sécurisée et fait l’éloge du personnel volontaire féminin, notamment Adrienne, qui se dévoue corps et âme pour apporter un zeste de réconfort à des combattants condamnés ou réduits à pas grand-chose. L’administration militaire en prend par contre pour son grade ! Texte très dur dans les atrocités qu’il décrit et qui, hélas, furent réelles (et existent toujours de par les champs de bataille du monde).
« Le rayon vert » est plus léger et semble clairement autobiographique également ; où Blaise Cendrars retrouve de manière impromptue sur un cargo naviguant vers l’Amérique du Sud un gradé qu’il a côtoyé sans le savoir sur le Front, entre Somme et Ardennes. Ca fait d’ailleurs référence à un épisode raconté dans « La main coupée » et donc également dans « Faire un prisonnier » qui est un extrait de celui-ci. Blaise Cendrars est cohérent, ses histoires se recoupent parfaitement.
« Anecdotique » l’est. Anecdotique. Il évoque des deux ou trois rencontres avec Antoine de Saint-Exupéry. Paul Morand trempe aussi dans cette « affaire ».
« Fébronio » m’a laissé par contre sur le bord de la route. Et pourtant l’expérience brésilienne de Blaise Cendrars a manifestement beaucoup compté pour lui mais j’ai eu du mal, beaucoup de mal à m’intéresser à sa visite dans un gigantesque pénitencier brésilien à la rencontre de Fébronio. On sort là du rationnel. C’est peut-être souvent le cas dans un monde comme celui du Brésil mais je suis resté à côté.
Pour finir, « La femme aimée », étrange chose aussi, en lien autobiographique aussi. C’est la période où Blaise Cendrars est reclus dans un petit village d’Ile de France, reclus pour s’obliger à terminer un ouvrage mais des sollicitations imprévues vont venir le perturber.
Non, l’intensité maximale, l’incandescence pourrait-on dire, c’est bien au niveau de « J’ai saigné » qu’elle se trouve !
Les éditions
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La Vie dangereuse
de Cendrars, Blaise
B. Grasset
ISBN : 9782246390411 ; EUR 9,05 ; 01/02/1987 ; 278 p. ; Poche
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Histoires Vraies N°2
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 26 août 2024
Comme il est dit dans la critique principale, c'est la seconde nouvelle, "J'ai saigné", récit de l'hospitalisation de Cendrars en 1915 après sa blessure au front qui lui a fait perdre son bras droit (bras d'usage et d'écriture de l'auteur, qui plus est), qui est la "grosse viande" de "La Vie dangereuse". Un récit remarquable. Mais il ne faudrait pas passer à côté de "Febronio", récit étrange dans lequel Cendrars nous raconte la vie d'un criminel fou brésilien (qui vivra quasiment 100 ans) qu'il a rencontré en lui rendant visite en prison, avec Albert Londres.
Le reste est un petit peu anecdotique (c'est d'ailleurs le titre de la troisième nouvelle, la plus courte et... anecdotique) sans toutefois ne pas mériter la lecture. Ce volet central de la trilogie "Histoires Vraies" n'est pas le meilleur des trois, mais il reste, ma foi, très bon. Il est le seul édité chez Grasset, les deux autres sont en poche chez Folio.
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