Le Domaine du Temps
de João Tordo

critiqué par Pucksimberg, le 27 décembre 2020
(Toulon - 45 ans)


La note:  étoiles
Un roman inégal
Le narrateur nous raconte tout un pan de son passé mystérieux au Domaine du Temps. Tout a commencé lorsque son père est décédé et que sa mère et sa sœur se sont retrouvées dans une situation financière très compliquée. Il avait donc accepté au plus vite une activité afin de protéger sa famille… C’est à l’agence MP qu’il a travaillé auprès de personnes qui conservent un certain secret au sujet du lieu. On obéit à des ordres sans trop savoir ce qui se cache derrière. Il y a Arthur, ce jardinier qui semble tout régenter, mais surtout Millhouse Pascal, un homme âgé qui reçoit des personnes au trouble passé et qui possède de nombreux dossiers que le narrateur va classer entre autres. Ce vieil homme a aussi trois petits-enfants qui viennent le week-end au manoir. Tout ce petit monde semble cacher des secrets auxquels le narrateur sera lié…

L’intérêt du roman repose évidemment dans l’élucidation de certains mystères. Le lecteur est curieux de connaître ce qui régit ce manoir, ce lieu secret dont nul ne connaît l’existence. On s’interroge aussi beaucoup sur le titre du roman, le nom de ce manoir. Ce lieu semble avoir un rôle très important. Les personnages sont suffisamment intrigants pour que le lecteur ait envie d’en savoir plus. Certains préjugés sont déconstruits à la lecture de ce roman. Les personnages ne se livrent pas rapidement et notre jugement sur eux évoluent. La première moitié de ce roman m’a beaucoup plu. Le roman s’annonçait comme ambitieux en s’attelant à des problématiques intéressantes. Le rythme de cette première était soutenu et les bases pour de sombres révélations étaient fixées. Puis vient la seconde moitié du roman avec le départ pour les Etats-Unis et là l’ennui a commencé à poindre. Cette partie tire en longueur, les découvertes faites ne m’ont pas semblé trépidantes et ne sont pas à la hauteur de l’ambition initiale.

Je pensais souvent à Carlos Ruiz Zafon au début avec cet univers étrange, ces non-dits, cette excitation du lecteur à vouloir comprendre ce qui est tu, par la suite me sont plutôt venus l’esprit les romans sympathiques reposant sur un sujet original, mais sans grandes qualités littéraires. Apparemment les critiques ont évoqué de grands auteurs comme Poe et Kafka au sujet de ce roman, comparaisons excessives à mes yeux. Il y a même des moments où certains rebondissements ou certaines réactions ont semblé illogiques ou peu crédibles, ce qui a gêné mon immersion dans ce roman. Quand on perçoit certains défauts, tout d’un coup on sort de l’histoire et on voit la technique de l’écrivain. Ces petits détails ont pénalisé ma lecture. L’écriture est simple, sans fioritures. L’univers étrange reste l’atout principal de ce roman.

J’avais pourtant beaucoup apprécié la première moitié du roman …