La vie possible de Christian Boltanski
de Christian Boltanski, Catherine Grenier

critiqué par Veneziano, le 16 février 2020
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
L'analyse d'un parcours artistique
Par un entretien avec la journaliste Catherine Grenier, Christian Boltanski retrace son parcours d'artiste. Le titre de ce témoignage fait référence à son événement La Vie impossible. Par le couple de ses parents, il se trouve au croisement du catholicisme et du judaïsme, dont il garde surtout l'impression du tronc commun, des valeurs partagées. Elève médiocre, peu formé aux arts plastiques ou beaux arts, il n'était pas prédestiné à ce métier qui l'attirait pourtant. L'effervescence de mai 1968, l'émergence de Support/Surfaces et l'influence déterminante de Jean Le Gac l'incitent à se lancer.
Il apprécie faire des installations à partir de photographies ou d'amas de vêtements, en assumant pleinement son attirance pour le monde de l'enfance et celui des disparus, car il reste très marqué par la Shoah. Aussi souhaite-t-il restituer l'esprit de la Toussaint, où tous sont saints. Les photos de disparus éclairés par la proximité immédiate d'une ampoule, des salles pleines d'annuaires ou des installations remplies de vêtements constituent une oeuvre déroutante qui souhaite témoigner du temps qui passe du lien entre les humains.
Cet échange permet de revenir sur les collègues qui l'ont influencé, à commencer par Annette Messager, également Sophie Calle, François Morellet. Il retrace l'inspiration créative et son environnement, comme l'esprit d'une époque. Son cas personnel est ainsi pleinement restitué, comme le monde artistique qui l'entoure, ce qui constitue un attrait pluriel à ce livre, que je recommande donc.