Disposer de son corps : Un droit encore à conquérir
de Daniel Borrillo

critiqué par Veneziano, le 19 décembre 2020
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
Un essai engagé sur la liberté corporelle
Cet essai envisage de manière renouvelée des thèmes qui méritent d'être étudiés et soumis à une réflexion soutenue et fine, comme la filiation, l'homoparentalité, la liberté de se vêtir, la prostitution, la pornographie. Ces sujets sont souvent caricaturées par un débat fermé par l'opposition de clichés doctrinaires dont les auteurs ne souhaitent pas vraiment débattre. Le fait qu'un enseignant-chercheur, soit un universitaire, en l'espèce en droit privé, s'en empare semble donc relever de la nécessité, afin de divulguer une méthode, un état des lieux de l'évolution du droit et des moeurs.
C'est en partir ce qu'il fait, mais il profite de cet écrit pour rédiger ce qui ressemble à une profession de foie engagée, fustigeant régulièrement l'extrême droite, la droite et la gauche conservatrice, ce qui suffit déjà à le positionner assurément. Et il s'avère que ce qu'il tente de démontrer va toujours dans le même sens, celui de ses proches choix, avec un seuil de recul qui ne paraît pas toujours suffisant à une analyse de ce type. Si cet ouvrage conserve le mérite d'agiter le bocal à idées sur des sujets qui nécessitent la discussion, il ne contribue pas toujours à les traiter de manière pleinement apaisée, et c'est bien dommage.