Voilà un livre que j’avais noté dans ma LLAL (Liste de Livres A Lire) ! Et juste avant le second confinement, je le vois sur une étagère d’une bibliothèque et vite, je le chope pour l’emmener avant que la bibliothèque ferme !
Je n’ai pas regretté de l’avoir noté et chopé, ni de l’avoir lu. C’est à un récit complexe, un peu bizarre, dans un temps indéfini entre présent, passé et futur, un véritable labyrinthe que nous convie à suivre l’auteur, avec des rebondissements à chaque chapitre ou presque. On a une impression d’étrangeté, de hors-sol au début. Puis on comprend que qu’il s’agit d’un jeu de piste où le postulat de départ est le suivant : un homme doit trouver l’identité de l’assassin d’une femme, Evelyn Hardcastle. Il doit enquêter au milieu d’invités à une fête, conviés dans une grande maison appelée Blackheat par les propriétaires des lieux, les Hardcastle, parents de l’assassinée, en étant chaque jour dans un corps différent et ne dispose que de 8 jours pour cela. Idée originale s’il en est.
C’est une intrigue ultra complexe construite comme un jeu d'échecs à plusieurs joueurs ou une sorte de jeu de rôle grandeur nature. Il faut saluer l'auteur d'avoir réussi à construire un tel dédale de tenants et d'aboutissants sans se tromper. Et pourtant on parvient à s’y repérer sans difficultés tellement le labyrinthe des énigmes est aisé à suivre sans pour autant perdre de sa complexité et ça c'est le vrai tour de force de l'auteur.
Le style est empesé, sans que ce soit une véritable faiblesse. Ce n’est pas gênant mais j’aime bien quand c’est écrit avec élégance. Toutefois ça ne nuit pas au récit, et l’auteur nous fait la grâce de le parsemer d’expressions rigolotes comme « la pluie tape à la fenêtre, demandant qu'on la laisse entrer » ou « la maison toujours enfoncée jusqu'aux genoux dans la soirée d'hier ». Il y a parfois quelques tournures de phrases maladroites ou pas exactement appropriées à la situation décrite, mais c’est peut-être un problème de traduction.
Tout m’a paru cohérent, sans fausse note. Il faut imaginer le plan préparatoire que l'auteur a dû établir pour construire une intrigue de cette sorte sans se perdre ! Il est seulement dommage que la raison donnée pour la présence de XXX à Blackheat soit si peu crédible. N'était-il pas possible d'inventer une autre raison qui ne suscite pas un sentiment d’incrédulité ? Toutefois cela reste mineur et ne touche pas l’architecture de l’ensemble qui est solidement plantée avec une grande ingéniosité.
Une très bonne histoire en définitive, et les 500 pages passent rapidement, même en prenant son temps !
Cédelor - Paris - 53 ans - 19 novembre 2020 |