Le corbeau d'Oxford
de Faith Martin

critiqué par Shelton, le 4 décembre 2020
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Bien sympathique...
Passionné et presque spécialiste des autrices britanniques de romans policiers, il était normal qu’un jour je tombe sur un roman de Faith Martin que je ne connaissais pas du tout. Pourtant, cette femme écrit depuis 1993 mais tous ses romans ne sont pas traduits en langue française. Car même si je fréquente beaucoup ces autrices, je préfère le faire dans ma langue maternelle… Mon « amour » a des limites !

C’est donc ainsi que je me suis retrouvé dans un premier temps avec le roman « Le corbeau d’Oxford » de Faith Martin, première enquête de Loveday & Ryder, un polar publié chez Harper Collins…

Au début des années soixante, un homme riche et bien installé reçoit une série de lettres anonymes. Au départ, il aimerait en faire abstraction, mais la menace devient de plus en plus rude jusqu’au moment où son fils est directement menacé. Que doit-il faire ? Payer ? Non, seulement se racheter ! Mais de quoi ? Il n’en sait rien, il n’arrive pas à comprendre ce qu’il a bien pu commettre et envers qui… Il faudra donc qu’il fasse appel à la police ce qu’il ne souhaitait pas au départ…

C’est ainsi que nous pénétrons dans ce commissariat de police d’Oxford en 1960…

Ici, les hommes règnent sans partage car la seule femme est Trudy Loveday et encore elle n’a que 19 ans et elle est stagiaire ! Dire que ses collègues la méprisent est peu dire car au royaume de la misogynie incarnée, elle est bien seule et abandonnée même si un policier lui sourit de temps en temps… Pas le capitaine Jennings qui se demande bien pourquoi on lui a envoyé une femme dont il ne sait que faire… En attendant d’avoir une idée, il la fait patrouiller dans la ville…

En aucun cas, il ne veut la voir se mêler de cette affaire de lettres anonymes et c’est pour cela que lorsque le coroner Clément Ryder lui demande de l’aide il se dit que ce serait une occasion idéale pour se débarrasser au moins temporairement de cette Loveday bien inutile dans le commissariat…

Clément Ryder est un coroner bien particulier. Il fut un grand chirurgien spécialiste du cœur d’Oxford mais comme il se sait atteint de la maladie de Parkinson, il se reconvertit en coroner… Très précis et méticuleux, d’une compétence hors normes dès qu’il s’agit de termes médicaux, obstiné et têtu toujours à la recherche de la vérité et, surtout, ne supportant pas le mensonge devant lui lors des enquêtes… tout chez Ryder fait peur aux policiers et chacun est heureux de voir que c’est la jeune Loveday qui va s’y coller… « Ce n’est pas un cadeau » pensent-ils tous !

Mais les deux vont savoir se trouver : la jeune policière stagiaire est heureuse de se voir confier un véritable travail, éclaircir un dossier ancien et le vieux coroner découvre l’intelligence de Loveday et se dit que l’on pourrait bien en faire une excellente policière… D’autant plus que ce vieux dossier se révèle plus grave que prévu… Voire même avec des liens avec la « grande affaire » du commissariat !

Ce roman est bien construit avec deux histoires en parallèle avant de n’en former plus qu’une, les personnages sont bien décrits, construits et vivants. On a envie d’en savoir plus mais ce qui est livré est déjà bien supérieur à ce que nous offrent certains romanciers contemporains… Enfin, le style est agréable et la touche vintage (années soixante) est des plus plaisantes !

Certes, il ne s’agit pas d’un chef d’œuvre absolu mais d’un bon roman policier qui vient prendre sa place dans ma collection d’Agatha Christie ou Patricia Wentworth sans aucun doute !

A lire !