Le Capitaine Fracasse
de Théophile Gautier

critiqué par Killeur.extreme, le 10 août 2004
(Genève - 43 ans)


La note:  étoiles
trop de description...
tue la description, c'est la pensée qu'on peut avoir à la lecture de ce roman de cape et d'épée.

Le baron de Sigognac, gascon comme d'Artagnan et vivant à la même époque, sous Louis XIII, vit dans son château délabré, autrefois grande famille, les Sigognac ont perdu leur fortune et le baron, dernier de sa race attend la mort, ce n'est pas elle qui vient mais une troupe de comédiens à laquelle il se joint pour tenter de reconquérir ses biens...

Certes ce roman a toutes les caractéristiques du roman de cape et d'épée (un jeune homme sans ou de petite noblesse met ses talents à l'épée pour une noble cause), cependant il souffre d'un défaut, les descriptions, pas que ça empêche d'éprouver du plaisir à lire le livre, mais Gautier décrit tout, chaque détail y passe, ce qui peut faire long quand on veut savoir la suite de l'histoire, mis à part ça son "Capitaine Fracasse" est un digne frère de d'Artagnan et de Lagardère (voir ma critique sur "le Bossu")
Un noble désargenté à l'aventure 8 étoiles

Le baron de Sigognac, jeune aristocrate reclus dans son château délabré, vivant en Gascogne sous Louis XIII, comme d'Artagnan, En mal d'occupation, il accepte de fort bonne grâce de recevoir dans sa demeure, grande mais peu entretenue, une troupe de comédiens de passage. Ainsi, dans ce cadre, arrive-t-il à s'éprendre d'Isabelle, l'une d'eux, alors que l'attirance semble fort rencontrer une réciproque. Enthousiaste de leurs histoires, il décide de les suivre dans leur tournée et participe aux représentations de Matamore, et finit par adopter comme nom de scène Capitaine Fracasse. Or, le marquis de Vallombreuse vient interférer entre Isabelle et lui, ce qui compromet les projets de mariage des deux nobliaux. Or le marquis finit par se rendre compte d'un lien de parenté entre Isabelle et lui, ce qui n'empêche pas le mariage De son côté, Sigognac, rentré en son château, met la main sur un trésor, ce qui change soudainement son niveau de fortune.

Ce roman reste assez long, mais les rebondissements et l'action ne manquent pas, alors que les descriptions, nombreuses et étayées, offrent l'opportunité de découvrir le cadre des environnements successifs de la narration, tout comme l'état psychologique et les sentiments des personnages, eux-mêmes assez divers, ce qui justifie l'épaisseur du volume. Cette arythmie accentue, à mon sens, l'intérêt de la trame générale, l'alternance entre action et description étant plutôt bien dosée et s'avérant complémentaire. Il me paraît donc intéressant.

Veneziano - Paris - 47 ans - 10 mai 2020


par amour du verbe 8 étoiles

Vouloir faire une critique du Capitaine Fracasse et n'en retenir que l'aspect descriptif est - à mon sens - fort dommage ! Et préjudiciable à ce roman.

Certes des passages sont très longs pour les lecteurs de notre siècle plus habitués à un style expéditif.
Mais comme beaucoup l'ont très justement écrit : rappelez-vous que ces romans que vous avez aujourd'hui dans les mains d'un seul tenant était à l'époque distillés en épisodes dans les périodiques !
Puis ces auteurs n'avaient d'autre choix que de décrire : sinon comment permettre au lecteur d'avoir la vision la plus nette et la plus précise. Impossible pour eux de ne pas rentrer dans tous les détails pour faire en sorte que tout lecteur lise bien la même histoire!
Si je vous dis "imaginez vous un château"... chacun prendra l'image qui lui plait. Si je vous le décris en long, en large et en travers : tout le monde verra le même !

Le feuilleton est un style à part entière qui a ses règles et ses codes; la description diluée en fait partie.

Alors si vous n'aimez pas les grandes phrases et les chapitres entiers de description d'un lieu... n'ouvrez pas Fracasse !
En revanche si vous aimez l'art de manier les mots... vous allez être servi !

Pour ma part, je suis friande de feuilleton. Je ne suis pas loin du "plus c'est long plus c'est bon" et Fracasse m'a beaucoup amusée !
On y retrouve tous les clichés du roman de cape et d'épée; la glorification de l'honneur, l'amour bouffon qui pousse le héros, la troupe de fidèle amis, le hasard qui fait toujours bien les choses... et le happy end un peu niais !

Mais Fracasse c'est surtout le jeu des mots ! Lisez ce livre doucement, prenez le temps de sentir le plaisir de Gautier dans son écriture. Il faut savoir que Gautier écrit Fracasse en fin de carrière. L'homme est abouti, reconnu... Fracasse c'est sa récréation. Il y met tout son coeur et se redonne le plaisir de la plume.

C'est là le sel de cet ouvrage... Lire pour lire. L'histoire n'est que la serveuse du verbe.
Alors vous prendrez beaucoup de plaisir quand vos yeux tomberont sur des phrases telles que: "sa poignée de main était froide comme celle d'un serpent" !

C.line - sevres - 47 ans - 3 septembre 2007


L'art bourgeois de Théophile Gautier 5 étoiles

Le critique Bertrand Bourgneuf a écrit dans 'Pierres de touches' qu'un récit doit être issu d'une nécessité intérieure. Bien que ce soit à peu près la seule chose avec laquelle j'ai été d'accord sur les 400 pages de l'essai de Bourgneuf, c'est un cas qui malheureusement ne s'applique pas a Théophile Gauthier.

Pourquoi a-t-il écrit 'Le Capitaine Fracasse'? Pourquoi a-t-il écrit des romans au départ? Je crois que sa rencontre avec Victor Hugo l'avait beaucoup marqué. Avec les Hugo, Nerval, Balzac et Flaubert qui sévissaient à cette époque, il ne voulait pas être en reste. Et qu'est-ce que cela donne d'écrire un bouquin seulement pour passer a la postérité?

Un long roman complètement désarticulé, où les chapitres sont beaucoup trop longs et remplis de descriptions complètement inutiles. Le livre est lisible en diagonale, à condition qu'on fasse attention aux mots clés. Est-ce le propre d'un classique d'être si facile et oubliable? Non. A mon avis 'Le Capitaine Fracasse' a été porté par la réputation de Gauthier comme intellectuel à l'époque, parce qu'il aurait définitivement dû être oublié.

A sa décharge, le roman se déroule sous l'égide du jeu, au niveau littéral comme réflexif. Le voyage initiatique de Sigognac avec la troupe de théâtre cache souvent bien plus que les éléments simplets de la diégèse. C'est malheureusement bien maladroit comme expérimentation, mais on voit que Gauthier avait des idées sur la formation de l'identité chez les sujet.

Si vous voulez lire des romans épiques, jetez-vous sur Dumas ou Giono, mais pour Gauthier, passez votre chemin

FightingIntellectual - Montréal - 42 ans - 12 août 2007


Passez le Chapitre Un 10 étoiles

Puis relisez-le à la fin.
Les descriptions un peu longues dans les romans français du XIXème sont souvent dues au fait que les romans paraissaient en feuilleton dans des revues, et que les auteurs étaient payés "à la page" (voir Alexandre Dumas, le spécialiste du genre).
Une fois passé ce handicap, le livre est très plaisant.

L'Ankou - Levallois - 79 ans - 6 mars 2007


De l'utilité de faire un travelling, peut-être... 8 étoiles

Je rejoins l'opinion de Patman en disant que les "descriptions lourdes" sont l'apanage de la plupart des romans du XIXième.
Il est vrai que le début du roman avec son véritable inventaire du manoir en pleine décrépitude peut déconcerter certains... Autant que ceux à qui ce genre de choses arrive, regardent la télé en pareil cas, c'est tellement plus simple que de se farcir un bouquin, n'est-il pas ?...
Moi ce qui a pu me choquer à la rigueur, ce sont, disons, les invraisemblances psychologiques. Comme par exemple le fait qu'un gaillard qui a toujours vécu en quasi ermite au fond de sa cambrousse, soit aussi doué une épée à la main...
Mais bon, la "licence poétique" permet tout...

Ritsuko - - 49 ans - 6 mars 2005


bof bof 5 étoiles

Ce livre m'a un peu déçue ,en lisant le titre je croyais que le roman allait être 100 fois mieux . il y a beaucoup trop de descriptions et beaucoup de personnages dans ce récit. Je crois que le personnage chiquita que personne n'entend... A été un peu abusé par l'auteur, surtout dans le passage de l'arbre.

bref ce livre m'a un peu déçue

AGô - - 32 ans - 6 mars 2005


Chef d'oeuvre du roman d'aventure 10 étoiles

Flash-back : XIXème siècle, pas de télévision, de photos, d'avions, de facilités de transport... 90% des gens mouraient à l'endroit qui les avait vu naître sans s'en éloigner de plus d'un rayon de 20 km... et donc, pour raconter et favoriser l'imagination, il fallait décrire et décrire encore ! Nous, si on nous dit :" l'action se passe dans le désert du Sahara" nous "voyons" immédiatement à quoi ça ressemble, sans jamais y avoir mis les pieds ! Il y a un peu plus de cent ans, c'était bien différent ! D'où ces descriptions qui peuvent sembler si lourdes dans Flaubert, Gauthier, Hugo, Stendhal, Dumas, Jules Verne, etc...
Pour ma part, le Capitaine Fracasse a été mon tout premier "gros" livre : j'avais 8 ans 1/2 ou 9 ans !

Patman - Paris - 62 ans - 11 août 2004