Micromégas
de Voltaire

critiqué par Lolo2000, le 10 août 2004
( - 38 ans)


La note:  étoiles
CONTE PHILOSOPHIQUE
Ce livre est une vraie définition du conte philosophique, il réunit la fiction et les morales philosophique des lumières, courant auquel a appartenu Voltaire. Il y a en effet dans cet ouvrage les dénonciations habituelles de l'auteur (guerre, esclavages…), mais il a aussi à travers l'histoire réussi à prendre du recul pas seulement face à lui même mais aussi face aux autres.
Un conte philosophique facile à lire et très court qui vous permettra de vous poser quelques questions essentielles.
Ne jamais se fier aux apparences 8 étoiles

Voltaire était une sorte de poil à gratter de son époque. Contraint à l'exil plusieurs fois, voyageant tantôt en Allemagne tantôt en Angleterre, ses écrits lui servaient pour dénoncer les travers de son époque : la guerre, les philosophes, la censure. En utilisant largement, via le conte, l'ironie et l'humour.

Micromégas est rempli de références aux découvertes scientifiques de l'époque : Newton bien sûr pour le plus connu mais aussi le naturaliste hollandais Swammerdam pour ses travaux sur les insectes ou le physicien français Réaumur.

Il n'hésite pas à se servir de son récit pour critiquer certaines doctrines philosophiques comme celle de Descartes en les caricaturant.

Si par la voix de son géant Micromégas, il se montre atterré par l'attitude des humains à s'entretuer depuis la nuit des temps et par leur orgueil croyant que le monde est construit tout autour d'eux, il prend plaisir à échanger avec eux de philosophie et de sciences malgré sa grande différence de taille (c'est un géant se nourrissant...de montagnes). Une sorte de leçon de tolérance et d'ouverture. D'ailleurs, Voltaire écrira même un Traité de la Tolérance.

Conte extrêmement court, bien plus que Candide, il est un condensé en quelques pages des misères qu'a pu vivre Voltaire au cours de sa carrière littéraire.

Incertitudes - - 40 ans - 29 avril 2018


Micromégas, 1752 7 étoiles

Un Sirien (habitant du Système de Sirius), nommé Micromégas, et un Saturnien décident de voyager sur Terre. Le Saturnien est un nain de jardin comparé à Micromégas, mais il est un géant comparé aux Terriens.
C'est le premier récit de Voltaire qui m'amuse vraiment. Il donne un point de vue ambigu sur l'humanité : l'homme est si peu de choses et pourtant il a de quoi étonner Micromégas par son ardeur à découvrir la vérité de la matière et de l'esprit.
Sourire, aussi, quand Voltaire prétend établir la "modeste supériorité" du philosophe Locke sur les prétentieux Aristote, Descartes, Malebranche et autres Leibniz sur le sujet de l'âme pensante. Rire, cette fois, quand Voltaire, dans les dernières lignes, ne résiste pas d'écraser du pied St-Thomas avant de partir - je reconnais mieux l'auteur.
Au moins, la lecture est plaisante et Voltaire a bien raison de s'amuser un peu avec cette science-fiction.

Martin1 - Chavagnes-en-Paillers (Vendée) - - ans - 20 août 2014


Micro et Mégas 6 étoiles

Dans ce très court conte, Voltaire montre encore tout son talent littéraire et philosophique. C'est pourtant à mon goût le moins bon de ses contes philosophiques car la lecture en est plus fastidieuse. L'intrigue n'est ici qu'un prétexte à la réflexion et on est bien loin du "PLAIRE et instruire" qu'on retrouve par exemple dans Zadig ou Candide.
Même si l'histoire est simplifiée et peu prenante, le message y est superbe. La réflexion sur l'infiniment petit est superbement développée et d'actualité aujourd'hui plus que jamais...

Junos2005 - - 34 ans - 19 novembre 2013


Eloge de l'humilité 8 étoiles

Ce court conte philosophique est d'une richesse extraordinaire. Micromégas dont le nom même associe la grandeur et la petitesse est un géant qui se voit obligé de quitter sa planète pour avoir écrit un livre trop audacieux. C'est ainsi que Voltaire renoue avec la tradition des voyages extraordinaires.

Ce personnage va rencontrer le Secrétaire de l'Académie des sciences sur Saturne avec lequel il va sympathiser. C'est la rencontre avec les hommes qui interrogera le plus le lecteur. Les dialogues philosophiques sont intéressants lorsqu'il est question de la guerre ou de Dieu. Le regard neuf de l'étranger permet par sa candeur de faire émerger la critique parfois virulente.

A cette réflexion, Voltaire ajoute de nombreux détails liés à la bouffonnerie. Ces extravagances permettent d'insuffler du rythme à ce conte où les Géants mangent des montagnes. Les éléments propres à la science-fiction donnent une certaine modernité à ce texte.

Ce conte vif invite au relativisme et à l'humilité en se moquant de ces hommes qui veulent avoir réponse à tout, même lorsque cela relève de l'indicible et de l'invisible comme la question de Dieu.

Pucksimberg - Toulon - 44 ans - 25 février 2012


4 étoiles! 8 étoiles

Très bon.

Js75 - - 41 ans - 17 juin 2010


Critique amusante des Hommes 7 étoiles

C'était la mode de prendre un élément étranger, ici des géants venus d'un autre monde, pour critiquer un élément duquel on fait partie, ici l'humanité.
Dans le vent, donc, assez facile, mais efficace.

Veneziano - Paris - 46 ans - 5 août 2005


Le conte philosophique par excellence 4 étoiles

Si vous voulez lire Voltaire celui-ci n'est pas un de ses meilleurs pour le découvrir. Un peu trop philosophique à mon goût.

Lolita - Bormes les mimosas - 38 ans - 1 septembre 2004