1929, la première grand crise
de Pierre Stéphany

critiqué par Catinus, le 28 mai 2020
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Toujours d'actualité
Journaliste, historien belge, Pierre Stéphany nous explique dans cet ouvrage la crise financière dite de 1929 ( dont on fait beaucoup référence aujourd’hui en 2020). Voici, assez clairement énoncé, les mécanismes qui ont déclenché cette catastrophe économique et sociale. Pour aérer son récit, il nous décrit le quotidien de ces temps troubles.
Un bouquin qui revient donc à la surface. Bien agréablement écrit ce qui ne gâte rien.

Extraits :

- Le peintre japonais écrit : « Tout va bien. Les édiles, les banquiers et les maquerelles l’affirment. C’est la sainte alliance de la banque et du bordel. Paris ressemble à un lupanar. »

- La spirale de la récession était partout amorcée : en raison de la mévente, les prix baissent mais ça ne fait pas vendre davantage ; comme les commerçants ne vendent pas, ils espacent les commandes ce qui obligent les producteurs à freiner la production donc à licencier du personnel ; le pouvoir d’achat baissent d’autant, les commerçants ont encore plus de peine à vendre … La crise nourrissait la crise et on se demandait si le processus s’arrêterait un jour.

- ( Propos de F.D. Roosevelt) Ainsi la destinée voulait-elle que les Etats-Unis, à travers la Grande Dépression et la plus terrible des guerres, deviennent la première puissance du monde conduite par un homme qui se déplaçait dans un fauteuil d’hémiplégique.

- Paul Valéry écrit dans La Crise de l’Esprit en 1919 : « Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. »

- On citait le cas d’un chansonnier à Munich, qui avait été emprisonné parce qu’il refusait de faire le salut hitlérien et qui libéré, le premier soir de son retour, entra en scène en tendant le bras et en demandant : « Est-ce qu’il pleut ? ». Il fut rappelé en coulisse ; on ne le revit plus.