La Maison Nucingen - Melmoth réconcilié de Honoré de Balzac

La Maison Nucingen - Melmoth réconcilié de Honoré de Balzac

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Veneziano, le 2 mai 2020 (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (51 021ème position).
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La Maison Nucingen : l'ascension sulfureuse de Rastignac

Rastignac, apparu dans le Père Goriot, devient l'amant de Delphine Nucingen, issue d'une famille juive à la tête d'un grand groupe bancaire et financier, qui n'est pas sans rappeler l'installation des Rothschild dans l'espace économique français. Rastignac, après avoir intrigué dans la famille Goriot, continue ses plans alimentant ses objectifs d'ascension sociale. Aussi finit-il par intéresser un groupe de journalistes, intrigués par ces nouvelles fortunes et ce personnel qui vient notamment l'incarner. Ainsi Finit, Blondet, Couture et Bixiou tentent-ils d'approcher ces princes de la finance. Cela permet d'apprendre que Rastignac contribue à liquider des entreprises, comme celle dont César Birotteau a pu faire les frais dans un présent ouvrage, et que ledit Eugène de Rastignac s'enrichit substantiellement, au point d'acquérir un hôtel particulier. Subséquemment, la question du lien de causalité, et donc celle de la régularité de ces opérations commerciales, viennent à être posées.

Cette nouvelle peu connue assied pourtant la notoriété d'un personnage sulfureux, arriviste à souhait, sachant manier les leviers utiles de son époque, sans trop susciter d'inquiétude, en sachant manoeuvrer avec les tolérances du jour. Son apport s'avère donc autant sociologique que psychologique, ainsi que sarcastique à souhait, comme toujours, via un humour grinçant. Elle est aussi intrigante qu'intéressante.

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Un des rares ratés de Balzac

5 étoiles

Critique de Cédelor (Paris, Inscrit le 5 février 2010, 53 ans) - 27 janvier 2025

Voici une courte nouvelle d’une soixantaine de pages, qui fait pendant au roman « César Birotteau ». On y retrouve quelques-uns des personnages du roman, dont Finot. Ce dernier est attablé dans un restaurant, en compagnie de 3 camarades, Couturier, Blondet et Bixiou. Tous 4 sont jeunes et plein d’esprit. L’un d’un raconte comment Rastignac a pu devenir riche de quarante mille livres de rente. Et c’est cette histoire qui constitue le fil conducteur de la nouvelle, où manipulations financières et amoureuses par des gens de peu de morale se mêlent.

Tout est écrit à la manière d’un dialogue entre eux quatre, et l’exercice de style est brillant. Balzac est un très grand écrivain et le style de cette nouvelle le prouve amplement, s’il en était encore besoin. Mais tout ce qui brille n’est pas or, et en l’espèce, cette nouvelle ne fait pas partie de ce que Balzac a écrit de mieux, loin de là.

Car si l’exercice de style est réussi, avec nombre de références historiques et contemporaines (de l’auteur), l’auteur perd son lecteur avec un récit confus et dans l’ensemble peu compréhensible. Dommage. Heureusement que ce texte est court ! Ce qui fait qu’on le finit rapidement sans regret, et qu’on peut passer au prochain roman ou à la prochaine nouvelle de Balzac avec lequel on retrouvera le talent qui est le sien et le plaisir de le lire. Le génie n’empêche pas qu’il commette quelque fois des ratés.

Rien de neuf sur la planète "argent"

4 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 65 ans) - 14 janvier 2021

Nucingen est probablement le texte le plus noir de Balzac. Le monde de la finance qui triomphe d'un commerce probe.
Finot, Blondet, Couture et Bixiou, tous quatre journalistes se retrouvent dans un restaurant parisien pour un repas bien arrosé et interminable qui ferait frémir un diététicien.
Ils parlent ensemble de la formidable ascension d'un certain RASTIGNAC qui grâce à la banque NUCINGEN est parvenu à établir sa fortune en provoquant la ruine autour de lui.
Le montage financier est assez complexe (et encore utilisé de nos jours) : provoquer reprendre des banqueroutes et proposer aux créanciers des valeurs mortes afin de se retrouver propriétaires des investissements qu'on leurs a si naïvement abandonnés.

Rastignac est un être sans scrupule qui développe une théorie sur le mariage, qui, selon lui, est une société de commerce instituée pour supporter la vie.

Difficile à lire et à comprendre, ce texte ne laisse pas un souvenir impérissable



PERSONNAGES


– Malvina et Isaure d'ALDRIGGER : la seconde des soeurs épouse Beaudenord ; toute la famille se retrouve ruinée avec lui par Nucingen.

– Godefroid de BEAUDENORD : dandy parisien victime des fausses liquidations de Nucingen.

– Jean-Jacques BIXIOU : ancien employé au ministère des finances, dessinateur caricaturiste, blagueur et sans scrupule. Il réapparaît très souvent, comme les suivants.

– Emile BLONDET : « un des anciens princes de la critique parisienne, esprit cynique. Voir sa « fin » dans Les Paysans.

– DU TILLET (Ferdinand, dit) : un des hommes de paille utilisés par Nucingen. Pour ses débuts voir César Birotteau.

– Andoche FINOT : journaliste aux entreprises très diverses ; des quatre amis, il est le seul « parvenu, mais seulement au pied de l'échelle ». Une constante du personnage est son amitié avec Félix Gaudissart.

– Baron de NUCINGEN : banquier d'origine allemande, l'homme fort de la vie financière à Paris, rusé et sans scrupule. Pour plus d'intimité voir Splendeurs et misères des courtisanes.

– Eugène de RASTIGNAC : un autre des hommes de paille de Nucingen, qui fait ainsi sa carrière ; il est, en outre, comme on sait, l'amant de la femme du banquier (voir ses débuts dans Le Père Goriot).

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