Enquête à huis clos dans un centre psychiatrique où l’on enferme une catégorie d’hommes et de femmes bien particulière : des futurologues, des prospectivistes, veilleurs stratégiques, rendus « fous », ou atteint par un burn-out sévère dans le cadre de leur travail et de ce qu’ils ont pu observer des changements à venir. « Normal Head », c’est ainsi que s’appelle ce lieu.
Adam Dearden, fraîchement débarqué à Normal Head se rend très vite compte que, certains éléments de confort mis à part, ce lieu pourrait s’assimiler à un camp de concentration spécialisé. Spécialisé dans la mise à l’écart de femmes et d’hommes qui se seraient approchés trop près de l’abîme, de l’abîme du futur.
Mais voilà qu’à peine arrivé on retrouve à la place d’un patient son poids en insectes vivants et grouillants : un bon 80 kg. Pas banal, on en conviendra.
Nous découvrirons page à page en compagnie d’Adam les spécificités de Normal Head, et ce n’est pas spécialement euphorisant !
»Une enquête a été diligentée. D’autres pays sont impliqués. Et pendant que cela se réglait, vous avez tout tenté pour vous suicider. Vous pouvez me dire à quoi vous pensiez alors ?
- Oh. » Le petit rire moqueur qu’Adam tenta de lâcher resta bloqué dans sa gorge. « C’était la solution de facilité. La chose à faire. Mon cauchemar était confirmé. Nous sommes désormais condamnés à ne plus avoir de conversation privée. C’est terminé. Nous ne serons plus jamais seuls. Nous ne serons plus jamais en position de nous dire que personne ne nous observe. Certains futuristes parlent de la singularité, ce moment où l’accélération du progrès technologique s’emballe. Comme un graphe ascendant qui deviendrait tout à coup une ligne droite verticale. Voyez ça comme une singularité de la surveillance. Un état duquel on ne peut pas revenir parce que c’est une fuite en avant, comme la masse critique d’un réacteur. »
Pas euphorisant, je l’ai déjà dit, il est donc nécessaire d’être en bonne forme psychologique pour lire Normal !
Tistou - - 68 ans - 13 septembre 2021 |