Nature humaine de Serge Joncour

Nature humaine de Serge Joncour

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Ichampas, le 21 novembre 2020 (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (24 612ème position).
Visites : 2 554 

Récit juste d’une histoire banale d’un jeune éleveur

À travers l'histoire d'Alexandre, jeune éleveur dans le Lot, et de sa famille, c'est l'évolution d’une société de la fin des années 1970 au passage à l’an 2000 qui nous est décrite, avec ses bons et ses mauvais côtés, ses pertes et ses profits.
Je suis issue de ce milieu et je trouve que Serge Joncour a les mots justes pour en parler.
Merci de ne pas les juger et d’exprimer leurs doutes et leurs difficultés de ces gens qui exercent un métier honorable.

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L'arrivée à l'an 2000

8 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 3 avril 2022

Serge Joncour que j'avais particulièrement aimé pour son cynisme débonnaire dans l'exceptionnel "ECRIVAIN NATIONAL" change de registre.
Avec minutie, il va décortiquer la vie d'un jeune fils d'agriculteur, qui en reprenant l'exploitation familiale comme son père l'avait fait avant lui va se lancer à l'assaut d'un nouveau millénaire.
L'auteur écrit vrai et juste. Ses propos probablement dérangent par leur logique implacable. Qu'avons-nous fait de nos terres pour les gorger d'insecticides et d'engrais selon des plans établis par des multinationales ?
Bien sûr, Joncour est un romancier dans l'âme. Même si son sujet est grave, il lui faut des hommes, des femmes, de l'amour et de la haine, et il bâtira l'histoire d'amour platonique d'Alexandre, son implication dans l'autre vie... bref un roman, car un conteur ne se refait pas.

J'ai été surpris par ce texte car je m'attendais à autre chose mais j'y ai mordu à pleines dents. Il est vrai que cette époque je l'ai vécue. J'ai croqué la joie du soleil et l'odeur des blés coupés, j'ai vu ces moissonneuses tractées par des chevaux remplacés par des monstres capables de balayer un champ par bandes de 15 mètres. Et je n'ai pas compris tout ce que cela impliquait.

Un livre engagé, richement documenté et primé par le prix FEMINA ; Un bel ouvrage !

Hymne à la nature

8 étoiles

Critique de Psychééé (, Inscrite le 16 avril 2012, 36 ans) - 3 février 2021

Alexandre, fils d’agriculteurs dans le Lot, est amoureux de sa terre et de sa ferme des Bertranges. C’est d’ailleurs bien le seul de sa fratrie qui souhaite continuer à l’entretenir, ses sœurs préférant rejoindre la ville pour embrasser une autre carrière. L’histoire commence dans les années 1980 et s’achève juste avant l’an 2000, par une catastrophe naturelle qui paraît inéluctable, au vu des événements précédents. On voit au fil de l’histoire que le monde est en train de changer, de se transformer profondément et le regard de chacun évoluer face aux changements climatiques. Celui d’Alexandre qui traduit une grande solitude et une lucidité face au progrès. D’abord réfractaire aux nouveaux procédés peu naturels, il finit par se plier aux nouvelles méthodes de production massive pour pouvoir continuer à vivre. C’est l’époque de Tchernobyl, de la vache folle, de l’essor de la mondialisation et de la prise de conscience progressive du réchauffement climatique. Serge Joncour décrit à merveille la fracture entre le monde rural et le monde urbain et retrace trente ans d’histoire de France. Alors oui, on assiste à la fin de la vie paysanne, à l’évolution inévitable de nos modes de vie grâce à l’œil acerbe de l’écrivain. Mais c’est aussi le signe du progrès dans un monde qui bouge toujours plus et un véritable hymne à la nature, cette nature humaine, si chère à son cœur.
« Tout de même, il avait pour lui ces immenses espaces offerts au soleil, cette nature grande ouverte, c'était une aubaine pour s'isoler, il suffisait de démarrer un tracteur et d'aller travailler dans un pré ou un autre, à l'autre bout tant qu'à faire, et personne ne viendrait le chercher. Là, comme le vieux tracteur faisait de plus en plus de bruit, il pouvait pousser le volume, foutre Supertramp à fond, personne n'était gêné. »

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