L'ennemi des fourmis de Stephan Valentin

L'ennemi des fourmis de Stephan Valentin
( Der Ameisenfeind)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par Clarabel, le 30 août 2004 (Inscrite le 25 février 2004, 48 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (12 806ème position).
Visites : 4 669  (depuis Novembre 2007)

Tendre et féroce

"L'ennemi des fourmis" c'est Jonas, un petit bonhomme qui débarque avec sa maman, enceinte et un coquard à l'oeil, dans la campagne allemande. Ils viennent se réfugier chez la grand-mère qui ne quitte jamais sa chambre et refuse de voir le garçon car elle ne l'aime pas. Mais lui, Jonas, s'en moque : pour tromper son ennui, il traque les fourmis, les limaces et les escargots, s'en prend au chat et joue avec le feu. En trois jours l'histoire de Jonas va basculer du dérisoire au dramatique. Ce garçon a la haine au ventre, dans son monologue il s'en prend à tous ses "oncles" que fréquente sa mère, appelle son père qui voyage dans un avion et reviendra un jour... Jonas est écorché dans l'âme et dans le coeur : il voue à sa maman un amour très fort que jamais le Nouveau (le bébé) ne pourra rivaliser. Pourtant l'histoire de "L'ennemi des fourmis" nous emmène plus loin et atteint progressivement une intensité remarquable. La fin de ce roman est éblouissante : fort, poignant, injuste et percutant. On referme ce très court roman (140 pages) avec le sentiment d'avoir reçu des bleus sur le corps et au coeur. Pas prêt d'oublier ce petit Jonas et ses aventures. Une lecture inoubliable.

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Les éditions

  • L'ennemi des fourmis [Texte imprimé], roman Stephan Valentin trad. de l'allemand par Olivier Mannoni
    de Valentin, Stephan Mannoni, Olivier (Traducteur)
    Actes Sud / Lettres allemandes (Arles)
    ISBN : 9782742742486 ; 13,20 € ; 05/07/2003 ; 100 p. ; Broché
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Les monstres de la vie

9 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 24 mars 2010

L’auteur réussit à rendre son personnage de futur psychopathe attachant en démontrant comment le petit Jonas est inconscient du mal qui sommeille en lui. La rencontre avec une fillette plus mature donne lieu à de curieux échanges et l’on s’imagine que le vilain garnement a trouvé une rivale de taille. Toutefois, c’est plutôt le drame qui l’attend.

La manière dont on navigue entre la réalité et l’imaginaire de l’enfant est tout à fait envoûtante. Mais, il s’agit d’un livre totalement sombre. L’ambiance est celle d’un conte des frères Grimm. On en ressort transi et déchiré par tant de cruauté.

cruelle et terrifiante enfance !

9 étoiles

Critique de Laure256 (, Inscrite le 23 mai 2004, 52 ans) - 22 mai 2006

Encore un livre terrible dont il est difficile de se remettre. Tant de violences étouffées qui explosent. Une force littéraire qui me bouscule de plein fouet, au rythme des mots et de la tension dramatique qui va crescendo. Pfiou, KO à la fin du livre, la lectrice que je suis.
Le petit Jonas part à la campagne habiter la maison de sa grand-mère maternelle, avec sa mère enceinte et pas loin d’accoucher. Pourquoi quittent-ils la ville, l’école, aussi soudainement ? Peut-être parce que sa mère porte au visage les traces d’une violence masculine ?
Jonas est un petit tortionnaire dans son genre : il terrorise le chat, ne se gêne pas pour brutaliser tout ce qui est sur son passage : fourmis, escargots, sa grand-mère qui ne l’aime pas (« le sale petit bâtard), et il joue sans cesse avec le feu, au sens propre du terme. Pour passer le temps il accepte aussi de jouer avec la petite Sarah, une fillette qui n’a pas sa langue dans sa poche et va l’entraîner dans une bien sinistre aventure. Jonas regarde aussi d’un mauvais œil les hommes avec lesquels sa mère sympathise, ceux qu’il appelle les « oncles », il ne tolère pas leur présence. Avec des mots simples mais ô combien efficaces, l’auteur nous mène peu à peu vers la tragédie, et des drames en 3 jours, il y en a ! Une fin terrible aussi, injuste, mais était-il vraiment possible d’en écrire une autre ?
C’est pas ma faute si les meilleurs livres sont aussi les plus noirs !

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