Lumière d'été, puis vient la nuit de Jón Kalman Stefánsson

Lumière d'été, puis vient la nuit de Jón Kalman Stefánsson
(Sumarljós og svo kemur nóttin)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Alma, le 17 avril 2021 (Inscrite le 22 novembre 2006, - ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 118ème position).
Visites : 3 850 

Dans le coeur des hommes

Si LUMIERE D'ETE PUIS VIENT LA NUIT est le dernier roman de Jon Kalman Stefansson traduit et publié en France, il a cependant été publié en Islande en 1996 il y a 16 ans.

Un village, celui-ci n'a pas de nom, et c'est au travers de huit de ses habitants que le narrateur va lui donner vie. Il se sent proche d'eux, il les comprend, il interprète leurs regards, leurs gestes. Si, au lieu du JE traditionnel du narrateur, il utilise le NOUS, c'est qu'il se sent membre de cette communauté villageoise que pourtant aucun événement important ne vient bouleverser.

De quoi alors est fait ce roman ?
De l'analyse du cœur de ces hommes , c'est là la matière de tous les romans de Stefansson .
J'ai retrouvé ici ce que j'ai toujours apprécié dans chacun de ses 6 ouvrages déjà traduits en France. L'habile dosage narration/réflexion dans la chronique de ce village.
Une écriture qui mêle étroitement le narratif et le questionnement sur le progrès, sur le sens de la vie, sur la condition humaine .
Une galerie de personnages attachants, touchants par leurs failles ou leurs faiblesses, présentés avec une tendresse qui n'exclut pas l'humour.
Un récit ponctué d'adresses au lecteur, pris à témoin, comme englobé dans la réflexion de l'auteur, par l'utilisation d'un NOUS à valeur universelle.
Enfin, la douceur d'une écriture à dimension poétique dont les échos subsistent une fois la lecture terminée . Un exemple parmi bien d'autres «  Il en va souvent ainsi, le Monde déborde de rêves qui jamais n 'adviennent, ils s'évaporent et vont se poser telles des gouttes de rosée sur la voûte céleste et la nuit les change en étoiles. »

Ce roman m'est apparu comme portant en germe tout ce qui s'épanouira dans les romans ultérieurs.de Jon Kalman Stefansson . Puisse Eric Boury, son traducteur attitré nous offrir prochainement le plaisir de découvrir ses tout premiers romans parus entre 1996 et 2005 .

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Tout est calme ici...

9 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 18 février 2025

Ou presque ! L’auteur nous emmène au cœur d’un petit village islandais de 400 habitants. Des fermiers, des éleveurs, des employés et une vie qui semble rythmée par les saisons et les fêtes traditionnelles très attendues par les villageois.
Un village calme où "il a toujours été facile de gouverner les immobiles".
Mais il serait faux de croire qu’il ne s’y passe rien.
Nous faisons connaissance avec une galerie de personnages qui séduit le lecteur du début à la fin du récit. Et même s’il nous arrive d’hésiter à situer l’un d’entre eux, cela ne nuit pas au plaisir de lecture.
L’Astronome, ancien directeur de L’atelier du tricot, son fils Jonas, jeune homme timide, Agusta, la postière qui lit routes les lettres, Elisabet connue pour "son impudence et son entrejambe", Jakob le chauffeur de car qui ralentit ...et bien d’autres encore.

Des récits de vies qui se croisent, racontés avec beaucoup d’humour, de tendresse, d’amour, et beaucoup de bienveillance (sauf les jours où l’alcool coule à flots !) et de poésie. Accompagnés de réflexions universelles et pertinentes et d’un bel éloge de la lenteur.
"La vie n’est en revanche que mouvement permanent, la poussière ne risque pas de se déposer à sa surface – puis un jour, tout se change en souvenirs et vous voilà mort."
Un excellent moment de lecture.

Partagé

8 étoiles

Critique de Ardeo (Flémalle, Inscrit le 29 juin 2012, 77 ans) - 20 décembre 2024

Au moment où j’ai refermé définitivement ce petit livre, j’étais littéralement partagé.
Partagé entre un enthousiasme et une admiration pour cette œuvre à certains moments terriblement attachante, drôle et originale et une certaine frustration lors des passages du livre où l’auteur passe d’un personnage à l’autre sans crier gare ou effectue des ruptures de ton ou de style parfois à l’intérieur même d’un paragraphe. Et cela m’a parfois mis dans un réel « inconfort ».

Le livre se passe donc en Islande dans un petit village de 400 âmes et montre le côté vain, inutile de l’existence. Donc, Stefánsson ne cherche pas à montrer qu’il y a tout de même un sens à notre condition humaine, à la vie de ses personnages mais montre et remontre sa vacuité. D’ailleurs, les moments clés que vivent les nombreux personnages sont à tous les coups baignés dans l’alcool et sont généralement tournés vers leur vie sexuelle ou sa recherche.
Cela donne pourtant des pages truculentes, immensément amusantes à côté d’autres lignes superbes de poésie mais aussi d’un pessimisme définitivement.
A lire néanmoins.

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