Rien n'est noir de Claire Berest
Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances , Arts, loisir, vie pratique => Arts (peinture, sculpture, etc...)
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Une artiste passionnée, amoureuse et handicapée
Cette biographie romancée retrace la vie de Frida Kahlo, artiste mexicaine éprise toute jeune du grand peintre national Diego Rivera, qui finit par l'épouser, pour constituer un couple apparemment dépareillé, constitué d'un ogre et d'une femme gracile. Leur liaison est passionnelle, ombrageuse et très colorée, à l'instar de l'oeuvre de chacun des deux. Puis vient l'accident de bus qui endommage à jamais le corps de Frida Kahlo, adaptant comme elle peut, et toujours avec fougue, sa façon de peindre. Elle devient jalouse des passions successives de son mari, divorce, pour se remarier in extremis. Trois parties recomposent cette existence, apparentée à chaque couleur primaire, les chapitres prenant l'intitulé d'une de ses nuances, avec en sous-titre l'effet visuel qu'elle procure.
Ce livre prend un ton enjoué et fougueux pour relater une réalité qui ne l'est pas moins, l'auteure n'ayant pas beaucoup à forcer le talent. L'aspect charnel s'y trouve très présent, en raison de la nature de leur liaison et de la personnalité des deux protagonistes. Il n'invente sans doute que peu, n'innove pas non plus grandement. Cela est intéressant, parfois un peu trash.
Les éditions
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Rien n'est noir [Texte imprimé], roman Claire Berest
de Berest, Claire
Stock
ISBN : 9782234086180 ; EUR 19,50 ; 21/08/2019 ; 250 p. ; Broché -
Rien n'est noir [Texte imprimé]
de Berest, Claire
Stock / Le Livre de Poche
ISBN : 9782253102137 ; 7,40 € ; 30/09/2020 ; 240 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (4)
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Frida et Diego
Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 14 octobre 2023
La peinture n’était au départ qu’une façon d’exprimer ses souffrances, celles d’un corps brisé, d’un ventre stérile et d’un cœur malmené. Éclipsée par la notoriété de Rivera son talent ne fut reconnu que plus tard. Figure iconoclaste du milieu artistique de la première moitié du XXème siècle elle traîna ses tenues mexicaines et ses chevelures travaillées des États-Unis à la France, mais ce n’est qu’au Mexique et auprès de son amour dévorant qu’elle désirait par dessus tout être.
Claire Berest offre un portrait vivant et coloré (pouvait il en être autrement?) de cette artiste abîmée et touchante.
La vie intense et colorée de Frida Kahlo
Critique de Psychééé (, Inscrite le 16 avril 2012, 36 ans) - 29 décembre 2021
Chaque chapitre introduit une couleur avec ses différentes nuances et correspond à une période de la vie de Frida. Le bleu, c’est l’amour et la pureté. Le rouge représente la passion mais aussi le sang. Le jaune renvoie à une période tourmentée où se mêlent la folie et la maladie. Le livre s’achève par la couleur noire.
La vie de Frida Kahlo, c’est une vie de souffrance, une vie de feu, d’amour tout entier. Une vie de couleurs et d’excentricités. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette artiste ne vivait pas à moitié. Entre ses soirées arrosées à la tequila, ses amants et maîtresses qu’elle collectionne, ses extravagances, elle fait tout pour se sentir vivante et oublier les douleurs atroces qui la tenaillent. Oublier les fausses couches à répétition.
Si son corps martyrisé l’a fait souffrir toute sa vie, l’amour et la peinture l’ont en partie sauvée. Néanmoins, sa dévotion totale pour Diego la fait souffrir aussi. Lui qui ne peut se contenter d’une femme et qui la trompe fréquemment. Tout ce qu’elle fait, c’est pour attirer son attention, susciter son admiration.
Ses tableaux sont bouleversants de réalisme. Au fil de la lecture on a envie de s’interrompre pour voir les peintures si bien évoquées. Frida est tellement torturée et originale. Entre ses différentes lubies, ses fleurs dans les cheveux et son militantisme exacerbé, elle force l’admiration de tout son entourage. Sa vie entière est vouée à Diego, à l’art et à la passion. Malgré les trahisons, elle pardonne. J’ai beaucoup aimé ce roman biographique car il respire l’art, la sensualité et la féminité. Claire Berest retrace une vie des plus intenses et colorées avec un rythme incandescent !
Une femme formidable
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 2 novembre 2021
Mais Frida avait aussi des moments terribles de souffrances, physiques bien sûr, mais aussi mentales, des moments de solitude, des deuils.
"Qu’on la laisse seule, c’est plus effrayant que la mort."
Ses tableaux racontent la perte de son fœtus, le suicide de son amie, son corps mutilé…
Quelquefois un peu bousculée par cette vie tumultueuse, par le nombre de personnages rencontrés, aimés, croisés, j’ai cependant été touchée par cette femme formidable, par sa force mais aussi sa fragilité. Une femme entière même en morceaux.
"Parce qu’un tout petit mot d’amour, c’est quand même être aimée, non ?"
FRIDA K.
Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 15 novembre 2020
Mexico-City, 1928, une jeune fille de 21 ans qui veut devenir peintre, et n’a pas été épargnée par la vie, puisqu’elle a été victime d’une terrible accident d’autobus, qui lui laissera des séquelles dans la colonne vertébrale et la fera souffrir toute sa vie, se décide enfin à aborder Diego RIVERA. Celui-ci est en train de peindre une autre de ses monumentales fresques murales sur un mur du ministère de l’éducation publique.
Elle a décidé de lui montrer quelques-uns de ses tableaux pour lui demander son avis. Elle est jeune peintre autodidacte, insolente, belle malade et frêle. Il est le peintre le plus adulé du Mexique, a 21 ans de plus qu’elle, il est laid, a une tête de crapaud et est ventripotent, une réputation d’ogre et de «tombeur», et il a déjà été marié à plusieurs reprises. Deux êtres que tout oppose donc… Et pourtant Frida KAHLO a choisi Diego RIVERA et veut le conquérir! Elle n’a plus qu’un seul but dans la vie, une seule idée en tête : Se faire aimer de Diego et… L’épouser!
Il accepte de venir voir ses tableaux chez elle dans sa maison, intrigué par le talent et le culot de cette toute jeune fille… Pour Frida, c’est le début d’une passion amoureuse infinie, tumultueuse et dévorante pour Diego… Son Diego!
Encore une biographie de la grande, que dis-je l’immense peintre mexicaine Frida KAHLO (1907 – 1954) me direz-vous? Et encore une fois le récit de sa tumultueuse relation avec son compatriote peintre muraliste le non moins fameux Diego RIVIERA (1886 – 1957)? Alors que les plus grands écrivains ( Jean-Marie Gustave LE CLEZIO (*1940) : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/10224 ; Elena PONIATOWSKA (*1933) : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/7762 s’y sont déjà attelés?
Et bien oui! Encore une, et? Et c’est tant mieux! Oui, l’histoire est connue de tous (y compris la fin tragique d’ailleurs), et oui c’est très linéaire (forcément c’est une biographie…)… Mais, ici c’est la magnifique, que dis-je époustouflante écriture de Mme. Claire BEREST (*1982), qui fait vraiment toute la différence. C’est tour à tour : rapide, enlevé, fougueux, poétique, soyeux, flamboyant, vibrant, coloré, émouvant, tendre, tout en sensibilité et en sensualité et surtout tout en nuances… Un peu comme on peint un tableau elle nous “peint” une biographie. Et je dois dire que lire ce livre est vraiment un must de plaisir.
L’histoire racontée, bien que basée sur des faits et des évènements réels, est bien sûr romancée et imaginée par l’écrivaine. Basée sur la biographie et les lettres de Frida KAHLO, ce livre est donc avant tout une extrapolation, un sorte de «cela aurait pu se passer comme cela»… Mais, je pense que c’est avant tout comme un exercice d’introspection, - très réussi pour le coup -, dans la vie, l’œuvre et surtout “la tête” de la peintre mexicaine, qu’il faut le lire. On (re-)découvre alors ici, avec un plaisir non dissimulé, cette femme extraordinaire, émancipée, véritable esprit libre, communiste convainque, qui jure comme un charretier, qui revendique haut et fort ses racines autochtones, provocante, féministe avant l’heure, bisexuelle revendiquée, buveuse invétérée, forte en gouaille, portant toujours des tenues coloriées et bariolées, visionnaire et surtout et avant tout, peintre autodidacte aux autoportraits à nul autre pareil!
Cerise sur le gâteau, le livre restitue à merveille cette période, ces “années folles” de l’entre deux-guerres, notamment aux États-Unis d’Amérique et en France.
Vraiment un très beau livre, court, facile d’accès, qui se lit en quelques heures, et qui j’en suis sûr apprendra des anecdotes, même à ceux qui connaissent très bien la vie du peintre mexicain. Et si je ne mets pas cinq étoiles c’est pour la fin qui tourne un peu trop en rond. Qui est un peu trop courte, et un peu trop bâclée! Un peu comme si, après avoir très bien développé son sujet, Mme. BEREST ne savait plus trop comment mener à bon port la fin de son histoire… Les treize dernières années de la vie de Frida tiennent en quelques pages et sont pratiquement passées sous silence…
Franchement j’ai trouvé cela vraiment un peu réducteur surtout par rapport au reste du livre! Dommage… Pour le reste, rien à en redire, vraiment un très beau livre dont je conseille la lecture et pas seulement aux fans de Frida KAHLO, pas seulement aux amateurs de peinture, mais vraiment au plus grand nombre!
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