Tuer le fils
de Benoît Séverac

critiqué par Mimi62, le 5 janvier 2021
(Plaisance-du-Touch (31) - 71 ans)


La note:  étoiles
Un bon polar psychologique
Le meurtre découvert, les soupçons se portent sur le fils de celui qui a été assassiné.
Cela amène les enquêteurs à se pencher sur l'histoire de celui-ci/ Il venait de purger une peine de prison pour un crime à connotation raciste.
Ceci fait que la moitié du roman se déroule en prison au cours du récit du suspect, Matthieu, et permet de découvrir sa personnalité.
L'incompréhension du commissaire Jean-Pierre Cerisol se fait de plus en plus forte au fil de son enquête. Toutes ses pistes aboutissent à la responsabilité de Matthieu dans ce crime alors que l'approfondissement de la personnalité de Matthieu, notamment à travers le manuscrit de ce qu'il a écrit au cours des ateliers d'écriture en prison, le convainquent du contraire.
Le suivi de cette enquête est très agréable. L'écriture fluide y contribue, les personnages ont tous des personnalités intéressantes et même attachantes pour certaines.
Il ne s'agit pas ici d'un thriller, la violence est absente, pas de serial killer.
Le dénouement peut paraître un peu irréaliste pour certain mais si les mobiles de crimes se recoupent généralement, il en est aussi d'inattendus. Certains diront qu'ils ont vite trouver le coupable, mais une fois de plus, il me semble que dans un polar la solution n'est pas le principal, même si cela suscite une partie de l'intérêt. Il me semble que l'important est la recherche de la vérité et, sur ce plan, le déroulement de cette enquête est prenant.

Un des autres intérêts de ce livre est la narration de la relation père fils et de ses conséquences ainsi que le chemin parcouru par le fils tout au long de son emprisonnement.
Un bon polar à ranger dans la catégorie psychologique.
Un petit polar sans saveur ! 4 étoiles

Benoît Séverac (1966 - ) est un romancier et nouvelliste français. Il est auteur de littératures noire et policière, adulte et jeunesse.
"Tuer le fils" paraît en 2020 et reçoit de nombreux prix littéraires.

Matthieu Fabas vient de purger une peine de 13 ans de prison pour homicide homophobe.
Pourtant - dit-il - il n'a rien contre les homosexuels.
Un crime "gratuit" pour prouver à son père qu'il n'est pas une "fiotte", une "couille molle" ...
Le lendemain de sa sortie de prison, le père de Matthieu est retrouvé mort à son domicile.
Un crime déguisé en suicide conclura l'inspecteur Cérisol de la SRPJ de Versailles.
Pour l'inspecteur et ses 2 adjoints, il ne fait aucun doute sur le fait que le fils n'est pas étranger à cette mort.
L'enquête s'ouvre néanmoins, les preuves à charge s'additionnent, le sort de Matthieu Fabas semble scellé.

Un polar ennuyeux, sans saveur, où les clichés s'entassent (le père biker, néo-nazi, macho, ...)
Aucun suspense, le coupable est facile à démasquer.
Un roman articulé autour de la filiation, la relation père/fils et la symbolique renversée "tuer le père" .
C'est fade, peu écrit et sans grand intérêt.
Passez votre chemin !

Frunny - PARIS - 59 ans - 26 février 2022