En attendant les vaccins

La pandémie Covid-19 marque une rupture de l’état du monde, une incertitude sur son devenir au-delà des politiques de relance. Cette crise sanitaire majeure provoque des réactions en chaîne sur les économies et les finances en général. Elle appauvrit les pays fragiles, creuse les inégalités, augmente le chômage, retarde les investissements productifs. Première touchée, vilipendée par la communauté internationale pour son manque de transparence du début la Chine est aussi la première à s’en relever. Depuis elle a joué du soft power en distribuant masques et matériel médical un peu partout. Elle n’en dépend pas moins des pays clients et fournisseurs pour gagner encore en compétitivité et se rapprocher toujours plus du PIB des Etats-Unis.
Cette pandémie change l’ordre des priorités internationales antérieures : le changement climatique avec son corollaire la transition énergétique, la rivalité sino-américaine renforcée par les accords de coopération entre dirigeants qui s’apprécient, le Chinois et le Russe, la permanence meurtrière des conflits du Moyen Orient et celle du terrorisme islamique. Elle révèle la faiblesse du monde occidental, surtout celle des pays européens(1) : plus atteints et moins réactifs, se croyant à l’abri par l’effet d’une politique sanitaire plus coûteuse qu’ailleurs mais en fait peu efficace, plus divisés et moins coopératifs au sein de l’UE. La fin du mandat du Président Trump sans rien changer à sa politique extérieure de retrait isolationniste, ni à sa vindicte à l’encontre de ses ennemis réels ou supposés, a échoué de peu sur sa réélection alors que rien n’avait entamé sa cote de popularité dans la base électorale républicaine.
Un regain d’intérêt se tourne vers l’Afrique émanant des anciennes puissances coloniales, de la Russie, de la Turquie et rejoignant la présence déjà longue de la Chine. A long terme (horizon 2063) l’Union Africaine qui réunit 54 Etats autour de 8 communautés économiques régionales vise à former des Etats-Unis d’Afrique. Elle a déjà adopté une ZLEC (Zone de Libre Echange Continentale) et s’oriente vers une convergence monétaire impliquant l’abandon du franc CFA des pays francophones. Les conflits à commencer par ceux des terroristes du Sahel n’en continuent pas moins à empoisonner les pays concernés et à nécessiter la présence d’importantes forces armées ou de maintien de la paix. Miraculeusement la première vague de la pandémie que l’on craignait dévastatrice pour ce continent l’a assez largement épargné.
Le classement 2018 de la France se stabilise : 3ème puissance militaire en Europe (16,46% du budget militaire) derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne, 6ème en PIB, 25ème en PIB/habitant en parité de pouvoir d’achat, 25ème en IDH (indice de développement humain), dette publique à 98,4% du PIB.
(1) La baisse de la démographie se poursuit : sur 38 pays listés, 36 ont un indice de fécondité compris entre 1,23 et 1,8, seuls la Turquie et le Kosovo (non significatif) atteignent celui de 2.
NB : Synthèse annuelle géopolitique et statistiques sur l’état du monde de cette collection. Elle s’arrête à mi-2019, tandis que par souci d’homogénéité et de cohérence sont retenus les chiffres 2018 en dollars pour les fiches statistiques allant jusqu’à 196 pays. Des vidéos accessibles par QR code (flashcode) ou liens vers Youtube complètent chacune des 7 synthèses régionales.

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  L'Année stratégique 2021 - Analyse des enjeux internationaux: Analyse des enjeux internationaux (2021)

  de Boniface, Pascal Boniface, Pascal (Directeur de publication)
  A. Colin
  ISBN : 9782200629489 ; 25,00 € ; 02/09/2020 ; 368 p. ; Broché

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