Le capitalisme, sans rival
de Branko Milanovic

critiqué par Colen8, le 8 novembre 2020
( - 83 ans)


La note:  étoiles
Ploutocratie, la suite
Sans rival, le capitalisme à de rares exceptions près, mais non sans variantes comme l’explique si bien cet ancien économiste en chef à la Banque Mondiale, références, chiffres et graphiques à l’appui et comme le résume la préface. Le capitalisme classique de la première révolution industrielle a cédé la place durant les Trente Glorieuses en Occident à une forme social-démocratique ouvrant l’ère des transferts sociaux de l’Etat-Providence.
La mondialisation du tournant des années 1980 dans les démocraties occidentales lui a substitué un capitalisme dit méritocratique-libéral fondé sur la contraction des dépenses publiques, tandis que la Chine sous l’impulsion de Deng Xiaoping – et dans son sillage celle d’autres dictatures asiatiques – faisait le choix d’un capitalisme politique notablement plus efficace au vu de la croissance tout en restant étroitement soumis au contrôle de l’Etat.
Il n’y aurait pas d’alternative assène Branko Milanovic en dépit des tensions subsistant au sein de chaque système, de la relative concurrence entre eux et ce malgré l’amoralité de l’un comme de l’autre consistant à laisser se creuser les inégalités mondiales. Appartenir à la classe des nantis d’un pays développé offre les meilleures chances de perpétuer le modèle en place. Déjà y naître reste un privilège tout au long de la vie.
Quel avenir est donc offert aux habitants des pays pauvres ? L’alternative collective pour eux est de parvenir à rejoindre le mouvement aussi vite que possible. Pour les individus assez jeunes, un peu éduqués et audacieux elle est de franchir les barrières toujours plus hautes opposées à leur mobilité. Ces derniers sont prêts à risquer une immigration dangereuse et clandestine afin d’aider leurs familles et gagner une vie meilleure pour leurs enfants.