Couleur du temps
de Françoise Chandernagor

critiqué par Eurydice, le 2 août 2004
( - 61 ans)


La note:  étoiles
Le parcours d'un peintre du Roi
Françoise Chandernagor, auteur de "l'allée du roi" raconte l'histoire de la vie de Baptiste peintre de la famille royale.

Si à la cour sa quête artistique consiste à camoufler les disgrâces de Madame Infante; dans son atelier il poursuit la recherche de la couleur du temps. Celle des contes de Perrault qu'il apprécie tant.

Baptiste fait le bilan, il présente un dernier tableau... Résumé de sa carrière, mais aussi de sa vie.

C'est un court roman de 160 pages. Lecture d'une soirée, j'ai passé la suivante sur le net à me renseigner sur ces peintres méconnus du 18 ème siècle.
Face à la charge d'un atelier et d'une famille l'artiste a-t-il le choix entre suivre la mode et sa clientèle ou rechercher la couleur idéale pour la robe de celle qu'il aime ?
Pierre Grassou au XVIIIème siècle 7 étoiles

Si Balzac avait décrit la vie quotidienne d'un peintre 'bourgeois' au XIXème siècle, Françoise Chandernagor nous transporte,elle, un siècle plus tôt sous le règne de Louis le bien-aimé à la rencontre d'un célèbre portraitiste non-identifié se nommant Baptiste V**.

Contrairement à la fausse-biographie archi romancée de Dominique Fernandez sur le peintre Caravage, madame Chandernagor, par rigueur historique et honnêteté intellectuelle préfère masquer l'identité de ce peintre.

On reconnaît pourtant l'inspiration de Jean-Marc Nattier, tant par son oeuvre (le grand tableau de la famille Nattier, exposé à Versailles) que par divers faits.

Ainsi, à l'instar de Nattier, V** meurt ruiné, il peint la reine et la famille royale, son frère (fils) meurt noyé dans le Tibre lors d'un séjour à Rome, la mère est miniaturiste, etc...

Au final, ce court roman-essai est une bagatelle comme l'aimait tant le XVIIIème siècle, rien de prétentieux, de dogmatique, juste un souffle de ce beau siècle qui parcourt avec bonheur et légèreté les pages de ce superbe livre.

Encore une fois, Françoise Chandernagor, nous comble de joie. Merci Madame.

Prince jean - PARIS - 51 ans - 1 septembre 2008


La vie de peintre 5 étoiles

Toujours bien documentée, Françoise Chandernagor plante son décor au 15ème à une époque particulière dans ses us et coutomes, la vie de cour, d'artiste.

Elle expose parfaitement la vie d'artiste, ses contraintes et obligation. En suivant la vie d'un artiste, de son atelier, de sa vie personnelle, on comprend mieux l'intéraction évidente entre le personnel et le professionnel. Un artiste est un homme sensible à son époque, à son vécu et à sa vie.
Baptiste V. . . au cours de son histoire fera également évoluer sa peinture, sa vision.
J'ai trouvé ce petit roman agréable mais pas extraordinaire.

Mallaig - Montigny les Cormeilles - 48 ans - 2 janvier 2007


Portrait de l'artiste avec sa famille... 8 étoiles

Après (entre autres) sa très belle "Allée du Roi", Françoise Chandernagor met à nouveau ses mots au service d'une époque, en restituant avec talent l'écho enfui.
Voici ainsi recréé l'atelier d'un peintre, Baptiste V..., à l'époque de Louis XV. On croise Greuze et Chardin, d'humbles inconnus et des artistes bien en cour, ce qui était d'ailleurs loin d'être une sinécure, la famille royale oubliant régulièrement ses dettes.
Dans ce cadre se dessine à la fois l'histoire d'un tableau et celle d'une famille. Baptiste met sur sa toile les couleurs de sa vie à lui, rythmée de bonheurs et de malheurs, de naissances et de décès.
Sa femme Sophie pose, éternellement jeune et belle dans une somptueuse robe "couleur de lune", au milieu de ses enfants figés à un moment de leur vie, parfois plus courte que le temps mis à les peindre.
Baptiste n'achèvera le tableau qu'à la fin de sa vie, s'y représentant en vieillard fatigué et désabusé.
Baptiste V... n'a jamais existé, Françoise Chandernagor le précise bien à la fin du livre, mais il aurait pu, tant elle a su lui donner vie et sentiments!

Isaluna - Bruxelles - 68 ans - 2 janvier 2005