Un goût de cendres
de Elizabeth George

critiqué par Tistou, le 25 juillet 2004
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Ca a bon goût!
Du Elisabeth GEORGE dans le texte. Plus anglais que cette américaine, tu meurs. Assez étonnant ce cas de figure, toute son oeuvre, au moins polardienne, se déroule en Grande Bretagne. Ses héros récurrents font partie du New Scotland Yard, ... Américaine? On n'y croit pas!
J'ai découvert sur les conseils d'une amie Elisabeth GEORGE en même temps que John IRVING. Et pour moi ils restent intimement liés (ce que c'est que les associations d'idées!), mais ce n'est pas au détriment de GEORGE. C'est vous dire en quelle estime je la tiens!
L'inspecteur LINLEY, le sergent Barbara HAVERS, le constable NKATA, sont ses héros récurrents autant qu'improbables. Mais quel plaisir on prend à les retrouver! Comme dans les autres GEORGE, il y a enquête criminelle, certes, mais c'est peut être un prétexte à une étude sur les relations humaines en permanence ; mère-fille ici, mais aussi difficulté de réaliser son amour, difficulté des relations humaines en milieu urbain, ... Il y en a pour tous les goûts.
Pour ceux qui aiment les polars intelligents et qui n'y vont pas à l'esbrouffe.
Pour moi, le meilleur jusqu’à maintenant! 10 étoiles

Depuis que j’ai découvert cet auteur, je lis ses romans en ordre de parution et celui-ci est sans contredit le meilleur; tout comme l’auteur de la critique principale, j’admire beaucoup cet auteur!

Une des forces d'Elizabeth George comme auteur de roman policier est sa capacité de créer des personnages fascinants et complexes, qui peuvent tour à tour nous charmer ou nous répugner totalement. Elle sait créer des situations intolérables qui révèlent le mieux et qui, tout à la fois, illustrent le plus fortement, les pires facettes de la personnalité des personnages.

Une jeune femme, étrangère à sa famille, écrit un journal, relatant ainsi la plupart de l'histoire.
Dès le début, nous comprenons que ce qu’elle raconte viendra d'une façon ou d'une autre révéler des informations importantes sur la mort suspecte d'une étoile du cricket, Kenneth Fleming.
Bien qu’au début, ce récit semble avoir peu en commun avec le meurtre, c'est le récit fascinant de sa vie. C'est un récit intense et courageux des torts engagés par sa mère et elle-même. Elle ne dépeint surtout pas un portrait flatteur d’elle-même.

L'Inspecteur Lynley et le Sergent Havers mènent l’enquête. Cependant, contrairement aux autres livres dans cette série, très peu du livre est consacré à leurs vies personnelles. L'histoire gravite en majorité autour d'Olivia, cette narratrice à la fois détestable et très attachante. Nos sentiments envers cette héroïne exceptionnelle évoluent du dégoût à l’irritation, à la pitié, à la crainte...

L’écriture est superbe et c’est probablement le meilleur livre d’Elizabeth George, en termes de complot, de solution, et de structure. De façon magistrale elle réussit à intercaler les droits des animaux, la maladie, le sport et par-dessus tout, les relations humaines!
Les personnages continuent à me hanter…
J’ai été entièrement absorbée par ce récit passionnant à la conclusion imprévisible, une lecture dont on se détache difficilement!

N.B. Lu en version originale américaine.

FranBlan - Montréal, Québec - 82 ans - 14 février 2015