Detox finance: Utile, positive, verte, durable : l'avenir de la finance
de Jean-Baptiste Bellon, Stéphane Voisin

critiqué par Colen8, le 14 janvier 2021
( - 83 ans)


La note:  étoiles
En avant vers de meilleures pratiques
Maintes fois la finance a déraillé en raison de ses modèles économétriques d’anticipation inadaptés à la situation réelle. En 2008 quand le monde aurait pu s’écrouler, des facteurs aggravants s’y sont ajoutés. Il y a eu l’ivresse des traders encouragés aux spéculations haute-fréquence illimitées en l’absence de régulation sur ces produits de fort rendement finalement toxiques, notamment la titrisation des subprimes. Ce sont bien entendu les contribuables qui ont réglé une addition salée sans qu’on leur demande leur avis.
Plusieurs facteurs contribuent à faire advenir une transformation mondiale de la société dans une direction doublement positive. Engagé dans une économie dite 3.0. ce mouvement essayerait en même temps de contenir la hausse des températures dans la limite de 2° préconisée par le GIEC. En voici quelques-uns :
- la prise de conscience des autorités jointe à celle d’ONG et de quelques institutionnels,
- les ODD(1) repris depuis les Accords de Paris de la COP21,
- les contraintes financières démesurées imposées par la transition écologique et énergétique,
- les aspirations légitimes agrégées par les réseaux sociaux de citoyens en quête de plus de sens, de bien-être partagé,
- l’intégration de valeurs extra-financières et/ou immatérielles à l’analyse des projets de développement dédiés aux biens communs naturels comme l’air par exemple,
- les indicateurs ESG(2) attachés à l’évaluation des investissements durables,
- les nombreuses plates-formes numériques, leurs algorithmes de renforcement d’impact, la sécurisation des transactions par les « blockchains ».
Ces facteurs favorisent l’apparition de systèmes très innovants se déclinant ensuite dans bien des directions que toutes les communautés peuvent s’approprier. Les auteurs les définissent par les génériques déjà bien connus avec la « chlorofinance » illustrée par le REDD+(3), avec la finance collaborative dont font partie le crowdfunding à plus ou moins large échelle ainsi que les crypto-monnaies à l’instar du bitcoin. De plus en plus de monde et de moyens portent ainsi l’espoir d’une finance redevenue utile et vertueuse.
(1) ODD : 17 Objectifs de Développement Durable affichés par les Nations Unies
(2) ESG : Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance
(3) REDD+ : Acronyme anglo-saxon pour la réduction de la déforestation et de la dégradation des forêts, dont on connait le pouvoir pour la réduction des gaz à effet de serre. L’agroforesterie à grande échelle pour financer les populations locales engagées dans la préservation de leur espace naturel en est une illustration.
Plate-forme d’information sur la finance durable : https://www.novethic.fr/finance-durable.html