Le liseur de Bernhard Schlink

Le liseur de Bernhard Schlink
(Der Vorleser)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Sirocco, le 31 juillet 2000 (Lillois, Inscrite le 12 septembre 2000, 50 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 40 avis)
Cote pondérée : 8 étoiles (109ème position).
Visites : 27 446  (depuis Novembre 2007)

Une histoire poignante

L'Allemagne dans l’immédiate après-guerre. Un adolescent tombe amoureux d'une femme de 30 ans, modeste employée à la compagnie des tramways.
Amour réciproque, hors du commun, qui captive. Mais vite des questions se posent : qui est cette femme ? Certaines de ses attitudes sont étranges, inattendues, on sent que des éléments de l'histoire manquent pour la comprendre. Pourquoi disparaît-elle subitement sans donner d’explication au jeune homme ? Il la retrouvera cependant, beaucoup plus tard, et découvrira son horrible secret. Ce premier amour le conduira très loin dans sa quête de la vérité, de la compréhension des êtres. Rien n'est simple !

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8 étoiles

Critique de Antoinel (, Inscrit le 23 novembre 2021, 70 ans) - 25 novembre 2021

Ce magnifique livre nous ouvre une fenêtre qui ne peut être refermée . Histoire singulière d'amour, histoire singulière de haine et de racisme sur la déportation. Les contemporains historiques sont-ils tous responsables d'avoir laissé faire. A lire pour le sujet et pour la belle écriture.

Un sommet dans l'oeuvre de Schlink.

9 étoiles

Critique de Sotelo (Sèvres, Inscrit le 25 mars 2013, 41 ans) - 2 octobre 2020

Bernhard Schlink, comme tous les Allemands de sa génération, n'a eu de cesse d'être hanté par la Seconde Guerre Mondiale et ses répercussions sur les nouvelles générations. Comment accepter l'innommable commis par la génération de ses propres parents et comment se projeter vers l'avenir avec un tel poids ? C'est un sujet passionnant et la thématique majeure de l'oeuvre de Schlink, présente dans plusieurs de ses ouvrages. "Le liseur" est le roman le plus renommé de Schlink et il le mérite amplement. L'amour se mêle ici à l'Histoire, et vient questionner avec une infinie délicatesse ce choc des générations, cette incompréhension entre deux Allemagnes si différentes. Mikaël est un protagoniste auquel il est facile de s'identifier, car son incompréhension, ses doutes, ses sentiments ambivalents et à fleur de peau, le lecteur les ressent tout aussi fortement, grâce à cette écriture à la première personne si efficace. "Le liseur" est un grand roman, car en plus d'être remarquablement écrit, il questionne le lecteur : le monde n'est pas tout blanc ou tout noir, il est infiniment plus complexe que ça, et chacun peut, à un moment ou à un autre, être confronté à ce dilemme si cornélien : peut-on continuer à aimer quelqu'un qui a commis l'inimaginable ? Un immense roman.

La culpabilité sous toutes ses formes (ou presque)

8 étoiles

Critique de Loic3544 (Liffré (35), Inscrit le 1 décembre 2007, 46 ans) - 13 mars 2015

Un roman à part. C'est très difficile d'en parler. Le début est assez déroutant : l'histoire, en tout cas la manière dont elle se met en place parait assez peu réaliste. Le livre questionne. Sur la culpabilité, la honte, la manière dont on se voit, dont les autres nous perçoivent. Sur la conséquence de nos actes et sur cette question si simple : "Qu'auriez-vous fait à ma place ?"
Une question à laquelle il est toujours difficile de répondre et qui permet de relativiser certaines choses, et qui, en même temps, ne doit pas faire oublier ce qui a été fait.
Mais toutes ces questions, toutes ces réflexions auxquelles mènent ce roman le font aussi un peu sombrer. On n'arrive pas à s'attacher aux personnages, on se laisse porter par une écriture simple, mais il est difficile de vraiment rentrer dans l'histoire.
Malgré tout, le côté assez court du livre et son traitement d'une période très difficile de l'Histoire ainsi que les thèmes qu'il aborde en font un livre à lire.

Juger et comprendre?

8 étoiles

Critique de Paofaia (Moorea, Inscrite le 14 mai 2010, - ans) - 21 décembre 2013

Il m'apparait difficile de parler de ce livre sans en dévoiler l'intrigue ( mais je vois que cela a déjà été fait dans certaines critiques!) Et sans reprendre du texte même quelques thèmes de réflexion.
C'est un roman sous forme de récit à la première personne, divisé en trois parties.

Dans la première partie, dans l'Allemagne des années 60, Mikaël, 15 ans, rencontre par hasard Hanna, qui a vingt ans de plus que lui. Ce sera avec elle que se fera son initiation à la sexualité , au plaisir, et même à la passion, puisque cet amour ne le quittera jamais. Pendant cette période va débuter aussi pour Mikaël sa "carrière" de "liseur", et il va passer des heures à lire à haute voix pour Hanna. Et puis, un jour, celle ci disparait sans explication.

Deuxième partie de ce récit: Mikaël est étudiant en droit.
" J'ai revu Hanna en cour d'assises. Ce n'était pas le premier de procès sur les camps de concentration, ni l'un des plus grands.."
Hanna est accusée, avec d'autres, d'avoir laissé mourir des prisonnières d'un camp de concentration dans laquelle elle était gardienne, dans l'incendie d'une église, après les y avoir enfermées.
En fait, Hanna a réellement des circonstances atténuantes , mais elle se défend bien mal, car non seulement elle n'osera jamais les avouer, mais en plus elle se permet de mettre sans arrêt ses juges devant la vraie question: " qu'auriez-vous fait à ma place?"

Cette deuxième partie est cruciale pour le sujet même de ce livre, la réflexion de l'auteur, allemand né en 1945 , sur la génération qui l'a précédé.:

Elucidation! L'élucidation du passé! Nous considérions qu'en participant à ce séminaire, nous étions à l'avant-garde dans ce nécessaire travail. Ouvrant toutes grandes les fenêtres, nous faisions entrer l'air , le vent qui balaierait enfin la poussière que la société avait laissée recouvrir les horreurs du passé. Nous faisions en sorte qu'on respire et qu'on voie. Nous non plus, nous ne misions pas sur la science juridique. Il était clair à nos yeux qu'il fallait condamner. Et tout aussi clair que la condamnation de tel ou tel gardien ou bourreau des camps n'était que l'aspect extérieur du problème. Sur le banc des accusés, nous mettions la génération qui s'était servie de ces gardiens et de ces bourreaux, ou qui ne les avait pas empêchés d'agir , ou qui ne les avait pas rejetés, au moins , quand elle l'avait dû, après 1945: c'est elle que nous condamnions, par une procédure d'élucidation du passé, à la honte....
Nous, les étudiants de ce séminaire, nous développâmes une forte conscience de groupe. Nous du "séminaire sur les camps": ce fut d'abord les autres étudiants qui nous appelèrent ainsi, puis nous-mêmes. Car ce que nous faisions n'intéressait pas les autres; beaucoup trouvaient cela étrange, et plus d'un carrément odieux. Je pense aujourd'hui que le zèle que nous mettions à découvrir l'horreur et à la faire connaître aux autres avait effectivement quelque chose d'odieux........

....En même temps, je me demande, et je commençais déjà à me demander à l'époque, ce que devait, ce que doit faire en vérité ma génération , celle de gens vivant à une époque ultérieure, des informations sur les atrocités de l'extermination des Juifs.
Nous ne devons pas nous imaginer comprendre ce qui est inconcevable; nous n'avons pas le droit de comparer ce qui échappe à toute comparaison; nous n'avons pas le droit de questionner, car celui qui le fait, même s'il ne met pas les atrocités en doute, en fait néanmoins un objet de communication, au lieu de le prendre comme une chose devant laquelle on ne peut que s'imposer le silence de l'horreur, de la honte et de la culpabilité. Est ce que nous n'avons qu'à nous imposer le silence de l'horreur, de la honte et de la culpabilité? A quelle fin et jusqu'à quel terme? Non que le zèle qui m'ait poussé à participer à ce séminaire, pour affronter et élucider le passé, se soit tout simplement perdu au cours du procès. Mais enfin l'on condamnait et châtiait quelques rares individus, tandis que nous, la génération suivante, nous nous renfermions dans le silence de l'horreur, de la honte et de la culpabilité: et voilà, c'était tout?


Juger des étrangers est déjà bien difficile. Mais juger quelqu'un que l'on aime toujours...
" Je voulais à la fois comprendre et condamner le crime d'Hanna. Mais il était trop horrible pour cela. Lorsque je tentais de le comprendre, j'avais le sentiment de ne plus le condamner comme il méritait effectivement de l'être. Lorsque je le condamnais comme il le méritait, il n'y avait plus de place pour la compréhension. Mais en même temps, je voulais comprendre Hanna; ne pas la comprendre signifiait la trahir une fois de plus. Je ne m'en suis pas sorti. Je voulais assumer les deux, la compréhension et la condamnation. Mais les deux ensemble, ça n'allait pas.

La troisième partie du livre suit le parcours de Mikaël qui a compris une chose, son impossibilité d'être juge.
Hanna, il ne peut l'oublier. Il ne va pas la voir en prison, il ne lui écrit pas , mais il a compris ce qui a été à l'origine de ses actes, ce qui lui a, en quelque sorte, imposé un tel destin. Et il lui envoie, tout au long de ces années de prison, des cassettes de lectures enregistrées.Jusqu'au jour où ils se reverront une dernière fois.


Roman (?)très intéressant, et intelligente façon de faire réfléchir à la culpabilité et à ses limites au fil du temps, à l'expiation, la rédemption toujours possible, à la justice et à ses limites.

Bon livre

7 étoiles

Critique de Falgo (Lentilly, Inscrit le 30 mai 2008, 85 ans) - 14 juillet 2013

Cela commence comme l'éducation sentimentale d'un jeune homme qui rencontre une femme plus âgée que lui. Cette première partie est décrite avec finesse et beaucoup de sensibilité. On sent bien que quelques éléments détonnent un peu: inexplicables réactions, comportements étranges. Ce sont les pistes qui vont se concrétiser dans les deuxième et troisième parties, consacrées au suivi d'un procès sur le nazisme. Là l'auteur se livre à une réflexion sur les réactions et les sentiments de la seconde génération allemande (les enfants de ceux qui ont connu le nazisme). Je n'ai pas trouvé ces pages d'une grande originalité, n'ayant que peu de penchant à suivre la piste sentimentale que suggère le texte. Il reste un livre de grande qualité, à l'écriture serrée et fluide à la fois qui procure un grand plaisir de lecture.

La génération d'après..

10 étoiles

Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 22 août 2012

La très exaltante première partie nous conte les premiers émois amoureux d'un jeune ado de 15 ans avec une femme de 35 ans dont il ne connait pas le passé et qui disparait sans laisser d'adresse.. Cette relation murit le jeune homme qui se sent plus fort, plus intelligent et bien mieux dans sa peau.. Les relations féminines qui lui succéderont ne seront que déception et échec..

Ensuite vient la description du procès puisqu'il se révèle que cette jeune femme avait un passé "nazi".. Là, le héros du livre qui fait des études de droit et qui y assiste à la demande de ses professeurs prend beaucoup de distance par rapport à cette femme qu'il reconnait soudainement et qu'il a aimée plus que tout..
"Je ne ressens rien..." dira-t-il à plusieurs reprises.. C'est cette partie "judiciaire" la plus décevante du livre, ce manque d'émotion par rapport à la première partie où il nous avait habitué à tout autre chose..

Connaissant mieux la jeune femme que les jurés du procès, il aurait pu la sauver, mais il laisse la justice la condamner à la peine maximum.. Il comprend qu'elle préfère la condamnation plutôt que la découverte d'un secret dont elle a honte ... Mais il lui laisse la responsabilité de son choix..

Toutes les années de prison, il lui enverra des cassettes sur lesquelles il aura pris soin d'enregistrer des textes, les siens ou ceux d'auteurs connus. Mais jamais il ne lui écrira le moindre mot alors que chaque jour, elle attend impatiemment un courrier..

C'est peut-être cette absence de "reconnaissance"de la part de cet homme qu'elle appellera jusqu'au bout "garçon" qui expliquera son geste final...

Un livre qui ne laisse pas indifférent et dont on se souviendra.. Comment cette génération "d'après le nazisme" juge leurs parents..

Les raisons cachées de nos actes

6 étoiles

Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 18 mars 2012

Le narrateur est dans l’introspection et cherche à comprendre à la fois ses sentiments et les actions des autres. Il le fait sur un ton à la fois grave et léger.

Il s’agit du récit d’une vie qui commence avec la passion d’un l’amour adolescent. Puis, vient l’étonnement d’avoir pu aimer une nazie que rien ne distingue des autres et le refuge dans le passé pour essayer de le comprendre. On constate aussi le vague ennui de la vie adulte du narrateur avec des aventures de passage après un mariage décevant. Rien ne compense l’odeur des premiers émois. Il baigne aussi dans le léger remord de ne pas avoir fait plus pour aider Hanna ou s’impliquer dans ses autres relations ? Et il passe à autre chose, ... et nous aussi.

IF-0312-3856

Ok

8 étoiles

Critique de Liki0da (, Inscrite le 26 avril 2011, 30 ans) - 26 février 2012

J'ai d'abord vu le film, ce qui doit sûrement fausser mon jugement sur ce roman, et j'ai d'ailleurs trouvé que le film avait bonifié l'histoire.

La deuxième partie, c'est à dire le procès, et "la fin de vie" d'Hanna, a été pour moi trop longue et ... sans vie (la partie du procès surtout). Michael m'a semblé être dépourvu d'émotions, un peu trop ... professionnel finalement. Même pas malheureux, juste endormi. Est-ce que c'est ça la réaction face au crime de guerre ? L'anesthésie comme il dit ?

Par contre le thème, et le 'dénouement' m'ont retournée. J'ai tendance à toujours vouloir me mettre pour ou contre les actions des personnages, et là ... je ne sais pas ce que je dois penser. Est-ce qu'Hanna méritait qu'on lui mette tout sur le dos alors qu'elle a été rongée de culpabilité durant toute sa vie ? Pourquoi Michael n'a-t-il rien dit ? C'est vraiment déchirant pour le lecteur un peu .. trop "généreux" comme moi qui a toujours envie de pardonner toutes ses fautes à un personnage appréciable. (Est-ce qu'Hanna est appréciable d'ailleurs ?) Et du coup on en revient à l'éternel problème de l'après holocauste... Aïe aïe aïe. De quoi réfléchir durant des heures.

Je pense qu'il reste quelque chose de ce roman, une fois qu'on l'a terminé et après. Pour moi c'était un mal être dérangeant et beaucoup de questionnement...

Encore un

8 étoiles

Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 28 juin 2011

Encore un récit portant sur l'Holocauste, thème indémodable. Celui-ci a pour petite originalité de se dérouler dans les années 60. Durant le premier tiers du livre rien ne laisse penser que va être évoqué plus loin cette partie de l'histoire, bien que le récit se déroule en Allemagne.
Nous sommes en présence d'un couple d'amants, réunis par le désir et éloignés par l'âge. La jeune femme aura parfois un comportement étrange, obligeant son compagnon à se soumettre et ne rien dire. C'est bien plus tard que nous en apprendrons la cause, et c'est ce qui fait toute la surprise et le charme de cette lecture. Quand tout s'éclaire, nous ne pouvons être que plus admiratif sur le talent de simple conteur de Bernhard Schlink, qui porte un regard peu subjectif sur les crimes commis durant ces tristes années.

Le tout tient la route jusqu'à la fin, le style est simple mais très agréable à lire. Impossible de ne pas se poser de questions à sa lecture sur la culpabilité, la rédemption... Et encore plus impossible, trouver des réponses.

le mystère de l'autre

8 étoiles

Critique de Jaimeoupas (Saint gratien, Inscrite le 4 octobre 2010, 52 ans) - 4 octobre 2010

Connait-on vraiment ceux dont on tombe amoureux ?

Face au nazisme quelle peut être la part de soi qui a participé à ces atrocités?

Comment vivent ceux qui ont participé à cela ?

Un livre, bien construit, troublant sur une femme happée par le nazisme et raconté par un homme qui a été amoureux d'elle.

Très belle histoire, mais...

7 étoiles

Critique de Lyarel (, Inscrite le 4 octobre 2010, 28 ans) - 4 octobre 2010

Je tiens à préciser que je suis en 2nde, et je viens juste de finir "Le liseur", qu'on devait lire en Francais.
Je trouve que cette histoire est très belle (j'ai toujours eu un faible pour les histoires d'amour), mais je trouve qu'elle manque beaucoup de chaleur, que c'est trop analysé. Je trouve aussi qu'elle traîne beaucoup, et le narrateur tient trop à expliquer ses émotions dans tous les détails. Et puis, il faut avouer que ce n'est pas mon style de livre.

J'avoue, j'ai pleuré.

10 étoiles

Critique de Ploumousse (, Inscrite le 28 avril 2010, 41 ans) - 15 juin 2010

On ne peut pas rester insensible à ce roman tant il est captivant et bouleversant. Et, pour une fois, j'ai aimé l'adaptation cinématographique car l'histoire a été magnifiquement interprétée par les acteurs (Kate Winslet mérite amplement son oscar). C'est un livre qui vous reste en tête pendant de nombreux jours, et qui fait beaucoup réfléchir.

« Qu'est-ce que vous auriez fait ? »

8 étoiles

Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 7 mai 2010

La lecture des (très nombreuses) critiques sur Internet souligne le succès de ce livre, la variété des sentiments qu’il suscite et surtout la diversité des questions, toutes difficiles, qu’il aborde sous un format relativement court : la responsabilité, la culpabilité, le respect, la morale, le droit, le courage, le pardon, la rédemption. Sa force est précisément de ne pas y apporter de réponse définitive.

Pour beaucoup, ce livre porte d’abord sur le nazisme, la responsabilité et la culpabilité de ceux qui ont participé aux crimes du régime. Le personnage d’Hannah est l’occasion d’éviter les images simplistes sur les méchants tortionnaires.
De façon plus profonde, c’est un libre sur le difficile positionnement des enfants de la « génération Hitler ». Avons-nous une responsabilité collective pour les crimes posés contre l'humanité par les générations qui nous ont précédé ?
Mais réduire Le liseur à la question du nazisme, c’est le réduire à sa deuxième partie.

Le liseur c’est aussi dans sa première partie un très beau roman d’amour, une évocation sobre et sensuelle de la beauté du corps, une exaltation de l’amour physique dans sa plénitude. On est bien loin des couvertures sordides de magazine porno ! A faire lire aux adolescents pour les aider à mettre des mots sur ce désir souvent difficile à contrôler et à expliquer ?

Le liseur c’est aussi le drame de l’illettrisme, la vulnérabilité de celui qui ne sait ni lire ni écrire, désespéré qu’il est d’éviter la honte de sa condition d'analphabète.

Et je voudrais enfin rendre justice au narrateur que certains qualifient de froid ou de lâche. A mes yeux, Michaël a fait une rencontre qui a marqué et bouleversé sa vie entière sans rémission, a éprouvé trop jeune une passion trop forte (voir le chapitre 1 de la 2ème partie). Ces souvenirs jamais surmontés, ces promesses et espoirs non tenus par la vie l’ont stérilisé sur le plan affectif. C’est dérangeant, ça paraît presque trop mais c’est bien là à mes yeux une des clés du personnage.
Ajoutez à cela une fin particulièrement bouleversante et ces destins détruits laissent un goût de cendres dans la bouche.

A lire pour réfléchir et pour souffrir avec les deux héros.

ça prend aux tripes !

10 étoiles

Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 30 avril 2010

Que dire d'autre sur ce roman ?
Un premier GRAND Amour pendant la guerre dans une Allemagne nazie .
Malgré le lourd passé de cette femme ; notre jeune héros restera _ à tout jamais - marqué au fer rouge - par ce puissant Amour.
A lire..... c'est un classique !

Le premier livre de ma maturité littéraire...

10 étoiles

Critique de Rouchka1344 (, Inscrite le 31 août 2009, 34 ans) - 22 mars 2010

On me l'a offert il y a 3 ans et ce fut le premier livre sérieux que j'ai lu et qui n'était pas un roman pour adolescent ni un livre de fantaisy comme j'avais l'habitude de lire! Ce livre m'a bouleversé, m'a retourné comme jamais ! Avec lui j'ai appris que les livres "d'adultes" racontaient autant de belles histoires que les livres un peu plus légers!
Cette histoire entre ce jeune adolescent et cette femme est très belle, ponctuée par la poésie du narrateur (l'adolescent devenu adulte)! Tout ceci sur le fond de procès sur les crimes des nazis à l'encontre des juifs!
Une très belle découverte et un grand remerciement à la personne qui un jour m'a dit: "Lis le !".

La génération d'après

7 étoiles

Critique de Alexnoc (Carignan, Inscrite le 6 septembre 2005, 45 ans) - 22 février 2010

Je viens d'achever ce roman, sur lequel je suis tombée un peu par hasard.

L'histoire de Mickaël, quinze ans, qui tombe amoureux d'une séduisante trentenaire parait d'abord un peu obscure. Puis progressivement, le mystère qui entoure le passé d'Hanna rattrape celle-ci, et le roman dévie sur la confrontation entre la génération allemande qui a vécu et participé à l'holocauste, et celle d'après, qui essaie de comprendre ou qui condamne.

Le mélange de sentiments que vit le narrateur : l'amour, la culpabilité, le besoin de savoir et de comprendre, est très bien exposé. Mais comme souvent dans la littérature allemande, le rythme est à mon goût un peu lent.

A lire tout de même.

Mon premier amour

10 étoiles

Critique de Thorpedo (, Inscrit le 22 octobre 2009, 45 ans) - 25 janvier 2010

C'est le premier livre que j'ai lu de moi même, et avec plaisir. J'avais 14 ans et j'étais encore réfractaire à la lecture que je trouvais inutilement contraignante....j'ai changé d'avis. C'est une belle histoire, il y a ce qu'il faut d'intrigue, de rebondissements et de sentiments. Schlink écrit très bien. C'est la plus belle histoire d'amour qui m'ait été donnée de lire. 5/5

...

5 étoiles

Critique de Tothony (, Inscrit le 6 décembre 2009, 32 ans) - 19 décembre 2009

J'ai trouvé l'histoire absolument originale, très bien trouvée, la preuve qu'on peut encore s'inspirer de cette période de l'Histoire en faisant quelque chose d'original. Cependant, j'ai trouvé le style lourd, très lourd. Beaucoup de répétitions dans certains passages, des choses très désagréables à lire parfois.

Secrets et blessures intimes

10 étoiles

Critique de Paquerette01 (Chambly, Inscrite le 11 juillet 2008, 53 ans) - 1 décembre 2009

Ce roman est une histoire d'amour initiatique originale entre Hanna, femme d'une trentaine d'années et Michaël, adolescent.
Leur rupture n'aura pas plus d'explication que le début de leur histoire.
Ces deux êtres se retrouveront des années plus tard dans un contexte judiciaire ou Hanna est jugée.
C'est l'histoire de deux êtres profondément marqués de cette liaison, qui se retrouvent, qui se comprennent et qui se réapproprient leur histoire à la lumière d'élémens nouveaux.
C'est un roman plein de sensibilité avec une analyse psychologique très fines des personnages, qui parvient très bien à dépeindre et à "réhumaniser" le boureau.
Coupable certes, c'est indéniable mais l'auteur a tenté avec brio de nous expliquer la fragilité du personnage, ses blessures intimes qui explique les actes de barbarie d'Hanna.
C'est un roman plein de sensibilité qui nous décrit le sentiment de culbabilité amoureux.
J'ai beaucoup aimé ce roman et la destinée tragique de ces deux êtres m'a parfois émue puis finalement réellement bouleversée.

Un bon roman.

8 étoiles

Critique de Soldatdeplomb4 (Nancy, Inscrit le 28 février 2008, 35 ans) - 4 novembre 2009

Avec son style simple et efficace, Bernard Schlink a su me procurer un réel moment de plaisir à la lecture, malgré des personnages parfois un peu plats (en particulier le narrateur ). Le tout est efficace et se lit avec facilité. Mieux il se dévore.

Cependant, s'il faut déplorer quelquechose, c'est quelques lourdeurs, notamment dans les monologues intérieurs du héros: je pense aux enchainements de questions répétitives qu'il se pose.

Se pencher sur les bourreaux de la seconde guerre mondiale de cette façon me paraît une excellente idée. C'est une approche utile, qui démontre que ce qu'Hannah a fait, on a tous le potentiel pour le faire. J'ai beaucoup aimé le passage où le héros est au séminaire, et qu'il avoue agir avec zèle car il se sent utile et nécessaire. Ne tombe-t-il pas dans les mêmes travers que ceux qui ont suivi l'engouement nazi???

un chouette petit bouquin

6 étoiles

Critique de CptNemo (Paris, Inscrit le 18 juin 2001, 50 ans) - 21 janvier 2009

Un jeune homme de 15 ans tombe amoureux d'une femme de 35. Il prend l'habitude de lui faire la lecture. Puis la femme disparait. Il la retrouvera des années plus tard, au banc des accusés dans un procès ayant trait au nazisme et découvrira le secret qui a marqué la destinée de cette femme.

J'ai trouvé l'histoire simple, belle et attachante mais j'ai eu un peu de mal avec les personnages, plutôt en creux et manquant étrangement de charisme. Le style est agréable mais avec quand même quelque lourdeur sur certain passage.

Un roman que j'ai trouvé agréable à lire sur le coup mais que j'oublierai sans doute assez vite car il manque le petit quelque chose qui fait les grands livres.

Belle et triste histoire

8 étoiles

Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 6 janvier 2009

Je tenais absolument à lire le livre avant d’aller voir le film au cinéma et je pense que ma résolution a amplement valu le détour. C’est la première fois que je lis un roman qui aborde la deuxième guerre sous l’angle des bourreaux des camps de concentration, et je pense que l’auteur le fait ici de manière tout à fait remarquable. Je n’ai rien à ajouter à la critique d’Oxymore; cette femme nazie que l’on nous présente sous les traits d’une blonde et douce petite poinçonneuse de tickets de tramway est incontestablement l’aspect le plus fort du roman. C’est un livre qui fait beaucoup réfléchir sur des côtés de l’histoire sur lesquels on a tendance à s’attarder un peu moins lorsqu’on parle de la deuxième guerre…

Bouleversant !

10 étoiles

Critique de Ju-0510 (, Inscrite le 5 novembre 2008, 31 ans) - 5 novembre 2008

Wow !
J'ai acheté ce livre ce matin, un peu à l'aveuglette.
J'en avais déjà entendu parler, et au début de l'année, ma professeur de Français nous avait donné une liste de livres qu'il serait bon de connaître, et il était dedans.
J'ai commencé à le lire en début d'après midi, vers 13h30. J'ai tout de suite été plongée dans ce livre, et je ne pouvais tout simplement plus m'arrêter ! Je l'ai lu d'une traite, sans m'ennuyer une seconde !
L'histoire de cette femme, prête à tout pour ne pas dévoiler *********, et de ce jeune homme, racontant son passé, ses doutes, son amour, ses peurs...
J'ai vraiment adoré !
Chapeau bas Mr. Schlink pour ce roman !!!!

superbe roman d 'amour et de culpabilité

9 étoiles

Critique de Francesco (Bruxelles, Inscrit le 16 février 2001, 79 ans) - 19 octobre 2008

Magnique cette histoire d'une initiation amoureuse entre un adolescent et une femme mûre qui disparaît un jour sans laisser de traces mais l ' amoureux lecteur découvrira son passé accablant sous le régime nazi..
Bouleversant et très attachant

La monstruosité aux deux visages

7 étoiles

Critique de Oxymore (Nantes, Inscrit le 25 mars 2005, 52 ans) - 9 avril 2007

Je viens de le terminer et j'avoue avoir beaucoup aimé ce qui semble être une vérité vécue par Schlink.
La puissance de ce livre réside à mon sens dans le fait qu'il dévoile le côté humain de la monstruosité; c'est d'ailleurs pourquoi il rejoint en ce sens Les bienveillantes de Littell même si son contenu est différemment abordé.
Comment en effet considérer l'amour de Michaël Berg envers Hanna ? Si la monstruosité avait un visage, tout serait plus facile mais, et là est le problème, Hanna a endossé le rôle de cette amante au visage angélique, petite poinçonneuse de tramway qui sentait bon la glycine et le parfum suave du bain.
Encore une fois, ce livre nous montre combien il est difficile de condamner à postériori des sentiments autrefois vierges de tout regard accusateur; la dualité des sentiments est terrible lors du procès d'Hanna. Comment accepter d'être encore habité de l'amour de cette femme qu'on a perdu alors que l'on condamne avec horreur ce qu'elle fut autrefois ?

Le liseur est un très beau livre qui délivre un message essentiel et qui tente de faire accepter le poids du passé aux jeunes générations (allemandes notamment). Longtemps les parents ont eu du mal à s'affranchir de l'horreur qu'ont commises (de près ou de loin) leurs ainés; Le liseur tente ainsi de faire comprendre à quel point rien n'était facile alors et que l'horreur et la monstruosité se cachaient bien souvent sous la parure rassurante de Mr et Mme tout-le-monde....ou d'une petite poinçonneuse de tramway.

La lecture et la haine : quel rapport?

7 étoiles

Critique de Antiphon77 (Hainaut, Inscrit le 11 janvier 2006, 47 ans) - 1 avril 2007

"Je voulais à la fois comprendre et condamner la crime d'Hanna. Mais il était trop horrible pour cela. Lorsque je tentais de le comprendre, j'avais le sentiment de ne plus le condamner comme il méritait effectivement de l'être. Lorsque je le condamnais comme il le méritait, il n'y avait plus de place pour la compréhension. Mais en même temps je voulais comprendre Hanna; ne pas la comprendre signifiait la trahir une fois de plus. Je ne m'en suis pas sorti. Je voulais assumer les deux, la compréhension et la condamnation. Mais les deux ensemble, cela n'allait pas."

une histoire d'amour....

7 étoiles

Critique de Cracotte (, Inscrite le 26 décembre 2006, 48 ans) - 8 janvier 2007

Le roman développe une histoire d'amour entre un jeune homme et une femme plus âgée.

L'histoire est simple et belle. Il lui lit des écrits littéraires, il l'aime tout simplement. Elle aime qu'il lui fasse la lecture, sa compagnie. Et soudain, un matin sans savoir pourquoi, leur histoire s'arrête....


Une agréable surprise

9 étoiles

Critique de FightingIntellectual (Montréal, Inscrit le 12 mars 2004, 42 ans) - 31 décembre 2006

Acheté par ma douce moitié après que je lui ai fait la lecture d'une nouvelle de Lovecraft à voix haute, je ne m'attendais pas à grand chose de ce roman de Bernhard Schlink...je ne m'attendais à rien et j'ai tout eu! Un roman autant intéressant sur un point de vue stylistique, qu'éthique et même historique.

Il est de ces petits joyaux qui se bâtissent à l'entour d'idées simples. C'est une de ces idées qui a créé 'Le liseur'. Un roman passionné, cependant enfermé dans la stylistique froide de l'Allemagne contemporaine qui me rappelle un rien Peter Handke et les films de Fassbinder. Michaël et Hanna vivent une relation faite de silences et doutes réciproques, mais cependant unis, consciemment, dans l'amour de la littérature, et inconsciemment , comme ils le découvriront, par leur nationalité et leur héritage face au nazisme.

C'est une des rares oeuvres d'art qui attaque de front les contre-coups directs du nazisme sur le peuple allemand, le peuple 'agresseur' lors de la deuxième guerre mondiale et Schlink en construit une perspective temporelle a l'aide de la relation entre Hannah, impliquée dans cette guerre, et Michaël, comme représentant la deuxième génération d'allemands des lendemains de la guerre.

Deux êtres que tout sépare, qui se retrouvent dans un passé commun à l'aide de la lecture...de quoi vous donner le goût de lire non? Une oeuvre que je vois très bien être canonisée académiquement et passer l'oeuvre du temps.

Bouleversant

10 étoiles

Critique de Soili (, Inscrit le 28 mars 2005, 52 ans) - 2 septembre 2006

Un livre bouleversant qui nous plonge dans l'univers de l'après guerre en Allemagne, le sentiment de culpabilité..... Un livre aussi sur la nature humaine, sur toutes les petites lâchetés que n'importe qui peut commettre.
Comment essayer de comprendre une personne sans pour autant l'excuser pour des actes terribles. Un livre dérangeant et passionnant car il nous fait nous poser des questions sur notre nature profonde ou comment rendre quelqu'un d'inhumain humain et inversement !!!

Un livre très puissant que je conseille à tous , y compris ceux que cette période n'intéresse pas outre mesure.

Une découverte

10 étoiles

Critique de Ninon (Namur, Inscrite le 11 avril 2004, 71 ans) - 26 avril 2005

Si ce n'est déjà fait, lisez ce livre, cette histoire forte du premier amour d'un adolescent qui déterminera ses relations d'adulte, ce récit bouleversant qui nous interroge sur le nazisme, l'après guerre en Allemagne...... sur l'extraordinaire puissance de la lecture....

Merveilleux livre

9 étoiles

Critique de Maria-rosa (Liège, Inscrite le 18 mai 2004, 69 ans) - 25 novembre 2004

Ce livre est très certainement à ajouter à ceux qu'il faut avoir lus parce qu'il nous donne ce "petit supplément d'âme" dont chacun a tant besoin.

De la culpabilité

8 étoiles

Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 25 novembre 2004

Oui ce livre est très bien écrit et l'auteur nous rend Hanna sympathique dans sa simplicité, le don d'elle-même à ce jeune homme. Et elle aime qu'on lui lise...

Puis arrivent les faits, terribles, difficiles à comprendre, plus difficiles encore à pardonner, à oublier. Quoi ?... Cette même femme ?...

Tout le problème de la culpabilité ! Des dirigeants, d'un peuple, des individus, des idéologies.

Il y a ceux qui exécutaient et y prenaient presque du plaisir, ceux qui exécutaient parce que des ordres tombaient et que n'y pas obéir pouvait signifier la mort, ceux qui ne se posaient aucune question, ceux qui savaient et ne faisaient rien, ceux qui ne savaient pas.

A partir de quand devient-on coupable ?... Peut-on résister à un engrenage infernal merveilleusement huilé et que l'on a contribué à installer ?

Le problème n'est plus de savoir à quel point le peuple allemand a été complice et coupable. Le problème est tout simplement de savoir comment tout cela a pu être fait par des hommes à d'autres hommes, comment on pourrait faire en sorte que cela ne se reproduise plus jamais !

Nous ne sommes pas très bien partis !... Les mouvements racistes et d'extrêmes droites fleurissent un peu partout dans nos pays comme ailleurs...

Hasard et nécessité

9 étoiles

Critique de Léonce_laplanche (Périgueux, Inscrit le 22 octobre 2004, 88 ans) - 24 novembre 2004

Il m’apparaît presque inconvenant de vouloir ajouter quoi que ce soit après les magnifiques critiques que je viens de lire. Ce n’est pas de l’information que je recherchais en les parcourant, mais la confrontation des appréciations.
Il s'agit effectivement d'un excellent livre, avec un personnage de femme, Hanna, magnifique et pathétique.
L'écriture est sobre, précise, modérée, au service d’une l'histoire très forte.
Ce roman débute de façon un peu lente, mais cela semble nécessaire et finalement fait apparaître la fin d’autant plus belle.
Quelques années après lecture, ne cherchant que l’essentiel, je retiens une histoire de vie, celle de Hanna, faite de hasard et de nécessité. Comme pour toutes les vies…. La vôtre ou la mienne.
A chacun ses hasards, à chacun ses rencontres, et à chacun ses absolus dirons-nous ! On les accepte, on les affronte ou on les refuse.
Docile, Hanna a accepté.
La nécessité est toujours présente, mais quand on est jeune c'est le hasard qui décide de tout. Dans le cas présent, une jaunisse s’ensuit d’une rencontre…..
Quand on vieillit, il semblerait que les hasards s’estompent et que Dame Nécessité prenne le dessus ? Mais ça peut se discuter !
Quoi qu’il en soit , il s’agit là d’un livre digne d’intérêt….. Et que l’on n’oublie pas.

Qu'aurions-nous fait ?....

8 étoiles

Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 57 ans) - 31 août 2004

En Allemagne de l'après-nazisme, Michaël tombe amoureux à 15 ans de Hanna, 36 ans. Leur amour est fortement charnel, et enrichit des lectures que Michaël fait à haute voix à Hanna. Petit à petit au bout de 6 mois des distances se créent entre eux, et un jour Hannah disparaît purement et simplement.
7 ans plus tard, ils se retrouvent au tribunal, où Hannah est jugée ....

Je pense que pour tous ceux et celles qui n'ont pas encore lu ce livre, il ne faut surtout pas en dire plus pour leur laisser la découverte, qui est ici extrêmement importante.

C'est un livre fort et percutant, qui interroge et s'interroge ouvertement et clairement sur l'Allemagne d'après la guerre. Il n'apporte aucune réponse, mais permet vraiment de se placer dans la situation où on tente de comprendre ceux qui ont vécu l'holocauste de l'autre côté, les "méchants".

Un petit passage très significatif :

"En même temps, je me demande, et je commençais déjà à me demander à l'époque ce que devait, ce que doit faire en vérité ma génération, celle de gens vivants à une époque ultérieure, des informations sur les atrocités de l'extermination des Juifs. Nous ne devons pas nous imaginer comprendre ce qui est inconvevable; nous n'avons pas le droit de comparer ce qui échappe à toute comparaison; nous n'avons pas le droit de questionner, car celui qui le fait, même s'il ne met pas les atrocités en doute, en fait néanmoins un objet de communication, au lieu de les prendre comme une chose devant laquelle on ne peut que s'imposer le silence de l'horreur, de la honte et de la culpabilité. Est-ce que nous n'avons qu'à nous imposer ce silence de l'horreur, de la honte et de la culpabilité ? A quelle fin et jusqu'à quel terme ? Non que le zèle qui m'avait poussé à participer à ce séminaire, pour affronter et élucider le passé, se soit tout simplement perdu au cours du procès. Mais enfin l'on condamnait et châtiait quelques rares individus, tandis que nous, la génération suivante, nous nous renfermions dans le silence de l'horreur, de la honte et de la culpabilité : et voilà, c'était tout ?"


L'écriture est très empathique, je n'ai pas fini de penser à Michaël et à Hannah, et de me demander, comme tant d'autres, ce que j'aurais fait moi, si j'étais née en 17 à Leidensttadt etc.....

Trés émouvant!!

10 étoiles

Critique de Marikaro (, Inscrite le 29 février 2004, 36 ans) - 29 février 2004

Une histoire poignante, face à l'illettrisme! Mais aussi face au nazisme..

D'une grande émotion

10 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 14 décembre 2003

Un livre tout simple mais à la fois si dense. Un livre sur la honte, sur l'amour, sur l'humanité. Une réussite sur toute la ligne.

Emouvante culpabilité...

10 étoiles

Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 1 novembre 2003

Michaël Berg a 15 ans lorsqu’il entame une relation amoureuse avec Hanna qui, elle, en a 36.
C'est déjà assez inhabituel.
Leurs rencontres se déroulent toujours de la même manière : ils se lavent, il lui fait la lecture, ils font l'amour.
Hanna cultive le mystère, ne racontant rien de sa vie antérieure.
Michaël est désemparé devant cette femme difficile à cerner, qui peut devenir très froide, distante, cassante et qui est capable d'instaurer d'une seconde à l'autre un rapport dominant-dominé.
Mais Michaël se lasse de reconnaître des torts qu’il n'a pas et va petit à petit se détacher d'elle, sans rompre pour autant.
C'est elle qui fera le pas : un beau jour, le jeune homme trouve porte close, Hanna est partie…
Quelques années plus tard, il la revoit à l’occasion d'un procès auquel il assiste dans le cadre de ses études de droit.
Elle est sur le banc des accusés, avec d'autres femmes, autrefois gardiennes d'un camp de concentration…
Vous imaginez ce qui se passe dans la tête de Michaël…
Il cherche à comprendre les attitudes étranges d'Hanna lors du procès et précédemment.
C’est alors qu'il va être bouleversé par le secret d'Hanna, dont je ne vous dirai rien bien sûr…
Le fil rouge du livre est la culpabilité : quand commence-t-elle, où finit-elle, quelles en sont ses modalités.
Traité avec tact et honnêteté intellectuelle à la fois, ce sujet ne peut que prendre à la gorge lorsqu’il est placé dans le contexte de l'Holocauste.
Et pourtant, Bernhard Schlink réussit la prouesse de ne pas accuser à l’emporte-pièce et nous arrivons, certainement pas à excuser Hanna, mais à être touchés par sa propre souffrance.
Très fort, vraiment très fort.

Les Jeunes Allemands face au passé nazi

10 étoiles

Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 10 mai 2003

Bernhard Schlink apporte avec ce roman une réflexion éclairante sur les criminels de guerre, sujet d'actualité s'il en est depuis le démantèlement de l'ex-Yougoslavie et le départ de Saddam Hussein. Le Liseur, lui, s'inscrit dans la lignée du Troisième Reich, qui s'est rendu coupable aux yeux de l'humanité des pires atrocités.

Cette oeuvre pénètre en profondeur l'âme de la génération issue de parents qui ont vécu le nazisme. Quelle était leur implication dans un régime engagé dans une extermination à tous crins en dehors même des frontières nationales? Les jeunes de l'après-guerre éprouvent une gêne paralysante devant leurs géniteurs, qui auraient pu être les porteurs de la shoah. Même s'ils n'ont pas participé à cet holocauste, ils se sentent honteux du passé nazi de leur pays.
Michael Berg, le héros, vit ce drame de la filiation à une génération possiblement criminelle. Il va le vivre doublement pour avoir entretenu à son adolescence une relation amoureuse de six mois avec une femme de vingt ans son aînée. Ce n'est qu'en étudiant le droit que cet amour peu commun rebondira dans sa mémoire. Comme travail, sa classe doit suivre un procès impliquant cinq gardiennes dans un camp de la mort, parmi lesquelles il reconnaît Hanna Schmitz, celle qui l'a dépucelé. C'est avec un vif intérêt qu'il assiste aux délibérations, mais non sans remords. A-t-il aimé une criminelle de guerre? Souffrant déjà de honte pour ce passé troublant, cette révélation fait de lui, selon sa perception, un bourreau au même titre que les accusés.
Ce sentiment est un lourd fardeau pour les jeunes épaules d'un être épris de vérité. Même au cours du procès, il peut intervenir pour aider Hanna, mais, en consultant son père, un philosophe, il se range de son avis pour protéger la dignité de l'accusée, qui refuse d'avouer son analphabétisme même si cet aveu atténuerait la sévérité de la sentance. La vérité n'est pas toujours acceptable. Devant la douleur qu'elle engendre, il ne reste qu'à se chercher des raisons valables pour l'anesthésier. C'est ce que fait le héros en se donnant une carapace d'homme invulnérable. Cette façade le rend malheureux. Il divorce et vit en solitaire pour ne pas avoir à pactiser avec l'ennemi. Sa conduite se limite à peu de chose. Au lieu de visiter Hanna en prison, il préfère lui envoyer des enregistrements de lecture qu'il fait d'auteurs célèbres, comme il lisait pour elle à son adolescence sans qu'il eût su à l'époque son handicap.
C'est une vie déchirante que l'auteur analyse. A travers ses personnages, on voit toute une génération qui pointe l'avenir tout en se sentant prisonnier d'un antérieur qu'elle voudrait bien renier. Cette démonstration est orchestrée comme un polar qui tente de prouver ou de refuter la culpabilité de ceux qui portent malgré eux un lourd passé et de ceux qui ont accompli leur devoir de citoyen. Sans dériver vers la philosophie, l'histoire ou la psychologie, l'auteur livre son message, qui incite à la dignité pour que les légataires ne se referment pas comme des huîtres devant leur héritage. Cette oeuvre tragique est écrite tout de même avec beaucoup de douceur comme une peinture impressionniste, qui se révèle vraiment si on l'observe attentivement. Il faut se méfier de l'eau qui dort, car elle peut être la cause de la mort.

Celle qui aimait qu'on lui fasse la lecture

7 étoiles

Critique de Leïa (Montréal, Inscrite le 15 février 2001, 47 ans) - 5 janvier 2002

Le liseur est l'histoire d'un jeune garçon qui rencontre une femme en âge d'être sa mère et dont il devient l'amant. Au fil de leur relation, il lui fait la lecture et Hanna ne peut qu'en redemander. Un jour, cette dernière disparait... Ils se retrouvent au tribunal pour procès d'Hanna qui a participé aux camps Nazi.
C'est un livre intéressant du fait qu'il nous fait découvrir les camps de concentration du point de vue des "travailleurs". C'est un roman qui est tout de même lourd de sens malgré un très beau style d'écriture.

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