Journal de guerre : Septembre 1939 - Janvier 1941
de Simone de Beauvoir

critiqué par Obriansp2, le 2 février 2021
( - 54 ans)


La note:  étoiles
Intéressant.
Le journal de guerre. C’est effectivement un journal écrit au jour le jour. Simone de Beauvoir possède une bonne plume et une très bonne mémoire. Ce livre retrace sa vie durant la seconde guerre mondiale. Un journal intéressant, l’auteure donne ses impressions et parle de son emploi du temps presque heure par heure. Elle écrit quand elle écrit, donc elle écrit qu’elle écrit, donc elle écrit qu’elle écrit dans son journal. Elle explique ses matinées, là où elle va boire son café, qui elle croise, où elle va déjeuner et avec qui. Quand elle va au cinéma, elle note ses critiques et ses impressions. Quand elle croise un ami, elle utilise au moins dix phrases pour parler de sa personne. Parfois pour un café, on a droit à plusieurs phrases. Comme elle explique quand elle écrit, quand son ami la quitte, elle écrit qu’elle écrit et après elle le décrit. Un jeu. L’histoire de sa vie. Sa trilogie concernant l’histoire de sa vie, ses mémoires de jeune fille bien rangée jusqu’à la force de l’âge, son histoire ne vient pas uniquement de ses souvenirs propres, mais elle a aussi utilisé ce carnet afin de détailler toute la complexité de sa vie. Par exemple, en 1940, l’heure de la mobilisation, le 2 septembre, elle accompagne Jean-Paul Sartre à la gare, le train pour 6h24, mais comme il n’y a pas d’autres conscrits sur le quai de la gare à cette heure-là, ils décident d’aller boire un café et Jean-Paul Sartre partira plus tard, avec le train de 7h50. Comme c’est précis. La force de l’âge sort chez Gallimard en 1960. Vingt ans s’écoulent et elle se souvient encore à quelle heure Jean-Paul Sartre a quitté Paris pour rejoindre la drôle de guerre. Des souvenirs vivaces. Une mémoire vive. Concernant la critique. Un exemple : le couple allait danser à la Coupole et se faisait passer pour des américains. Apparemment, ils s’amusaient aux déguisements pour fréquenter ce qu’ils méprisaient. Mais à la Coupole, aussi à cette époque, c’était juste un dancing. Raconter, inventer, narrer ; un mépris certains pour leurs propres valeurs et propres lieux de villégiatures. Se moquer de sa propre existence, cette essence reste effectivement le moteur principal du mouvement existentialiste.